9. Face à la peur

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Louis PDV.

J'attends que mon réveil sonne mais je sais pertinemment que je me lèverai avant que ce soit le cas. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Je n'ai même pas pu éteindre la lumière.

Je l'avais fait, mais les images de la soirée me revenaient directement dans la gueule. Alors j'ai rallumé et j'ai juste attendu que les heures s'égrènent, au point de connaître par cœur maintenant la tâche jaunâtre sur mon plafond, signe d'un ancien dégât des eaux.

Je n'attends qu'une seule chose : qu'il soit une heure à peu près décente pour me mettre à la verticale. Et en attendant, je rumine.

Style s'est imprégné de moi.

Putain.

Ou c'est moi qui l'ai imprégné ?

Non, tout est de sa faute. Il a voulu me mordre, il a utilisé son aura pour me soumettre, c'est lui qui a provoqué mon loup.

Mais pourquoi Sabbath ne m'a pas obéi ? Pourquoi est-ce qu'il n'a pas laissé partir Harry ? Pourquoi a-t-il fallu que je le domine avec mon odeur comme lui avait tenté de me dominer un peu plus tôt avec son aura ? Pourquoi j'ai fait ça ?

Et maintenant, il va se passer quoi ?

Je grogne et me frotte les yeux avant d'éteindre mon réveil. 5h18. Je ne tiens plus, je dois me barrer de cette minuscule pièce qui m'étouffe.

J'attrape une serviette et des vêtements propres. Avec ces conneries, je n'ai même pas eu le temps de me doucher hier soir après mon footing. Je me sens crade mais c'était hors de question que je ressorte de la chambre où je m'étais enfermé après avoir insulté Styles.

******

Flashback.

Tout-à-coup, c'est comme si Styles venait de disparaître. Ou plutôt de quitter notre réalité. Son corps est là, mais son esprit semble ailleurs.

Il gémit, il fait des cris étouffés, comme s'il se battait contre je-ne-sais-quoi. Et dans ses yeux qui vont de droite à gauche de façon frénétique, on peut lire la panique.

Je l'appelle mais il ne réagit pas. Plaqué contre le mur, je n'ose pas bouger, son loup me garde à bonne distance. Il grogne pour me dissuader de faire le moindre pas en la direction de son maître.

Sabbath, lui, a arrêté de grogner contre Harry dès lors qu'il a commencé à se courber et qu'il a posé un genou à terre. Il le regarde simplement.

Qu'est-ce qui leur prend bon sang ?

Et quand Harry s'écroule au sol, mon loup fait un truc nouveau, un truc qu'il n'a jamais fait jusqu'à ce jour. Il pointe sa truffe vers le plafond et se met à hurler. C'est si fort que ça me fait mal aux tympans. Et ça empire quand le loup d'Harry, Tana-je-sais-plus-quoi, se met à faire la même chose.

Tous les deux se répondent en faisant des "ahouuuh". Mes yeux passent de l'un à l'autre puis à Harry, qui a désormais la tête baissée et ne bouge plus. Seul son corps qui se soulève et se baisse vivement au rythme de sa respiration me signale qu'il est toujours en vie.

Sabbath finit par se taire et s'approche pour s'asseoir à côté de moi comme s'il était un gentil toutou obéissant alors qu'il vient d'en faire qu'à sa tête.

Le loup blanc et gris s'éloigne enfin de moi. Il s'approche d'Harry et frotte sa tête contre celle du bouclé. Il la soulève un peu une première fois puis une 2e, comme pour lui dire "allez, relève-toi". Puis il lèche en couinant la blessure que son maître a sur le front, celle qui est recouverte du pansement que je viens de lui faire.

Mords-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant