Jalan Ruching.
La route des Chats.
Selon le plan, c'était le voie pour sortir de la ville.
Tôt ce matin, Wakasa avait récupéré une voiture - une Proton, le véhicule standard de la Malaisie, avec conduite à gauche. Avec Shinichiro ils dépassèrent les grands immeubles du centre et mirent le cap vers le nord. Les faubourgs de la ville n'en finissaient pas alternant avec des parcs et de quartiers résidentiels. Wakasa fixait au loin les collines qui flottaient dans la lumière naissante. Shinichiro trouva l'autoroute, l'Express 1, et plongea dans un nouvel univers composé de vergers sombres, aux troncs parfaitement alignés dans la terre rouge : les hévéas. Ils roulèrent ainsi, toujours plein nord durent cent cinquante kilomètres, croisant de temps en temps des pitons rocheux, des temples aux décorations de fête foraine, des mosquées aux dômes de céramique verte.
Un paysage idéal pour réflechir.
Le matin même, Wakasa avait reçut un message de Sanzu. Le rosé n'avait rien trouvé ; pas d'information sur les meurtres de Sano, ni aucune trace d'une demande personnelle de Shinichiro dans les hopitaux l'ayant soigné, concernant son histoire. Une impasse.
Cependant, une trace d'humour l'avait fait sourire sur le comportement de Ran et de Takeomi.Ils prirent la sortie 132, en direction de Tpah, puis ils empruntaient une nationale à double sens, où chacun se comportait comme si la voie était à sens unique. Au loin, les collines prenaient de l'ampleur, de la majesté jusqu'à devenir des montagnes.
Wakasa aperçut le panneau CAMERON HIGHLANDS. Ils allaient s'engager dans cette voie quand un autre nom le fit plier. IPOH : 20 KILOMETRES. La ville où se trouvait l'hôpital psychiatre de Sano. Là même où avait été tournée cette vidéo.
- Shin... on peut faire un détour ?
- Où ?
- À l'hôpital.
Il vit le noiraud se crisper. Ses doigts se resserraient sur le volant, son expression semblait perdue. Dans un long soupir, Wakasa regretta sa demande, mais son amant souffla :
- Ok, mais je ne rentre pas...Imaushi s'attendait à une institut à l'anglaise : portail de pierre, pelouses impeccables, bâtiments blancs. Il découvrit un pénitencier gigantesque, une ville, entourée de fils barbelés, cernée par une voie ferrée et dotée de sa propre gare.
Il était seize heures. Malgré le jour, un samedi, l'activité semblait battre de son plein. Le personnel soignant rentrait déjeuner. Wakasa dut attendre de longues minutes que la meute des cyclistes, motocyclistes, conducteurs et piétions s'engouffre sous le haut porche de ciment - une rentrée d'usine à la chinoise.
Il suivit le mouvement et trouva bientôt le centre administratif, qui constituait un quartier à part entière.
En attendant un responsable, il contempla par les fenêtres le campus, vaste plaine jalonnée de bâtiments gris et de champs cultivés. Il devinait qu'on devait pratiquer ici un genre de psychiatrie thérapeutique, où les patients vivaient en communauté et devenaient agriculteurs ou artisans.
Shinichiro s'invita dans son esprit. Il l'avait déposé ici, préférant ne pas l'accompagner. Son expression lui avait paru ailleurs ; comme horrifiée de se retrouver dans cette ville. Probablement que des souvenirs sont revenus au moment où il avait demandé sa requête. Sano ne l'avait pas jugé, prétendant qu'il s'occuperait pendant qu'il serait dans cet hôpital.
Le faisait-il souffrir en l'aimant ?
Il secoua la tête, se rassurant du mieux qu'il le pouvait.
Enfin, le directeur le reçut. Un jeune homme aux cheveux bicolores - il ressemblait à un tigre et ses yeux de couleur miel montraient une vaste douceur accueillante. Wakasa" s'expliqua : Les gangs, l'enquête, Sano. Au bout d'un long silence, l'homme soupira faiblement rangeant son stylo dans sa poche et se présenta : Kazutora Hanemiya, le médecin qui avait soigné Shinichiro Sano.
Quelque minutes plus tard, la porte s'ouvrit sur un bureau que le journaliste avait aperçu sur la vidéo.
Le psychiatre s'avéra plein de malice. Il ne cessait de décrocher des traits d'humour, appuyant ses paroles par un faible sourire, qui révélait ses dents écarlates.
- Je vous propose un tour du propriétaire, dit-il. Nous parlerons en chemin.
Ils sillonnèrent le site, marchant calmement, ils croisèrent des fermes, des cultures, des terrains de jeu. Une immense liberté planait sous le soleil. Le docteur Hanemiya donnait des chiffres - il y avait ici plus de deux mille patients, soixante-cinq par pavillon, cinquante par unité agricole...
- Nous arrivons dans le quartier de sécurité.
Il pénétrèrent dans un enclos sous haute surveillance : miradors, poteaux coudés, fils barbelés et barreaux à toutes les fenêtres. Un véritable camp de concentration. Sauf que les barreaux étaient peints en vert et qu'ils offraient une grande variété de motifs, rappelant les croisées ciselées d'une mosquée ou des temples.
Près de l'entrée, Wakasa aperçut les premiers patients, errant sur la pelouse : noirs, tannés, tondus, presque sans vie. Ils portaient tous une chasuble verte - celle de Sano dans la vidéo - et semblaient plus sombres encore sous le soleil éblouissant. Des traits plats, un regard sans relief, comme enfoncés par la lumière.
À l'intérieur, le bâtiment s'ouvrait sur une grande cour. Tout autour, une galerie bordée d'arcades donnant accés à des couloirs, des bureaux, des salles. Tout était en ciment peint, écaillé, usé de soleil, de pluie et de chaleur.
Ils mirent à suivre l'un des couloirs, où le panneau FORDS SIC WARD se répétait. Wakasa ne se souvenait plus du sens exact du mot, mais cela avait à voir avec ce médecin légale. Ils tombèrent sur un bureau : une simple table de bois, posée contre lui mur, précédée par un long sillage de dosseir jaunis et écrasés sur le sol.
Un patient était interrogé par un médecin, sous la surveillance d'un gardien. Assis de part et d'autre de la table, leurs rôles étaient sans équivoque : blouse blanche d'un côté, mennottes de l'autre. Le docteur Hanemiya toujours tout sourire, échangea quelque mots avec le médecin, puis se retourna :
- Un nouveau venu. Un mafieux. Il parait qu'il s'y connait dans les missions périlleuses.
Il se pencha et dit au détenu, désignant Wakasa :
- Ce monsieur, voudrais des infos sur les Black Dragons. Vous pouvez lui parlez si vous voulez.
- Va te faire foutre, répondit l'homme d'un air buté.
Il avait un visage osseux. Ses prunelles se perdaient au fond de ses orbites. Wakasa remarqua qu'il portait un cicatrice comme celle de son amant. Ce qui le déconcerta un temps. Le psychiatre tourna les talons :
- Comme vous voudrez, c'était juste pour vous détendre.
Imaushi lui emboîtait le pas quand il entendut « patron... ». Il pivota au mot de l'homme. Il lui souriait offrant une belle collection de dents de travers. Ses yeux brûlaient au fond des arcades. Il fit signe de tête vers le psychiatre :
- Tout ce qu'il veut c'est aider le Toman, il est ici à se balader comme un rat. Mais il sait qui est le tueur de Sano, panthère.
Wakasa repartit sans répondre. Merde... il venait de tomber sur une information précieuse et alarmante. Il rejoingnit le spécialiste qui obliquait déjà vers la gauche. Ils découvrirent un réfectoir, puis s'enfoncèrent dans un nouveaux couloir aux cellules verouillées. Tout était désert. Au bout, un gardien leur ouvrit une nouvelle porte.
Ils entrèrent dans une grande salle plongée dans la pénombre - les rideaux étaient tirés. Wakasa battit plusieurs fois des paupièrtes avant de détailler les lieux. Un immense dortoir, surplombé de lent ventilateurs, contenant, au bas mot, cinquante lits, disposés contre les murs. La paix, la quiétude, se renforçait ici. Une télévision marchait, quelque part, à bas régime. Des hommes dormaient. D'autres sillonnaient l'allée centrale, traînant les pieds. Ils ne portaient plus de tuniques vertes, mais des vêtements ordaires.
- Ils attendent leur libération ? Hasarda Wakasa.
- Au contraire, ceux-là ne sortirons jamais. Ils ont été frappés par l'amok.
- Le quoi ?
- L'amok. C'est comme ça qu'on appelle ceux qui ont été frappé par la folie meurtrière, ici. Le jeune homme que vous voyez là-bas, a poignardé son meilleur ami pour une simple dispute. L'autre, là-bas, a tué son amant, l'a débitée en quartiers et a balancé ses morceaux par la fenêtre du quatrième étage. Cet autre, au fond, a...
- Stop. Je crois que j'ai compris.
Le sourire de Kazutora s'élargit, de toutes ses dents dehors :
- Vous êtes très fort. Cela fait dix ans que j'y travaille, et je n'ai toujours pas compris.
- Je vous demande pardon ?
- Mon premier patient, était un membre de gang... son visage traduisait l'épouvante. Ses yeux, souffraient et tout son corps tremblait. Au début, je pensais que c'était une blague... le bicolore souffla. J'étais débutant à l'époque, et j'estimais qu'il s'agissait d'autre chose.
- Que pouvez-vous me dire sur lui ?
- Déficite de la mémoire qui conduit à un trouble de la personnalité. Parfois, il pouvait être doux comme un agneaux, presque sans défense. D'autre fois, dès qu'on mentionnait sa famille, il devenait quelqu'un d'autre.
- Sa famille ?
- Les Sano... mon ami d'enfance appartient à cette fraterie. Malgré tout, autour d'eux, il y règne la menace.
Kazutora souffla, enfouissant ses mains dans sa blouse :
- Le coupable du meurte de cette femme n'est pas Shinichiro, mais... son demi frère.
Wakasa recula. D'un mouvement brusque, il heurta le mur, manquant de tomber. Il sentit sa gorge devenir subitemment sèche. Ses poings se refermèrent, enfonçant ses ongles dans la paume de sa main.
- I... Izana ?
Ils avançèrent encore. Kazutora serrait des mains, lançait des sourire, incilinait la tête très à l'aise. Au bout de la salle, un rideau dissimulait une autre pièce. Un atelier d'informatique, où plusieurs écrans remplaçaient les lits alignés. Un canapé de tissus reposait dans un angle : ils s'y assirent côte à côte. Les patients les regardaient, sans oser s'approcher, dessinant un grand cercle autour d'eux.
- Depuis mon doctorat, poursuivit le psychiatre, je travaille sur le plénomène de l'amok. En Occident, il y a longtemps tout a été remplacé par des termes comme « hystérie » ou de « schizophrénie ». Ici, en Malaisie, on associe l'amok à des crises de démance, Mais chacun pense que des démons jouent un rôle dans l'affaire.
Il eut un geste ample :
- La psychiatrie est une croyance ici. Les patients croient aux diables qui les possèdent, car au fond, il existe, non ? La raison, n'est qu'un certaiin réglage de lucidité. Tout est question de perception...
Wakasa ne suivait plus très bine, mais se laisser bercer par cette voix, calme et ce sourire perpétuel. Il en oubliait preque son amant. Sano apparut dans son esprit, au moment, il reprit conscience du regard des patients :
- C'est ici qu'il était... détenu ?
- Shinichiro ? Les derniers jours, oui.
Il prononçait ce prénom avec tant de nostalgie, que le blanc, fronça les sourcils.
- Selon vous, il a été frappé par... l'amok ?
