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- Ça ne va pas ? Qu'est-ce que tu as ?
Shinichiro Sano ne parvint pas à répondre. Il était assis dans son siège, inerte, le coude posé sur le table ; il tenait sa tête, son crâne martelait ses tempes. Il avait l'impression d'entendre le son des balles dans ses oreilles, alors qu'il croyait que son cerveau allait exploser sous le rythme de la conversation.
Benkei se pencha sur sa chaise :
- Tu... tu veux que j'appelle le médecin ?
Sano secoua faiblement la tête. Il avait réussi à tenir jusque là, mais maintenant...
- Non, souffla-t-il lentement. Une migraine. Ça... ça se calme tout seul. Alors on va finir cette réunion...
Il n'acheva pas sa phrase. Ses mots se perdirent dans un gémissement de douleur. Takeomi se leva et contourna la table. Shinichiro jeta un regard par-dessus son épaule et aperçu Benkei, qui hésitait à le suivre aussi. Il comprit qu'il avait le temps. À cette seconde, il reprit un temps soit peu les esprits et murmura :
- C'est bon. Il reste quatre points à voir.
Takeomi se redressa fixant son meilleur ami :
- Sérieusement. Va te reposer.
- Je t'ai dis que ça allait le faire, ordonna Sano à voix basse. T'as qu'à faire comme d'habitude.
- Qu'est-ce que... qu'est-ce qui te prend ?
Shinichiro claqua son poing sur la table, brandissant de sa poche une lettre - il fallait venir au fait :
- Écoutez-moi bien, le Tenjiku vient de menacer notre gang et par dessus le marcher on a des plans qui ne tiennent pas la route.
- En même temps tu passes ton temps à reculer la date où on doit placer ton journaliste...
- Ta gueule. Ça n'a rien à voir. On a un otage à libérer. Alors on va procéder par un espion. Tu vas me trouver un gars aussi tordu que ce gang de merde et tu me l'envoies au rapport tous les jours.
- Shin... ne me dit pas que tu baises ce mec ?
Déclara Benkei dans un élan de déduction flagrante.
- En quoi ça te regarde ?
- La mission. Merde. Depuis quand tu penses avec ta bite et des sentiments, pesta Takeomi en dévisageant son ami.
Sano balança le premier objet qu'il trouva à proximité contre le mur, laissant un regard furieux s'attarder sur les hommes.
- C'est pas sérieux, risqua la plus costaud.
- Qu'est-ce qui n'est pas sérieux ? Demanda-t-il en fronçant les sourcils.
- Toute cette histoire, risqua une nouvelle fois Benkei.
- En rien celle-là ne vous concerne. On va suivre le plan, mais deux taupes vaux mieux qu'une.
- Tu comptes faire quoi au juste... c'est pas ce qui est est prévu.
- On va faire ce qui est prévu. Basta.
Takeomi souffla, passant son index sur ses lèvres qu'il pinçait.
- Faut que ça tienne la route. Parce que y'a pas que ça qu'on doit sauver de cette misère...
- Mon plan est bon. Ça nous permettra de sauver ton cher Ran par la même occasion. Putain y'a rien de compliqué les gars. (Il grimaça un sourire.) Mais attention. Ne vous avisez pas d'entrer dans ma vie personnelle avec le journaliste. Je le saurais. Si l'un d'entre vous tente quoique ce soit qui me rende irritable. Dans ce cas, il y aura de belles représailles.
  Les deux amis acquiescèrent finissant cours à cette réunion mouvementée.

𝙇𝙖 𝙏𝙧𝙖𝙘𝙚 𝘿'𝙪𝙣𝙚 𝙇𝙞𝙜𝙣𝙚 |ʷᵃᵏᵃˢʰⁱⁿ|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant