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  L'heure était de la couleur verte à Kuala Lumpur.
  Le gris était celle de Phonom Penh.
  Les grandes avenues étaient bordés d'immeuble plats à un seul étage, couleur de ciment. Les arbres, aux fondaisons si larges qu'elles se touchaient au-dessus de l'asphalte, était gris eux aussi. Sur la chaussée, des milliers de vélos, de mobyletes, de cyclo-pousse n'offraient pas plus de couleur. Et toutes les silouhettes qui les chevauchés, masquées d'un sarong, flottaient sur leur seulles commes des drapeaux de cendre.
  En débarquant à Phnom Peh, à 17 heures, Wakasa avait dû régler sa montre : une heure de moins qu'a Kuala Lumpur. En réalité, ils avaient quitté Taiju depuis deux jours, et la réalité de la ville paraissait avaoir régressé d'un siècle ou deux. Finies les grandes tours de verres, les galeries commerciales, la frénésie de consommation. Le rêve adoptait un revers plutôt modeste - les frêles épaules khmères. Le développement économique différenciait énormément. On revenait ici dans l'Asie intime, ancestrale, foisonnante.
  Dans un taxi, Wakasa regardait son amant. Ce matin encore, il pensait que tout était fini. Sano semblait résolu à faire autre chose. Le voyage touchait à sa fin. Tout le lundi, il avait hésité à comprendre ce qu'il lui disait. La suite des opérations semblait bien particulière : où fallait-il aller ? Continuer cette quête de vérité ou s'avouer vaincu sur un échec ? Retourner à Manille et finir ce conflit ? Il ne parvenait pas accepter le tournant des évènements.
  Mardi après-midi, il avait capitulé. Il avait appelé Sanzu, dans sa découverte, il avait appris que les conseils du noiraud avait porté leur fruit. Sano avait sourit, alors qu'il s'était dirigé dans la chambre pour finir de faire leur sac.
  Le lendemain, consultant ses messages, un souvenir révolu s'insinua en lui. Comme un flash back, il avait découvert une partie oublié de son passé.
  Il connaissait Shinichiro depuis longtemps. Il avait oublié, et il ne comprenait pas comment. Un horrible mal de crâne l'avait assaillis toute le journée, ce fut à ce moment que le chef de gang lui avait parlé :

« Tu étais dans le coma, et je ne voulais pas que tu subisses tout ce qu'il s'est passé. »

  Wakasa avait bouclé son sac et filé avec lui à l'aéroport, en quête d'un avion pour Phom Penh. Ils avaient réussi à embarquer à seize heures - un record de rapidité. Moins d'une heure plus tard, Ils atterissaient dans la capitale khmère. Durant le vol, il avait soupesé cette simple phrase comme une pépité d'or. Sano et lui avait déjà eu une histoire, il avait déjà eu une chance. Une nouvelle voie s'ouvrait à eux pour identifier leur Chambre de Pureté.
  Alors direction le Cambodge.
  Un bref stress l'envahit, un malaise s'insinua en lui. Les doigts serrés sur son sac Wakasa s'enfonçait maintenant dans la ville morne. Il était déjà venu ici, une fois, en 1994, mais mais le souvenir était flou. Vingt ans après, le Cambodge était toujours en état de choc, assourdi par les génocide rouges. C'était un pays cerné par les fantômes, où on parlait à voix basse, où chacun surviviait avec ses blessures, et ses morts.
  Par la vitre du taxi, Wakasa surprenait pourtant une angoisse, alors que la main de son amant se glissait dans la sienne.
  Il ne comprenait pas tous ses flash-back... c'était une énigme qu'il trouvait en même tant que la quête de son amant.
Shinichiro lui sourit, le regardant dans un silence roulant. Ils étaient devenus l'un et l'autre des pilliers. Le blanc se pensait invincible, comme si tout allait s'arranger.
  Mais comment pouvait-il combler la manque de souvenirs en lui ?
  Aucune réponse ne lui vint. Sans trop chercher à comprendre, il continua sa route, regardant le paysage morne de la ville.
  Les bâtiments n'avaient aucun carectère, mais les commerces regoreaient de couleurs, de détails, d'écritures ourlées.
Dans le soir, les avenues viraient peu à peu au crème, au beige, au rose accusant leur trotoirs de latérite, leurs franges de terres piétinés par les pieds nus. Tout paraissait s'évaporer en une unée de poussière rouge. L'air se couvrait de pigments, se fragmentait en milliards de particules. Et, au bout des avenues, le soleil paraissait attirer des nuages pourpres, abandonnant à l'obscurité des silouhettes sombres, vides... presque mortes.
  Tout ce qu'il souhaitait au plus profond de lui, était de reprendre ses marques. Lui aussi devait réapprendre à se connaitre : trouver son identité.
Ils venaient d'arriver. Il fixa l'hotel devant lui, tandis que Shinichiro lui avait pris la main pour l'emmener à l'intérieur.
L'édifice possédait un vrai charme. Situé au fond d'un parc, abrité par de grands arbres secs, il s'ouvrait sur deux grands passages en graviers, pour accéder dans un grand hall aux multiples escaliers et chambres.
  Wakasa glissa dans une chambre toujours suivie de son amant, redoutant de croiser une vieille connaissance dont il ne se souvenait plus, il hâta la pas dans les galeries de l'hotel.   Sa chambre était lugubre. Grande, vide, sombre, dotait d'un énorme lit en bois, et d'un ventilateur qui ferait l'affaire.
Il haussa les épaules : lui et Sano ne comptaient pas rester longtemps à Phom Pehn. Tout ce qui comptait été la fin de l'enquête.
  Son enquête...
  Celle de la vérité sur ce qu'il avait pu être avant tout ça, et qui l'vait éloigner de lui.
  Mais par où commencer ?
  Alors qu'il venait de se coucher, il roula dans le lit pour faire face au noiraud qui le fixait dans la pénombre de la chambre. Il ne sourit pas. Dans uin geste désespérer, il l'embrasser. Ses lèvres entrèrent en collisons avec celle de Sano qui le laissa mener la danse. Sa langue se fit plus désireuse, plus précise. Wakasa en voulait plus. Ses bras s'enroulèrent autour de son cou, tirant ses courts cheveux noirs, pour donner son âme, sa frustatrion et son désir à son amant.
  C'est tout ce qui comptait. Se rapprocher de lui, et ne plus le laisser croire qu'il faudrait l'abandonnert.
  Durant la nuit, Imaushi ne trouva pas le repos dont il avait besoin. Il regarda le profil du noiraud qui semblait se reposer. Calme, appaisé... Shinichiro semblait presque en paix avec lui-même.
  La dernière phrase revint dans sa mémoire pendant qu'il le regardait :

𝙇𝙖 𝙏𝙧𝙖𝙘𝙚 𝘿'𝙪𝙣𝙚 𝙇𝙞𝙜𝙣𝙚 |ʷᵃᵏᵃˢʰⁱⁿ|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant