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  Wakasa semblait interdit, mais, il n'avait pas envie de tout abandonner, comme si de rien n'était tout en baissant les bras pour ne pas connaître une bonne version des faits - et cette visite inattendue de Shinichiro semblait être une nouvelle porte à son futur article. En temps normal, il serait dirigé vers d'autres contacts. Cependant, c'était le jeune homme qui était venu vers lui. L'étrangeté des évènements ne le troubla pas longtemps ; il avait son enquête à mener. Il devait appeler un détective privé mais cette chose lui paraissait futile. Il devait appeler le Manji Kai, mais personne ne répondait à ses appel. Alors il contacta les frères Haitani - ils semblaient regorger de ressources dans leur gang.
  Quelques minutes plus tard, il parla à Sanzu qui s'était rendu dans un café. Il expliqua ce qu'il comptait faire : il voulait en savoir plus sur les Sano, de connaitre des secrets sur l'ainé de cet étrange fratrie secrète et presque interdite qui était l'une des organisations les plus craintes des Philippines. Sans oublier cette visite devant son immeuble et cette invitation soudaine. Haruchiyo l'interrompit sèchement :
- Désolé, mais je trouve ça louche.
- Mais on peut essayer de mener l'enquête, et d'en savoir plus. L'arrangement qui est proposé peut être bénéfique pour tout le monde, tu ne crois pas ?
- Tu as oublié qu'on ne connait rien pour le moment, et le seul contact que l'on a, est à l'autre bout du pays. Attends avant de foncer dans la gueule du loup.
  Au son de la voix de son ami, Wakasa devina que la famille Sano semblait intouchable, isolant toute piste possible, cependant, il sentait que Sanzu avait une stratégie.
- Et tu sais quand on pourra le voir ?
- C'est assez précipité pour avoir une réponse direct.
- Quand alors ?
- Écoutes. Nous n'allons pas perdre de temps, tu as appelé le gars du Manji Kai, réessaie plus tard... je connais un détective qui gère toutes sortes  d'affaires. D'un autre côté, je sais que Rin connait notre contact, il négocie pour qu'on aille lui parler... et ma sœur, bien qu'elle ne serve pas à grand chose à entendu dire qu'en ce moment on avait aperçu une personne censé être morte trainer en ville. 
Wakasa se racla la gorge :
- Il faut qu'on aille aux informations. On peut découvrir la vérité.
- La question n'est pas là. Rien n'est simple. Des gens ont dit apercevoir un homme portant une cicatrice sur le visage, avec un mulet... ce serait un membre d'un gang.
- Ce serait...
  Sanzu souffla, riant de nerf comme pour ce dire que ce qui se passait, était impossible.
Imaushi n'insista pas - il savait à qui il pensait. Takeomi Akashi était censé être mort. Maintenant, des gens prétendaient l'avoir vu roder en ville accompagné d'un autre homme.
Un souvenir douloureux le rendit nostalgique. Il minimisa ses sentiments, préférant opter pour le pragmatisme :
- On ne devrait pas autant se précipiter. T'as raison. Il faut que chaque solution trouve sa réponse peu importe le temps que l'on passe dessus. Mais... je t'avoue que ça me rappelle, un évènement de quand j'appartenais à ce monde...
  Sanzu leva la tête, il venait de se calmer, et voulait que son ami continue le développement du fond de sa pensée.
- À l'époque, quand on prévoyait un sale coup, ou que je voulais rendre justice à ce je trouvais injuste... j'envoyais un espion. On pourrait faire ça.
  Dit-il dans son raisonnement qui fit sourire son ami de toutes ses dents.

  Les visages étaient là.
  À la fois familiers et terrifiants.
  Posés en une chronologie distincte qui donnait la chaire de poule, Wakasa observait le visage sévère de Baji. Les images qui se tenaient devant lui brandissaient une alerte ; un passé déchiffré auquel il manque des pièces évidentes. Bien que les clichés sombres et à la fois rayonnants dissipaient les doutes, l'assistant du noiraud au comportement impulsif remettait une enveloppe à Sanzu. Ses yeux bleus légèrement agacés de la situation ne cachaient pas son air rebel et jeune. Chifuyu s'avança, pour se mettre à côté du noiraud.
- Tout ce qu'on sait c'est que Shinichiro Sano cherche à détruire un gang. Le Manji Kai n'est pas sa cible, il veut se rallier à lui.
  Déclara Keisuke en laissant un signe de main à son assistant pour lui dire de se calmer.
- Et pour Takeomi ?
  Demanda le jeune homme aux cheveux roses, qui avait le regard bleu troublé tandis que ses muscles tremblaient.
- En théorie, il devrait être mort. Sauf que d'après de récentes recherches, il a déclaré une fausse mort pour s'isolé du monde et se rallier à Sano.
  Expliqua le blondinet en montrant divers clichés sur son ordinateur.
Wakasa jeta un regard au rosé qui semblait à cran. Cependant, il remarqua qu'il tenait la main du cadet Haitani. Chacun semblaient géraient la situation à sa manière. Malgré tout, sous l'instant de réconfort, lorsque le blanc se mit à regarder les images défiler sur l'écran, il se crispa, remarquant deux autres personnes - il reconnue aussitôt Emma, mais l'autre jeune homme, il ne le connaissait pas. Il saisit les clichés de l'enveloppe, il se figea.
- Pas mal, non ?
  L'haleine de Ran brulait d'une odeur de whisky, tandis qu'il analysait en même temps un article sur le Tenjiku.
- C'est qui Mikey Sano, et ce... Izana ? Rien n'a de rapport avec ce qu'on cherche.
- Tu te trompes !
S'exclama Baji en montrant une photo d'une fratrie.
  Le cadet Haitani souffla en même temps que Wakasa. Ils se lancèrent tous deux un regard menaçant, mais le noiraud répondit :
- Mikey Sano est le demi frère de Emma, et de Izana, tout comme Shinichiro est leur frère.
- Mais, c'est quoi ce bordel ?
Souffla le blanc en envoyant son poing dans mur.
- Calme toi Waka...
Dit Haruchiyo en lui tapotant l'épaule.
- Chaque fois qu'on avance... on recule de plusieurs pas. Merde ! Merde, merde !
- Ce sont des pistes. Il faut juste assembler les pièces du puzzles...
Imaushi souffla lourdement. Tout en rangeant ses affaires il sortit une cigarette qu'il s'empressa d'allumer. Il était à cran. Son agacement prenait de l'ampleur. Son désir de découvrir la vérité et d'assembler les pièces de ce puzzle impossible à compléter menaçaient ses nerfs tandis que les découvertes le déconcertait.
- Viens avec nous.
- Où ça ?
- Te détendre. Et oublier un peu tout ça. On n'est pas des machines. Allez...