- Il a agit sous l'effet d'une crise, c'est certain. Pourtant, je pense qu'il n'a jamais perdu le contrôle. Il a été pris par surprise. Parce que, sa conscience n'était pas aliénée.
- Il était conscient de ses actes ?
- Je dirais plutôt qu'il a agit sous l'effet d'une de ses conscience...
- La schizophrènie ?
Il leva les deux paumes, comme pour dire : « Pas si vite. »
- Un facteur extérieur à du intérargir avec lui.
- Donc Sano a tué tout les hommes, mes n'a pas voulu tuer cette femme ?
Kazutora s'enfonça dans le canapé posant un regard détaché sur les patients, toujours immobiles :
- Izana et Mikey étaient avec lui le jour où tout ça c'est passé. La confusion dans son esprit, le choc d'avoir tué une innocente qui n'appartenait pas à un gang. Le meurtre est un chiffre. L'époque de Black Dragon était corrompu, parce que Kurokawa s'immisçait dans l'esprit de ses frères.
Wakasa évoqua la vidéo en jouant franc-jeu avec le Docteur Hanaemiya. Le sourire du psyvhiatre disparut :
- Quand est-ce que vous y avez eu accès?
Il ne répondit pas. Il enchaîna :
- Mûcho, n'est-ce pas ? Je me demande pourquoi il a agit comme ça, alors que... (le bicolore lui lança un coup d'oeil oblique.) Quelles sont vos conclusions ?
- Mes conclusions ?
- Oui : qu'avaez-vous pensez de lui ? Et de cette vidéo ?
Le moment idéal pour tester ses hypothèses :
- Je crois que Sano se protège par apnée, et conscience.
- Exact. Mais de quoi ?
- Des autres. Et de lui-même. De ce qu'il a fait.
Le sourire du spécialiste réapparut :
- Vous avez raison. Shinichiro utilise l'apnée et protège sa sonscience comme carapace. Il est en lutte pour ne pas plongé dans cet état lubrique de sauvé ses frères.
- Vous voulez dir que les responsables sont autour de lui ?
- Pas totalement... il est clair que Shinichiro est totruré par ses actes, et ses pertes de mémoirs. Mais celui qui cherche à le contrôler : c'est Izana. Petite question... pourquoi avoir été voir Mûcho ?
- Pour démêler une histoire...
- Mûcho voue un culte à Kurokawa. Tout ce que le Tenjiku tente de faire, c'est de devenir la pire des oragnisation, avec pour chef les trois frères. Vous connaissez l'histoire de Sano ?
- Par coeur.
- C'est l'histoire d'un homme volontaire. Un bloc qui a toujours obtenu ce qu'il voulait. Qui cherche désespéremment une moitié que le comprend... Shinichiro a suivi une ligne absolument droite. Mes les gangs le hante.
Wakasa sentit un frisson le prendre de cour. Le diagnostic était juste.
- Maintenant, continua-t-il, parlons de vous.
- De moi ?
Kazutora sourit, se penchant vers lui.
- Shinichiro n'est pas mort, et il a trouvé en vous sa moitié pour venir à bout de son demi-frère.
Wakasa sentit le regard des amoks posés sur lui.
- Qu'est-ce que vous en savez ?
- Eh bien, parce que son frère est un ami, et que... je n'ai pas toujours était celui qu eje prétends être. Comme vous, le monde de l'ombre coule en moi.
VOUS LISEZ
𝙇𝙖 𝙏𝙧𝙖𝙘𝙚 𝘿'𝙪𝙣𝙚 𝙇𝙞𝙜𝙣𝙚 |ʷᵃᵏᵃˢʰⁱⁿ|
Fanfiction//WakaShin// Et oui... encore une fanfiction sur Tokyo Revengers ! 😜 . . . Il existe, quelque part dans un endroit lointain au Sud-Est de l'Asie, entre Tropique du Cancer et la Ligne de l'Equateur, une Ligne qui trace un chemin d'effroi. Et sur cet...