73. Capitaine Tomlinson

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Harry PDV

Je l'observe du coin de l'œil. Lui est calé contre la portière, le front contre la vitre, et regarde le paysage défiler d'un air pensif. Il sursaute quand le dos de ma main effleure sa joue mais tourne la tête vers moi.

- Ça va ? je demande en murmurant.

- Ouais.

- Vraiment ?

- Oui...

Il m'a souri mais je sais que c'est fake. Il essaie de me berner maintenant que je ne suis plus imprégné. Il ne se rend pas compte qu'à force, je commence aussi à le connaître. Et je sais qu'il n'est pas serein à l'idée de retourner sur le campus.

Je l'ai surpris ce matin faire un bisou à Sabbakaï en lui disant :

- À bientôt p'tite boule de poils.

Comme s'il ne savait pas quand est-ce qu'il allait le ressortir. Quand est-ce qu'il oserait le faire. Parce qu'il doit avoir peur.

Un oméga lambda se serait jeté dans mes bras en disant : "Non, ça ne va pas vraiment" et aurait enfoui son nez dans mon cou. Mais mon chaton a beau avoir changé depuis la nidification, semblant enfin accepter sa nature profonde, il n'en demeure pas moins un oméga rebelle.

Louis Tomlinson n'a jamais peur de rien.

Et aujourd'hui, il n'y a même plus les frissons que je ressentais pour prouver le contraire et le mettre face à ses contradictions.

Je ne peux pas le forcer à me parler s'il n'en a pas envie. Et je ne peux pas l'attirer contre moi en étant certain que c'est ce qu'il veut au fond de lui. Il veut que je le croie sur parole, même quand il me ment pour ne pas m'inquiéter. Alors ma main retombe mollement sur sa cuisse et je le laisse retourner à sa contemplation.

Je sais que tu es soucieux. Et moi j'ignore si c'est juste une petite appréhension ou si c'est vraiment la merde.

Mes lèvres sur son oreille, je chuchote :

- Je suis là pour toi. J'espère que tu le sais...

Je ne lui laisse pas le temps de me répondre, je sais qu'il me baratinerait un truc comme : "Oui je sais mais t'inquiète pas, tout va bien". Je me contente de défaire mon bun, de me coucher et de poser ma tête sur ses genoux.

En moins de cinq secondes, sa main droite s'est faufilée entre mes boucles. Le regard toujours fixé sur l'extérieur, il joue avec mes cheveux et je sais que ça l'apaise.

******

La voiture se gare aux pieds de notre résidence et on récupère nos sacs.
Paji tend la main à Louis et, quand ce dernier l'attrape, il l'attire contre lui pour l'enlacer comme il le fait avec Anna ou moi.

- Bon courage pour la reprise des cours et des entraînements de foot. J'ai été ravi d'être ton partenaire de footing... même si tu m'as fait cracher mes poumons, lui dit-il en lui faisant un clin d'œil.

- Merci à vous c'était super nos sessions de running ! répond Louis en acceptant de se blottir un peu mieux contre son torse.

Paja appuie sur mon menton pour me faire tourner la tête vers lui.

- Relax ! Ton père ne va pas te le voler. Il a déjà un super oméga à la maison.

Ça me fait sourire et je me baisse un peu pour câliner mon papa oméga.

- C'est vrai ? Qui ça ? je plaisante et Paja tape doucement mon épaule.

- Pense bien à prendre tes médicaments, poussin.

Mords-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant