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  Shinichiro se retrouva dans la chambre que Taiju lui avait prêté. Il devait être vingt-deux heures, et son ami n'était toujours pas rentré.
  La fenêtre offrait une vue splendide sur la jungle, mais la chaleur de la pièce l'éttoufa d'un coup. Il l'ouvra, laissant les rideaux balayer l'air, permettant à l'air frais de la nuit de se poser sur son corps. Il avait encore mal à la tête (encore une migraine...) suite à la révélation de ce matin. Son esprit s'embrumait de doute, et il se dit que cette fois-ci, il aurait dû écouter Takeomi. Son ami était plus raisonnable que lui... le noiraud le reconnaissait peu à peu.
  Pourtant un sentiment lui collait à la peau. Il se sentait sale, souillé, et privé de tout par ses proches.
  Shinichiro plongeait dans des des abysses violentes, qui le noyait dans le noir. Et, il pouvait voir une vaste lumière. Faible, mais elle était là pour le regarder.
  Ce sentiment l'animait de plus en plus, son sauvetage ne commencerait que quand il rentrerait pour réduire à néant le Tenjiku. Ce foutu gang se jouait de lui et de ses états d'âme. Personne ne semblait connaître ses faiblesses, et pourtant il y en avait tellement.
  Il déposa son sac sur le sol, regardant autour de lui pour découvrir le lieu, et regarda les papiers posés en vrac de son amant sur le lit : des dossiers du Docteur Hanemiya, des images et une clé USB de Muchô, puis une carte postal qu'il ne reconnu pas, écrite en langage codé à côté de son télephone qui ne cessait de vibrer.
  Curieux, il la retourna : le verso était rédigé par des dessins et des annotations. La carte de Mitsuya et de Hakkai. Elle leur avait été donné lors de leur rencontre il y a trois semaines. Il savait que Mikey avait de bonnes relations, mais au point de déchiffrer entre les lignes, seul son cadet pouvait le faire. C'était la clé mystérieuse de ce conflit.
  Sano regarda le téléphone, et lu le dernier message de son amant : « Si t'es à cran, fais-toi baiser. »
  Il sourit.
  Visiblement Sanzu s'impatientait du retour de Imaushi. Puis, en analysant le message, il se leva du lit.
  Pourquoi pas ? Si Wakasa était stressé, ou ne savait plus ce qu'il en était de l'histoire, rien ne les empêchait de se changer les idées.

  Dès que Wakasa arriva avec des affaires de toilettes, le noiraud s'approcha de lui.
  Il lui attrapa les hanches, le fit légèrement cambrer pour souffler légèrement sur ses lèvres.
Tel un fauve, il fit courir ses doigts sur la peau pâle de son amant, caressant chaque parcelle de peau dont il devenait friand.
  Ses cuisses musclés, son torse nu se soulevaient instinctivement à son contact. Ses fines lèvres qui se pinçaient, laissant sa langue les humidier en demandant silencieusement un baiser. Wakasa était beau. Non, sublime. Son corps chaud qui se refroidissait dès qu'un faible courant d'air passait sur lui. Ses soupirs qui lui témoignaient son envie. Ses longs doigts qui s'accrochaient à lui désespérément pendant leur ébats, ou des faibles baisers langoureux comme réconfortants.
  Shinichiro en tombait amoureux. Il éprouvait un constant besoin d'être proche de lui. De fusionner, de ne faire qu'un.
  Il sourit, retirant le pantalon de Wakasa dans un froissement silencieux, pendant que leur souffle se mélangeait.
Sano déposa un baiser humide sur les clavicule du blanc, laissant diffuser entre eux une énergie senseulle, une force de désir, qui leur couperait le souffle, asséchant leur gorge.
  Wakasa expira lourdement, laissant ses doigts se balader sur les avant bras du noiraud, qui lui attrapa les fesses, collant leur bassin l'un à l'autre. Ses cheveux blancs tombaient sur son front, son visage s'était empourpré d'un désir nouveau, qui le fit frémir.
  Leurs lèvres s'entrechoquèrent, leur souffle était chaud, leurs corps bouillants.
- J'ai vu quelque part que tu étais à cran... souffla le noiraud entre deux baisers, tout en mouvant faiblement son bassin contre celui de Imaushi.
- T'as regardé mon téléphone ? Grogna-t-il en suivant le rythme de cette danse sensuelle.
- Il s'est allumé au mauvais moment. Ricana-t-il en le poussant sur le lit.
- Saloperie...
  Wakasa se tortilla sous son corps, tentant de se défaire de son emprise. Mais, ce que Shinichiro voulait, s'était lui arraché se foutu caleçon. Non mieux encore ; lui caresser l'intérieur des cuisses, pour glisser ses doigts à l'intérieur du tissus pour lui donner les frissons sur son intimité. L'embrasser. Faire glisser ses lèvres chaque parcelle de peau afin de faire monter le plaisir. Imaushi sourit, donnant un coup de bassin à son amant. De retour à la réalité, sans rémprimer pour autant un gémissement plus q'exagérer, Sano fit glisser ses doigts sur les pectoraux du jeune homme, pour gentiment les pincer.
  Il plaqua le blanc contre le matelas, pour faire balader ses mains sur le corps de Wakasa. Traçant chaque courbes du bout de ses doigts, il redessinait son envie. Passant de son V, à ses hanches étroites. Remontant jusqu'à son torse, pour caresser l'intérieur des ses cuisses.
  Son amant soupira lourdement, descendant ses doigts sur le pantalon du noiraud, descendant tant bien que de mal ce tissus et de glisser ses mains sur son membre. Shinchiro grogna, les doigts de Wakasa étaient froids, et se mouvaient sur son extrêmité avec aisance fascinante. Il se sentait monter dans le plaisir, ce qui lui fit perdre ses esprits.
- Et si on allait dans la douche...
- Maintenant ? Balbutia le journaliste en sentant la langue de son amant, glisser sur ses tétons.
- Et pourquoi pas ? ria-t-il en lui suçotant les petits points roses sur sa poitrine.
- A... après... grogna le blanc, en inversant leur position.
  Lorsque Wakasa se retrouva sur lui, placé à califourchon sur son ventre, plaçant ses mains sur poitrine. Shinchiro sentit une vague de plaisir déferler en lui... il ferma les yeux, sentant la main habille de son amant lui caresser la verge, permettant les petites pincées de plaisir ponctuer son corps, puis, un relant de frisson lui fit ouvrir les yeux, dès que la langue chaude du blanc ne vienne se déposer sur l'objet de ses désirs.
Imaushi enroula sa langue, suçotant avec précaution ce fruit défendu. Sano lui attrapa les cheveux. Bon sang, il devait se maintenir, sinon, il allait venir rapidement. Et il voulait faire durer le plaisir.
  Shinichiro n'en pouvait plus, il voulait plus. Il attrapa fermement les cheveux de son amant, le faisant s'arrêter, alors qu'il sentait le plaisir monter en lui.
À son tour, il inversa les positions. De sa cuisse, il écarta les jambes de son amant, et mordilla ses cuisses, relevant ainsi son bassin, Shinichiro en profita pour se redresser sous les bruits d'extase du jeune homme afin de faire glisser son sexe entre ses fesses.
  Wakasa, expira de satisfaction, attrapant la tête du lit, tandis que le noiraud jouait avec son corps.
- Shin... se plaint-il en donnant un coup de bassin.
- Regardes-moi.
  Il s'inséra en lui, ne rompant aucunement le contacte de leursvpupilles dilatées par la luxure. Puis, dans un mouvement, il remua son bassin lentement, attisant le désir de son amant. Jusqu'à ce que les coups soient plus forts, rapides, violents.
  Sano lui fit relever une cuisse, et lécha le mollet du blanc en le regardant. Son visage était la nette description du plaisir. Ses paupières à moitié fermées. Sa bouche entrouverte. Son torse se levant rapidement, alors que son bassin s'arcboutait pour profiter de chaque sensation exquise dans son corps.
  Ils y étaient.
  Ils se témoiganaient tous leurs désirs, stresse et frustration de ce voyage, sans rompre l'échange intense de leur sentiment.
  Leurs coeurs battaient, rapidement, chaque coups se précisaient leur arrachant des plaintes délicueuses.
  Quelques minutes plus tard, la jouissance vint. Brève, chaude, frsionnante. Elle se déversa en eux comme un ouragant, leur coupant le souffle.

  Shinichiro n'arrivait pas à dormir. Quant à Wakasa, il semblait pleinement se reposer.
  Sans faire de bruit, le noiraud se releva, attrapant un drap pour cacher sa nudité, pour aller s'assoir près du guéridon. Il installa près de lui la lampe de chevet et rabattit l'abat-jour vers le mur. Puis il déverrouilla son téléphone. Il ne pouvait plus attendre. Il devait parler avec Takeomi. Avouer son échec et trouver une solution sur la situation conflictuelle avec son demi-frère.
  Ses velléités de rentrer à Manille se manifestaient de plus en plus. Sa crainte de croiser Izana se disipait. Il n'y avait plus de risque à ce qu'il se joue de lui.
  Il attrapa son téléphone, sans hésitation. Il n'avait qu'à écouter son coeur et sa raison après tout : sa déception, son amerturme, sa rage de vaincre, qui s'étaient précipité dans une impasse semblaient s'élucider.
  Emporté par sa détermination - il appela son meilleur ami -, et lorsque la première sonnerie retentit son ami répondit :
- Allô ? Shin... ça va ton voyage se passe bien ?
- C'est plus compliqué que ça en à l'air... avoua-t-il en soufflant, tout en allumant sa cigarette. Et vous au Black Dragon comment ça se passe ?
- Mikey prévois une défensive... mais on attend que vous rentrez. Et, Sanzu devient de plus en plus insupportable avec Rin... bordel, l'amour le rend complètement dingue.
- Tu te souviens de ce qu'il s'est passé exactement en Malaisie quand j'ai tout perdu de mon humanité ?
- Shin...
- Réponds.
  Takeomi expira lourdement au téléphone. Sano pouvait ainsi imaginer le visage de son ami se tirer dans une moue sollenelle, ses soucils se froncer tout en cherchant désespéremment un cigarette... cependant, il s'excusa auprès de quelqu'un et ouvrit une porte :
- Tu n'étais pas inhumain... tu as perdu toute notion du réel. Puis, tu as commencé à vouloir faire du mal autour de toi. Alors tu t'en es remis à la follie... jusqu'à ce que Hanemiya te soigne.
  Il y eut un bref silence, Shinichiro savait que son ami ne lui disait pas tout. Alors il pesta :
- Izana en voulait à Mikey, alors pour se venger, il a tué sa mère, il s'en est pris à Manjiro, puis... à Emma. Moi j'ai été, assomé, c'est ça ?
- Ce jour là, il expira plus lourdement que les autres fois. Il y a eu plusieurs merdes qui se sont enchaînées. Tu sombrais dans la paranoïa, tu ne savais même plus qui tu étais, tout ce que tu voulais c'était mettre fin à tout ce que tu avais connu. Faire l'irréparable... Alors, on s'est réfugié en Malaisie. Taiju était sur place, alors on est resté avec lui pour mettre en place un plan. Sauf qu'Izana nous avait suivis. Il t'a poignardé, tabassé jusqu'à ce que tu perdes connaisse. Quand je suis arrivé, Taiju... à repris les choses en mains, mais c'est là que j'ai appris que tu voulais tué ton frère...
- Pourquoi ?
- Parce que tu as appris la vérité. Parce que Izana a tué Emma, qu'il souhaitait tout ce que tu avais. Qu'il voulait ta mort, et te manipuler.
  Au bout d'une demi-heure, Shinichiro comprenait son passé. Comme réconforté, dans la pénombre, il sourit en annonçant son plan d'attaque. Même si chaque mot faisait mal, même si chaque syllabe le renvoyait à son échec, il savourait cette relation intime, cette liaison rituelle, où il pouvait voyager et parler, à bras ouverts, de ce qui était sa seule préoccupation : le secret de son demi-frère.
  Il entendit du mouvement dans la chambre.
  Il vit une silouhette, assise sur le matela défait, des yeux fatigués l'espionner. Il était si absorbé par cette vision qu'il se leva pour le rejoindre. Wakasa, sourit, le prenant dans ses bras, humant son parfum boisé qui lui collait à le peau.
  Shinichiro mit encore quelques secondes avant de l'embrasser, et de le regarder sous la lumière tamisé de la pièce.
  En cet instant, il embrassa tendrement son amant dans un feu réconcilliant en lui, pour lui refaire l'amour.
  Il aimait ce qu'il viviait à ce moment précis, plutôt que de se précipiter vers le gouffre infernale des gangs.

𝙇𝙖 𝙏𝙧𝙖𝙘𝙚 𝘿'𝙪𝙣𝙚 𝙇𝙞𝙜𝙣𝙚 |ʷᵃᵏᵃˢʰⁱⁿ|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant