55. Ruts (1/2)

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Je déteste être en chaleur mais s'il y a un truc que je déteste encore plus que ça... ce sont les ruts des alphas.

Ils se comportent comme des animaux.

Pour avoir déjà entendu des étudiants en pleine brûlerie à la fac, je ne comprends pas comment mes semblables arrivent à se soumettre à ce point. Faudrait voir comment ils couvrent ces grands, forts et beaux alphas, de compliments et comment ils supplient pour leur queue.

Les abrutis d'alphas grognent des : "T'es à moi, bébé" et les autres imbéciles d'omégas répondent d'une voix aigue, soumise et désireuse : "Oh oui, je suis à toi ! Rien qu'à toi". Le pire c'est qu'ils ont l'air d'y croire.

Une fois j'ai gueulé à ma voisine de chambre : "T'appartiens à personne d'autre qu'à toi même, luv !" mais elle m'a ignoré royalement. Pas son petit copain qui a essayé de défoncer ma porte et qui, lorsqu'il m'a senti, a menacé de me baiser à même le sol pour me punir. Il gueulait qu'il allait me mordre pour que je sois à lui. Alors que 2 minutes auparavant c'est son oméga qu'il voulait lier.

Ça n'a fait que confirmer ce que je pensais : les alphas en ruts sont des abrutis qui consomment les omégas comme des petits bonbons.

Ils veulent qu'on leur appartienne, ils veulent nous soumettre comme des objets. Et qu'est-ce qu'on y gagne, nous ? Strictement rien.

Je n'ai jamais compris ce qui plait tant aux omégas dans le fait de se donner corps et âme à ces sauvages.

Quand j'ai rencontré Noah, on a tout de suite accroché. Même le sexe était fantastique. Le sexe en dehors des brûleries.

Mais plusieurs fois par an, nos natures profondes se rappelaient à notre bon souvenir et là, tout se corsait. La première année a été particulièrement difficile. Je refusais de céder à mes pulsions, préférant passer mes chaleurs seul plutôt qu'il me voie suppliant pour qu'il me prenne. Noah savait que je n'étais pas comme ça dans la vraie vie, il l'avait accepté, et je n'avais aucune envie qu'il me voie différemment.

Dans ces moments là, notre éloignement géographique était une aubaine et je gérais mes chaleurs seul, dans ma petite chambre d'étudiant.

Pour ses ruts à lui, je me débrouillais pour être avec lui. Car même si, moi, je n'aimais pas ça, mon oméga prenait toujours le dessus quand mon petit ami commençait à entrer en crise, préférant qu'il le fasse avec moi plutôt qu'avec n'importe qui.

Mais un jour, Noah a souhaité qu'on parle tous les deux. Et il m'a demandé d'inverser. Il voulait passer mes chaleurs avec moi. Il disait qu'il m'aimait, qu'il aimait que je sois différent des autres. Mais il avait aussi envie de rester avec moi pendant mes brûleries, parce que c'était les rares moments où je me comportais comme un vrai oméga et que, lui, du coup, pouvait se comporter comme un vrai alpha.

Ça lui manquait parfois. Là, il pourrait s'occuper de moi, me protéger et me combler d'extase.

Il a eu l'honnêteté de me le dire puisqu'on se disait tout lui et moi. Alors j'ai accepté. J'ai fait ce compromis. La fois d'après, plutôt que de m'enfermer dans ma chambre, je me suis jeté sur lui. Il a adoré me découvrir différemment, quémandeur, beaucoup plus câlin.

Moi, je ne me rappelais pas de tout mais il m'avait dit :

- J'ai eu l'impression d'être un champion ! Ton champion, chéri.

En revanche, il ne voulait plus passer ses ruts avec moi.

- Je suis désolé mon amour, je t'aime et j'adore faire l'amour avec toi mais pendant mes ruts, tu... Tu ne me satisfais pas. Tu es trop silencieux, tu te retiens trop et tu me tiens tête. Tu refuses de lâcher prise et de me laisser conduire. Désolé mais j'ai besoin que l'oméga soit... tu vois...

Mords-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant