76. Truc d'oméga

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Quand ma voiture déboule sur le parking du stade, je reconnais tout de suite celle de Louis ainsi que le pick-up de Nielson.

Si tu touches à un seul de ses cheveux, je te tue de mes propres mains.

Le moteur coupé, je me précipite et m'engouffre sous l'arche blanche qui décore l'entrée du stade avec, gravées en lettres d'or, University of California, Los Angeles. Mes pas rapides me conduisent jusqu'à la pelouse mais, à part quelques étudiants qui courent sur la piste d'athlétisme, il n'y a pas âme qui vive côté foot. Seule la gourde de Louis, oubliée près des bancs, prouve qu'il se tenait là il y a quelques minutes. Il a dû venir taper dans un ballon pour se défouler. Contre moi.

Je sais qu'il m'en veut de réagir comme ça depuis que j'ai appris qu'il allait partir tout l'été. Il n'a pas compris que je suis super fier de lui. C'est la distance et surtout le temps qu'on passera séparés qui me semblent insurmontables. J'ai déjà du mal à le lâcher pour aller en cours alors deux mois sans le toucher ? Je vais devenir plus fou que Paji.

Ça m'effraie, putain. Sans oublier que je m'inquiète aussi pour lui. Je ne serai pas là pour veiller sur lui et puis, il ne s'en rend pas compte mais Louis aussi passe son temps à me coller.

Tous les prétextes sont bons pour qu'il vienne sniffer mon odeur. Il ne s'assied même plus sur des sièges et a annexé mes genoux comme fauteuil personnel.

On regarde une autre équipe jouer ? Il vient se poser devant moi et attend que je referme mes bras sur lui pour accrocher ses mains à mes avant-bras. On visionne un film dans le lit ? Il vient se caler entre mes jambes et utilise mon torse comme dossier. On va se doucher ? Il se glisse entre moi et le mur plutôt que d'utiliser son propre jet.

Est-ce qu'il a conscience qu'il ne pourra plus faire tout ça ? Je vais lui manquer. Je le sais. Et qu'est-ce que je pourrai y faire quand il sera triste, à 2 000 kilomètres de moi ?

Et puis, il n'y a pas que cette histoire de voyage à travers le pays, maintenant, je sais qu'il veut qu'on repousse l'imprégnation et, ça, ça me fout vraiment les boules.

Il a raison, s'il doit partir, autant qu'il ne m'imprègne pas pour éviter de me faire trop souffrir mais cela veut dire encore de longs mois sans porter son parfum, sans pouvoir sonder son âme et anticiper ses besoins.

Et qu'est-ce qui me dit qu'il voudra le faire à son retour ? Il trouvera peut-être d'autres raisons de ne pas le faire. D'autres excuses. Après tout, il n'en a jamais vraiment eu envie.

La première fois, nos loups l'ont obligé à le faire, ensuite c'est sa réaction d'oméga qui le poussait à me réimprégner pour maintenir le lien. Quand il s'est réveillé après la nidification, il m'a promis qu'il me réimprégnerait, mais pas parce qu'il en avait envie, non. Il sentait comme cela m'affectait et il voulait juste me faire plaisir. Lui s'en fout de ces choses-là.

Je chasse cette idée de ma tête et cours en direction des vestiaires. La rage monte en moi. Savoir Louis enfermé dans une pièce avec ce gros con me met hors de moi.

À peine la porte ouverte, des éclats de voix me parviennent sans que je puisse comprendre ce qu'ils se disent. Je m'élance pour remonter le couloir et atteindre le vestiaire de l'équipe de Louis.

Maintenant, j'entends des "arrête" et "fais pas le con". Plusieurs voix qui se mêlent et je comprends qu'il n'y a pas que Louis et Nielson enfermés là. Mais que Louis est entouré de basketteurs.

D'un coup, je sens Sabbakaï intégrer mon for intérieur et je comprends que Louis a préféré le mettre à l'abri. Mes pas redoublent d'intensité et quand j'ouvre en grand la porte, ce n'est pas Harry Styles qui fait irruption dans ce vestiaire mais une bête enragée.

Mords-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant