Mords-moi

14. Connectés

Quand j'arrive au réfectoire pour le petit-déjeuner, une odeur alléchante m'ouvre l'appétit... et elle n'a rien à voir avec la bouffe.

Je passe devant deux filles et un garçon pour remonter la file d'attente.

- Salut toi, je souffle dans l'oreille de l'oméga en me glissant derrière lui.

Frissons.

Il se retourne vivement.

- Putain, tu m'as fait peur ! il grogne en se retournant et en gratouillant son oreille comme si ça le gênait que je lui parle si près. C'est une manie chez toi !

- Je croyais que t'avais pas peur de moi ? T'as pas arrêté de me le répéter ! je rétorque en lui adressant un petit sourire narquois.

Son regard s'attarde sur ma fossette puis il secoue la tête et lève les yeux au ciel.

- Qu'est-ce que tu me veux ?

- Rien, je te dis juste bonjour, je n'ai pas le droit ?

- Arrête de faire ça !

- De dire bonjour ? je demande en faisant la moue.

- Non, de me renifler comme tu viens de le faire.

J'avoue que je viens de prendre une grande inspiration en m'approchant de lui.

Son parfum est pourtant partout sur moi et me suit partout depuis l'imprégnation mais je sais aussi qu'il va s'estomper avec le temps. Sauf si, régulièrement, je le sens à nouveau, un peu comme une batterie qui aurait besoin d'être rechargée.

Et malheureusement, l'oméga ne me laisse que peu d'occasions de m'approcher alors j'en profite quand je le croise.

Je viens de prendre un shoot de lui mais je sais déjà que ce n'était pas assez. J'aurais besoin de glisser mon nez dans son cou pour sentir une zone bien précise, l'endroit où l'alpha mord l'oméga. C'est ce petit espace, situé quelques centimètres sous son oreille gauche, qui exhale le plus son odeur. C'est cet espace qui m'attire mais que je ne peux pas approcher.

- T'as bien dormi ? je lui demande et il fronce les sourcils.

- Qu'est-ce que ça peut te foutre ?

- Je sais pas, je fais juste la conversation. Comme des êtres civilisés.

- Mmm, il grommelle.

- Du coup, t'as bien dormi ?

Il lève encore les yeux au ciel. Si c'est pas encore assez clair, je crois que je l'exaspère. Du coup, ça me donne encore plus envie de l'embêter parce que je suis d'excellente humeur et que lorsque c'est le cas, je peux être "particulièrement pénible" comme dirait Zayn.

- Ouais... Normal quoi.

Il fait volte face et se saisit d'un plateau mais ça n'avance pas vraiment devant nous. Au bout de quelques secondes, il lâche sans se retourner, juste en pivotant légèrement la tête vers le côté :

- Et toi ? Non pas que ça m'intéresse mais ma mère m'a appris à être poli.

- Oui j'ai passé une excellente nuit, je lui réponds d'une voix amusée en prenant un plateau moi aussi.

Cette fois, il se retourne et contemple mon visage, sûrement encore marqué par les bleus.

- Pourtant t'as une sale gueule... On dirait pas que t'as bien dormi...

Prends-toi ça dans les dents, Styles... Je croyais que les omégas étaient des perles...  Pourquoi le mien n'est jamais gentil avec moi ? Pfff. C'est trop injuste...