36. Mondes parallèles

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- Je crois que tes chaleurs ont commencé, Louis.

Le footballeur hoche la tête de gauche à droite.

- Non, impossible. Elles ne doivent commencer que dans trois jours, le lendemain de mon match de foot.

- Et ben elles ont déjà commencé...

- Harry, je connais mieux mon corps que toi quand même. Je le saurais si j'étais en "tu sais quoi", il murmure mais me gronde en même temps.

Je lâche son poignet en soupirant ostensiblement. C'est l'oméga le plus têtu sur cette foutue planète, qu'est-ce qu'il est agaçant parfois !

Je préfère arrêter là cette discussion et me concentrer sur le dessin représentant la ligne de métro. Il nous reste encore neuf arrêts avant qu'on soit dehors.

Fait chier.

Les deux premiers arrêts se passent sans encombre mais, au 3e, l'alpha que j'ai déjà viré une première fois tente de se rapprocher à nouveau. Il a Louis ou Zayn dans sa ligne de mire. Et moi, je suis tellement à cran que j'imagine direct qu'il convoite mon oméga. Alors je l'attrape par le col et le repousse vivement.

- J'ai dit, bouge de là, je lâche la mâchoire verrouillée. Tu ne t'approches pas. Même pas tu le regardes ou je te promets que je te casse la gueule.

Le ton de ma voix est grave et dominant. En l'entendant, Louis sursaute, se penche en avant et un :

- Putain de merde, fait chier ! s'échappe de sa voix éraillée.

Phrase très rapidement suivie de l'odeur alléchante d'un oméga qui vient subitement de déclencher ses chaleurs.

Liam écarquille les yeux et me regarde.

- Et maintenant, tu le sens ? je lui lance, énervé que personne n'ait voulu me croire il y a deux minutes de ça.

- Tommo, ça va ? il demande à son meilleur pote, lui frottant l'arrière du dos et même si je n'aime pas trop ce geste, je prends sur moi car j'ai d'autres trucs à gérer présentement.

Louis ne répond pas vraiment à Liam, trop occupé à insulter la terre entière de lui faire ce coup là, maintenant.

- C'était un jour parfait, putain, il râle, le corps encore courbé. Parfait !

Puis, relevant juste la tête, il me regarde :

- Comment t'as su ? T'as un sixième sens putain ?

- Je-je ne sais pas. C'est juste que ton odeur devenait de plus en plus forte, j'explique.

Ça doit être un des effets de l'imprégnation, je suis sensible aux variations de l'odeur de Louis.

À y réfléchir, plusieurs indices auraient pu me mettre la puce à l'oreille, outre le fait qu'il sentait bougrement bon. Sa peau était bouillante et transpirante, il semblait fiévreux à la fin du match, il a frissonné quand on attendait le métro et qu'il il a senti ma main sur sa nuque. En temps normal, il m'aurait jeté un regard noir mais là, il m'avait laissé faire.

Mon corps avait compris que Louis était en chaleur bien avant mon cerveau.

Maintenant que j'y pense, je suis nerveux depuis que j'ai vu l'oméga dans les bras de cet autre mec, après le but de la victoire. Et je n'arrête pas de chercher son contact. Si j'ai agi comme ça, c'est parce que je sentais que ses chaleurs arrivaient.

Le corps de Louis aussi l'avait compris avant lui. Ce n'est pas pour rien s'il m'a laissé le toucher et s'il s'est blotti contre moi. C'était instinctif.

Mords-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant