Mords-moi

44. S'abandonner

- J'ai changé d'avis Styles. J'ai besoin de ton aide.

Je mets quelques secondes à intégrer la phrase que Louis vient juste de prononcer.

- Okay, tout le monde dehors.

Je me retourne et pousse Niall dans le dos.

- Allez, bouge de là.

Puis mes yeux se posent sur Jenny qui n'a visiblement pas compris qu'elle était aussi concernée.

- Désolé ma belle mais j'ai besoin de parler avec Louis.

Elle m'envoie un regard furax tout en tirant sur sa jupe pour la faire redescendre un peu et quitte la pièce en furie, bousculant Louis et Zayn au passage, suivie de Niall.

Le châtain reste immobile dans l'encadrement de la porte alors je tire sur son bras pour le faire entrer et le faire passer dans mon dos. Puis je pose ma large main sur le visage de Zayn, resté dans l'encadrement de la porte, pour le repousser doucement.

- Allez ouste ! Vas voir ailleurs si j'y suis petit curieux...

Il avale quelques cacahuètes et recule en disant que je ne suis pas drôle. Je fronce les sourcils en voyant que son mec est toujours là, les yeux rivés sur ce qu'il se passe dans mon dos.

- T'inquiète pas, Li. Je m'occupe de lui mais je ne ferai rien qu'il ne veuille pas faire.

Mais comme le brun ne bouge pas d'un millimètre, j'ajoute :

- C'est lui qui est venu, il sait ce qu'il fait...

La silhouette de l'oméga me frôle et il pose sa main sur la tranche de porte.

- Arrête de faire l'alpha inquiet. J'essaie de sauver ma carrière là. Et crois-moi bro, tu ne veux pas voir ce qui va suivre !

Sur ce, il ferme la porte.

- T'as vu Styles, ça, ça s'appelle un verrou, il dit en me regardant et en jouant avec le truc. Ouvert. Fermé. Ouvert. Fermé.

T'es vraiment en train de te foutre de ma gueule ?

- Sache que les omégas ne sont pas des exhibitionnistes comme vous les alphas. La demoiselle aurait certainement préféré que tu saches te servir de ce petit truc...

Je l'observe et c'est très bizarre ce qui est en train de se passer. Louis a dit vrai, il n'est pas comme lorsqu'il entre en transe et se laisse dominer par sa nature profonde.

Je peux ressentir la détresse de son oméga, le besoin que je m'occupe de lui. Même si c'est refoulé au plus profond de lui, mon loup le sent et s'agite.

Mais face à moi se tient le Louis de tous les jours. Il a conservé toutes ses facultés mentales et son humour corrosif.

Ce n'est pas son oméga qui l'a poussé à venir vers moi à 1 heure du matin, comme s'il était juste guidé par le plaisir. C'est bien lui qui a pris cette décision, en pleine conscience.

Et s'il est venu me voir, ce n'est pas pour satisfaire ses plus bas instincts mais juste pour retrouver l'usage et la maîtrise de son corps.

- T'es venu m'apprendre à fermer une porte ?

Il sourit et tripote sa mèche.

T'es beau putain.

Encore plus que quand il est en transe parce que dans ces moments là, une partie de lui semble éteinte pour ne laisser place qu'à l'oméga. Alors que là... Là il a ses yeux foutrement magnifiques et attirants, son odeur alléchante mais aussi son sale caractère et ses petites mimiques qui me plaisent de plus en plus.