Wakasa avait plusieurs tactiques pour obtenir des informations - et Internet était de loin sa stratégie prioritaire. Trop vaste, trop confus... puis il n'aimait pas cette étalage qui se présentait devant lui. En général, rien ne valait mieux qu'un coup de fil et le contact humain. Il appela le seul contact qui lui restait auquel il n'avait pas pensé. Mais ce fut sans succès. Sans même raccrocher, il contacta sur une autre ligne Sanzu qui était resté au Japon avec Rindo au cas ou Keisuke trouvait autre chose. Le jeune homme tapota de son doigt frénétiquement le bureau avant , respirant lourdement, regrettant de plus en plus ses choix.
Pourquoi devenait-il obsédé par Shinichiro Sano ? Il ne s'attarda pas plus longtemps sur la question.
Concentre-toi sur l'article.
  Quelques secondes plus tard, Imaushi parlait avec un correspondant du Manji Kai. Il expliqua sa requête dans une voix professionnel de journaliste : il voulait connaitre l'origine de ce gang dirigé par ce noiraud. La voix rauque au bout du fil se mit à rire sèchement avant de s'interrompre sèchement :
- Désolé, je ne peux rien vous dire.
- Dites-moi au mois si je peux avoir une quelconque information sur le gang qu'il dirige. Si c'est la publication qui vous fait peur je tairais votre témoignage. Pour une raison que j'ignore Shinichiro Sano s'intéresse à moi. Il faut que je sache...
- Il faut que j'en parle à mon chef.
  Au son de la voix, Wakasa devina que celui qu'il interrogeait devait être le second du Manji Kai. Cependant, il y distingua une courte stupeur lorsqu'il avait annoncé sa dernière phrase. Le blanc ne comprenait pas le rire soudain de l'autre. Sans pour autant, il y avait plus que ça derrière comme si un lien étroit se dessinait, plaçant un doute à peine visible.
- Alors je demande à lui parlé... s'il n'est pas trop occupé.
- Restez en ligne je vais voir s'il se trouve dans son bureau.
  En un bref instant, Wakasa expira l'air de ses poumons, arrachant de son paquet une cigarette. Plus son enquête avançait, plus il se confrontait à des embûches de plus en plus compliquées le forçant à se nouer avec des gens inconnus.
Les questions vinrent en lui en un léger doute auquel il ne semblait pas préparé du tout.
Soudain, après cette pause, il entendit de son téléphone le bruit d'un raclement de gorge, ainsi qu'une respiration agacée et déboussolée.
- Que voulez-vous ?
- Des informations sur Shinichiro Sano.
  Il y eut un long silence, le seul bruit que l'on pouvait entendre semblait être celui d'une respiration en colère et douloureuse.
- Vous perdez votre temps. Mon frère est mort il y a cinq ans maintenant.
    Wakasa se racla la gorge étouffant un hoquet de surprise :
- J'ai un nombre de preuves attestant du contraire. Mais puis-je savoir a qui je parle ?
- Des preuves vous dites ? Pourquoi devrais-je vous croire ?
- Monsieur... je peux vous montrer mes recherches, et vous amener des preuves.
- Appelez-moi Mikey. Venez demain, et on verra ce qu'il en adviendra.
  Conclu l'homme du Manji Kai, alors que Wakasa se crispa violemment sur sa chaise, fixant un vide devant lui. Il dut rester un moment silencieux, puisque le jeune Sano reprit la parole :
- Monsieur...
- Wakasa. Il n'y a pas de problèmes je viendrais demain, en début de matinée.
Perdu. Il resta assis à ne rien faire se remémorant sa conversation - c'était comme s'il avait oublié quelque chose. Il n'avait pas fait de liens : aucun. Jusqu'à maintenant, ce qu'il le fit grogner.

𝙇𝙖 𝙏𝙧𝙖𝙘𝙚 𝘿'𝙪𝙣𝙚 𝙇𝙞𝙜𝙣𝙚 |ʷᵃᵏᵃˢʰⁱⁿ|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant