34. Gage et dégage

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Quand Louis revient dans ma chambre suivi de près par Tanakaï, il fronce les sourcils en voyant que je me suis installé sur son matelas que j'ai posé au sol, le long de mon lit.

Je suis couché sur les draps, jambes croisées, vêtu d'un simple boxer et je tiens dans mes bras son oreiller que je viens de renifler comme un bienheureux pendant qu'il n'était pas là.

- Je n'allais pas te laisser dormir par terre, j'explique.

- Mmm mmm, il répond en sachant pertinemment que c'est une excuse bidon et que je suis juste vraiment en manque de son odeur.

Il s'assied donc en tailleur dans mon lit sans rien dire et on regarde tous les deux mon loup s'approcher du blouson de Louis sur lequel est couché Sabbath. Ce dernier, qui nous observait tous en silence, se redresse du coup.

Avec Louis, on retient notre souffle, pas certains que leur première rencontre depuis l'imprégnation se passe bien.

- Doucement, je murmure.

Si Tanakaï veut attaquer, il sait que ça, ça veut dire "N'y songe même pas".

Les deux loups ne sont maintenant plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. La tension est palpable. Ils se toisent, se jugent. L'alter-ego de Louis, en vraie petite teigne, montre les crocs mais le mien continue à avancer, pas apeuré pour un sou.

Tanakaï s'arrète et, lentement, baisse son cou pour être plus bas que Sabbath. Alors le loup noir approche à son tour et donne un coup de tête contre celle du loup gris et blanc pour le caresser.

L'autre lui répond en faisant la même chose. Ils frottent leur museaux et le sommet de leur crâne l'un contre l'autre. Ils se câlinent et se disent bonjour, comme s'ils se connaissaient. Comme s'ils se reconnaissaient.

Ça dure quelques secondes avant que Tanakaï ne contourne Sabbath pour lui piquer la place sur le blouson de Louis. Il s'y couche mais Sabbath ne lâche pas l'affaire non plus et s'avachit donc sur mon loup, sa tête posée sur lui.

Je connais Tanakaï par cœur et là, je jurerai qu'il fait sa tête de bienheureux lui aussi.

Okay, nos loups sont potes. Maintenant, il faudrait détendre l'atmosphère entre le garçon et moi.

- Dis donc, je ne te savais pas aussi câlin, Tommo ! Quelle douceur insoupçonnée ! Regarde comme ton loup vient se frotter au mien, petit coquin, va ! je lance.

Petit tourbillon.

- Ta gueule Styles. Regarde plutôt comme mon loup a dominé le tien... Tanakaï a baissé la tête comme un soumis. Ça me rappelle les fois où tu t'es retrouvé à genoux face à moi...

- Moi aussi je me souviens de toi à genoux devant moi, tu sais... je rétorque, faisant référence pour ma part à la brûlerie.

Cela me fait rire tandis que lui râle mais le tourbillon disparaît et laisse place au rose sur les joues de l'oméga. Je me couche satisfait, un bras plié sous ma tête.

J'observe Louis tourner virer un peu, mais finir par ôter son t-shirt et son jogging, qu'il laisse tomber sur le sol. Je comptais profiter de la scène pour me rincer l'œil mais je me relève d'un bond, saisissant son bras.

- Harry... il s'exclame sous la surprise et je ressens un frisson.

- C'est quoi ça ? je demande en le regardant sous toutes les coutures, levant ses bras, le faisant pivoter. Et j'hallucine devant les marques sur son corps.

Il a des petits bleus sur les hanches, les cuisses, et les bras. Partout où l'alpha l'a serré trop fort. Il a une trace de griffure dans le dos. Et moi j'ai des envie de meurtre.

Mords-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant