29. Tanakaï

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Je suis assoupi depuis peu quand j'entends gratter à ma porte. Je frotte mes yeux et allume ma lumière pour voir ce qu'il se passe. Tanakaï se retourne alors et plante ses yeux bleus dans les miens. Puis il regarde à nouveau la porte, puis moi.

- Où est-ce que tu veux aller ? je lui demande d'une voix encore endormie.

L'animal reste planté là et recommence à gratter. J'avais envie de le garder près de moi cette nuit, sa présence me réconfortait un peu après cette journée compliquée.

J'avais galéré à m'endormir et je suis sûr que c'est parce qu'il était là, tout près, que j'ai fini par fermer les yeux. Mais je comprends que mon loup a des plans différents.

- Okay j'ai compris, je soupire, en me levant tout en me frottant le crâne.

Je lui ouvre la porte et, au lieu de sortir, mon loup fait demi-tour et retourne à l'endroit où il s'était couché.

- Tu te fous de ma gueu-

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que je le vois attraper son blouson en jean avec une infinie délicatesse.

Lentement, il se remet en route et passe devant moi. Nos regards se croisent encore et le sien est plein de reconnaissance que j'aie bien voulu lui ouvrir.

Je l'observe traverser le couloir et avancer jusqu'à la porte de Louis. Là, il dépose le blouson bleu pâle sur le paillasson et s'assied dessus.

J'hallucine de voir mon loup me faire faux bond comme cela. Normalement, il devrait préférer être avec moi. C'est quand même MON alter-égo.

Il ne devrait vouloir passer du temps avec Louis que si je le lui demande. Et maintenant que l'oméga dort non loin, je n'ai plus besoin qu'il le surveille, je suis là en cas de besoin.

Mon loup se met tout à coup à couiner, me faisant écarquiller les yeux.

- Chuuuut ! je murmure en m'approchant à la hâte, traversant le couloir en caleçon et sur la pointe des pieds. Tu vas le réveiller et c'est pas toi qu'il va tuer, parce que tu lui files la frousse, mais moi ! Tu l'as déjà entendu me râler dessus et je te rappelle que c'est pas joli à voir !

Tanakaï s'arrête et me regarde.

- Allez, tu ne veux pas revenir dans la chambre, mon gros ? Moi aussi j'ai besoin de toi... je soupire.

L'enfoiré se couche sur le paillasson.

- Je m'en vais... je lui dis en faisant demi-tour et en marchant au ralenti. Houlà je vais bientôt plus être là...

Je tourne la tête pour voir s'il me suit. Mais il relève juste sa tête et la pivote légèrement sur la droite, me regardant comme si je l'amusais.

J'avance un peu plus.

- Je vais y aller Tanak'... Et quand j'aurai fermé la porte, pas la peine de venir gratter, je t'ouvrirai pas...

Il repose sa tête sur ses pattes. Je dois bien déclarer forfait.

- Okay, okay, j'ai compris, je vais encore dormir tout seul, je grommelle. Bonne nuit mon tout beau...

Je sais que les alphas ne se comportent normalement pas comme ça et je suis bien content que le couloir soit désert à cette heure-ci car je m'en retourne dans ma chambre le cœur lourd. Cette journée aura été merdique vraiment jusqu'au bout.

À peine ai-je fermé ma porte que mon gros bébé se remet à pleurer.

Putain, il va vraiment finir par le réveiller...

Mords-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant