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- Comment vous appelez-vous ?
Pas de réponse.
- Comment vous appelez-vous ?
Pas de réponse.
- Comment vous appelez-vous ?
- Shinichiro... (hésiation, puis :) Sano.
  Le souvenir lui semblait distinct, mais Shinichiro avait un doute. Il contemplait un point fixe dans l'appartement, alors que son amant fumait à ses côtés. Une vague idée de cette date de question le rappella à l'ordre : le 11 Février 2003.

  Crâne rasé, amaigri, vêtu d'un chasuble de toile verte, le noiraud sentait le souvenir le prendre d'un coup ; assis à une table avec un homme qui le questionnait, tandis qu'au loin une silhouette le fixait. Sa voix était pâteuse, comme alourdie par des médicaments. Il ne se souvenait pas exactement du psychatre, seulement de l'homme qui se tenait dans le fond.
- Savez-vous ce qu'il vous est arrivé ?
  Pas de réponse. Sano se rappelaient des questions, mais il n'écoutait pas : traits creusés, teint gris ; gros cernes sous ces yeux sombres sans vie. Il se rappelait très bien la description que Takeomi lui avait faite quand il l'vait vu. Il se tenait cambré sur son siège, recroquevillé. Vide. Voilà ce qu'il avait ressentit. Et cette vidéo Benkei lui avait transmis depuis peu sous sa demande.
- De quel crime, avez-vous été victime, Shinichiro ?
Il ne le savait pas. La seule chose dont il se souvenait était le sang, les cris, et une silhouette qui le frappait. Wakasa se pencha, il déposa sa main dans celle du noiraud qui ne le regardait toujours pas dans son récit. Ses souvenirs étaient encore flous. La qualité de l'image médiocre n'arrangeait pas à comprendre le mouvement de chacun. Tout ce qu'ils virent - ou crurent voir -, ce fut des pupiplles dilatées, concentrées sur un point imaginaire.
- Vous ne vous souvenez de rien ?
Le chef des Black Dragons tandis le cou, comme si son col le démangeait. Il attendit longtemps avant de répondre :
- C'est pas moi.
- Vous avez était frappé, violenté... vous étiez mort.
Silence.
- Vous avez été dans le coma. Vous vous souvenez de ce que vous faisiez avant ?
La voix du psychatre n'était ni grave, ni aigüe - et agravait le malaise. Sano parut déglutir. Ou réprimer un sanglot.
Wakasa s'attendait à contempler un monstre. Un masque d'épouvante. Lorsqu"il regarda le noiraud, celui-ci baissa les yeux. Il ne voyait q'un homme perdu. Grand. Beau. Et tragique.
La voix reprit, toujours entre deux timbres :
- Vous vous souvenez du meurtre, Shinichiro.
Silence.
- C'est pas moi.
  Shinichiro ferma les yeux, détournant son attention de l'écran. Quant à son amant, il ferma les paupières pour rompre l'étrange fascination qu'il resentait. Le décors de la scène lui sembla fantastique. Une pièce ensoillé et dépouillé, qui aurait pu être une cellule de prison ou un bureau administratif, n'importe où sous les Tropiques. Seul, sur le mur de droite, un panneau vitré, destiné à visionner les radiographies, rappelait qu'on était dans un hopital.
Le médecin insitait :
- Vos empreintes étaient sur le couteau.
Sano s'agittait sur son siège. Ses poignets entravés par de longues marques se soulevait par saccades. Les veines jaillissaient sur le dos de ses mains. Il murmura :
- Pas moi. Quelq'un d'autre.
- Qui ?
  Pas de réponse.
- Qui d'autre aurait pu commettre ce meurtre ?
- Ça suffit.
  Sano conservait son regard fixe, vitreux, mais son corps s'animait de plus en plus. Comme si la démangeaison se renforçait. Dans le coin de l'image, deux silouhettes apparurent brièvement. L'un des colosses, prêts à bondir s'avança - la tension augmentait.
  Le chef de gang répètait d'une voix engluée :
- ...autre... Quelqu'un d'autres.
- Quelqu'un d'autre à l'intérieur de vous ?
- Non. Dans la pièce.
- La pièce ? Vous voulez dire... la cabane ?
  Le médecin parla plus fort. Waksa comprit enfin pourquoi le timbre de voix le troublait : c'était la voix d'un jeune homme qui débutait.
- La hutte était fermée de l'intérieur, Shinichiro. Personne n'était avec vous.
- Si... il était avec moi.
Takeomi, arriva vers la table et posa son regard perçant dans ceux sans vie du noiraud. Il sembla lui sourire un bref instant, et lui fit une tape sur l'épaule.
- De quoi tu te rapelles, Shin?
- Rien.
- Tu te souviens, je suis venu te récuperer.
  Il trembla. Ses mains agrippèrent le rebord de la table montrant toutes ses blessures. Ses yeux bien qui vides, luiaient d'un espoir lontain. Il semblait vouloir se faire du mal.
- Shinichiro.
Le psychiatre haussa encore le ton - sa voix frémissait :
- Qu'est-ce qui s'est passé ce jour là ?
  Pas de réponse. Il se leva, la chaise claqua au sol.
- Qui vous voulez du mal ?
Pas de commentaire.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé les jours qui on précédait le meurte, Shinichiro ?
- Cache-toi.
  L'ordre avait été murmuré. Un chuchotement à peine perceptible.
- Quoi ? demanda le psychiatre, alors que Takeomi faisait se rassoir le noiraud. Qu'avez-vous dit ?
Sano leva la tête. Il pleurait. Ses lèvres tremblaient, pour s'ouvrirent. Une voix affolée en jaillit :
- Cache-toi. Cache-toi vite !
- Shinichiro... de quoi parle-t-il ?
  Takeomi haussa les épaules, et s'approcha de son ami. Le jeune homme semblait perturbé. Le chef de gang passa nerveusement les mains sur son viage en le frottant dans tous les sens. Il releva le menton à la manière d'un homme ivre.
- Pars Manjiro. Ne m'en veux pas, je te retrouverais.

  Waksa stoppa la vidéo, puis appuya l'écran pour analyser la scène. Son regard fatigué se posa sur le noiraud qui ne le regardait même plus. Ils étaient en sueur, Sano tremblait, Imaushi lui était sidéré par ce qu'il venait de voir.
- Shin... sa main partit à la rencontre de l'épaule de son amant, il le força à le regarder. Ses yeux d'un carbonne sombre qui brillaient de douleur. Ses joues humides continuaient de pleurer. Sano ne savait plus qui il était. Il tentait de redécouvrir le tableau qu'il avait oublié. Comme un rêve dont on veut se souvenir à tout prix.
- Pardon.
- Ce n'est rien.
  La tête de Sano se posa sur l'épaule du blanc. Le jeune homme pasa sa main dans cette tignasse noire pour le réconforter. Ils se dirigèrent vers le lit. Une fois assis, Wakasa réflechit. Il avait jugé le noiraud par les dire d'un médecin qui le haissait. Puis, il se rémormara ce qu'il avait vu - la folie de Sano dans cette vidéo l'avait rendu perplexe. Le jour où il avait était tué, il était avec Mikey. Shinichiro lors de cet interroagtoire avait revécu la scène. Vivant une émotion précise...
Wakasa regarda son amant : il l'aimait bien plus qu'il ne le pensait. Il s'allongea avec lui un instant.
- Je t'aime. marmonna-t-il en l'embrassant.
- Et moi, je taime plus que je ne le laisse croire.
Ils se mirent en étaux dans une longue et belle étreinte. Leurs crops se collèrent, ils sentaient leurs vêtement de trop. Dans un besoin de reprendre un peu plus de proximité, ils se déhabillèrent dans un empressement intense. Rythmer par des baisers. Chauds. Lents. Exquis. Un besoin se manifesta.
Les mains de Sano longèrent le torse de son amant. Imaushi, lui s'assit à califourchon sur ses hanches écartant ses cuisses, pour mouver son bassin en une valse frisonnante. Habilement, le blanc laissa sa langue suivre un chemin. C'était un besoin. Se découvrir semblait un acte primordiale.
   Pour la première fois, il prenait les devant sous les caresses du noiraud qui l'encourageait par son regard brûlant. Wakasa rencontra deux petits sommets sur la poitrine chaude de son noiraud. Il les mordilla, les suçota continuant à provoquer la luxure entre eux.
- Je suis une mauvase recrue... je suis désolé d'être comme ça. Pardon de te faire du mal.
- Tu ne fais rien de mal. Tu... le journaliste plaqua violemment son bassin contre celui de Sano. Leurs duretés se confrontèrent, bougeant ensemble d'une exaltation esquise et passionnée. Wakasa sourit :
- Je t'aime...
Dans son élan, il attrapa le membre de Shinchiro et se l'enfonça prudemment en lui. Il bougea dessus, créant des va-et-veint rythmés par des baisers et un souffle rapide. Tout ce qui comptait à ce moment là, était de se perdre l'un et l'autre. De se redécouvrir. De connaitre leur vérité.
Le tension dans leurs corps augmenta. Sano avait pris le relais, posant ses mains sur les hanches du blancs qui se caressait plus bas. Son visage traduisait le besoin ardent de l'amour et l'éclat de son envie se consumait en lui.
   Leurs corps transpiraient. Ils n'allaient pas tarder à se rejoindre dans un râle parfait.

  Dans leur desecente, ils se caressaient la peau, laissant quelques petits éclats de baisers les calmer. Le souffle calme, le coeur prenant un rythme réguilier. Sano semblait se sentir plus léger, et Wakasa bien plus détendu et moins à fleur de peau. La vérité venait de leur lancer un coup de poing. Les metant chaos, ils n'avaient pas su se parler.
- Shin... murmura le blanc.
- Hum, Dis-mois.
- Il faut que je contacte Sanzu, et que tu lises une lettre te concernant.
Sano hocha la tête, pour déposer un enième baiser sur le crâne de son amant :
- Tu as une piste ?
- N'en parle pas Benkei et Takeomi...
- Je ne dirais rien à personne.
Il disait vrai. Sano venait de se reconfrontait à son passé et l'enquête contre le Tenjiku continuait encore. Wakasa prit un ton plus doux :
- Tu savais... Tu savais que le jour où tu étais censé être mort tu étais avec Mikey ?
- Non. Il tira une mine triste. Ses souvenirs lui faisaient défaut.
- Tu ne penses pas que ton histoire de meurte, est particulièrement bizarre. Je veux dire, et si Izana était lié à tout ça.
- Je ne sais pas. Avoua le noiraud par une hésitation. Tu as une idée?
- Laisse-moi suivre ton chemin...

𝙇𝙖 𝙏𝙧𝙖𝙘𝙚 𝘿'𝙪𝙣𝙚 𝙇𝙞𝙜𝙣𝙚 |ʷᵃᵏᵃˢʰⁱⁿ|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant