59. Choisir

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Louis PDV

Je me réveille avec une bonne odeur de café chaud mêlée à celle d'un gâteau qui cuit au four. Je m'étire, le sourire aux lèvres. Ça me donne trop faim !

Deux jours déjà que c'est comme ça. J'ai l'impression de passer mes journées à manger et à me faire dorloter et je crois que je commence à y prendre un peu trop goût.

Après avoir refait mon lit et aéré la pièce, je sors en zippant ma veste de survêtement. Je souris en contemplant les cadres photos pendus dans la descente d'escaliers.

Alors c'est ça que font les vraies familles...

Elles partagent des moments qui deviennent des souvenirs qu'on accroche aux murs. Des pique-niques, des baignades, des anniversaires, des mariages, des diplômes... Toute une vie chaleureuse et aimante qui remplit une trentaine de cadres de tailles différentes.

Je dégaine mon téléphone devant l'image d'un petit garçon nu dans son bain, en train de tirer sur son pénis, ou plutôt sa petite saucisse cocktail.

Allez hop, une photo de cette photo. Ce dossier pourra toujours me servir !

Puis je me dirige vers l'odeur alléchante qui m'a ouvert l'appétit. Le bébé cul nu est aujourd'hui le solide gaillard qui, attablé dos à moi, dévore ses céréales comme si sa vie en dépendait.

J'ignore pourquoi mais je me sens émotif et j'ai une subite envie de lui dire merci. Merci de m'avoir invité. Merci d'être là pour moi. Alors je me penche et enlace par derrière ce corps musclé, le faisant sursauter.

- Ça va, mon Payno ?

- Ça va et toi, Tommo ? demande mon pote, surpris mais semblant apprécier notre soudaine proximité.

Il sourit et entoure mon bras de ses larges mains pour participer à l'étreinte.

- Ça va ! Je veux que tes parents m'adoptent !

- On fait cela quand tu veux, Louis, dit sa maman en entrant dans la cuisine.

Alors je me redresse pour l'enlacer elle aussi. Myriam Payne est une femme de 50 ans qui en impose par sa carrure. On voit que c'est une femme de poigne. C'est elle qui mène à la baguette les deux alphas de la maison.

Mais, à moi, elle n'a toujours offert que son extrême gentillesse à chaque fois que je l'ai rencontrée, me couvant d'attentions comme une mère protectrice. Comme si elle savait tout ce dont j'avais manqué.

Son tablier est encore noué autour de sa taille et elle m'attire contre sa large poitrine en me serrant si fort que j'ai bien l'impression qu'elle va me briser les os.

- Joyeux anniversaire mon grand, dit-elle en faisant péter un bisou sur ma joue.

- Merci, Maman Payne.

- Oh oui, joyeux anniversaire ! s'exclame Liam en tendant la main derrière lui pour me trouver et en tapotant sur mon cul.

- Tu me l'as déjà dit à minuit, je souris.

- Vous êtes rentrés tard, les garçons ? demande Myriam en me relâchant.

- Non, répond son fils. Vers 2 heures je crois. Mais Louis voulait faire un truc spécial pour son anniversaire... Devine quoi ! il met au défi sa mère.

- Jouer au foot ?

On rigole parce que, putain, je suis tellement prévisible...

- Presque !

Mords-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant