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Les jours passaient mais rien ne se passait, tout restait immuable.
Six heures, réveil.
Par la fenêtre, le bleu sombre de la nuit. En se hissant sur la pointe des pieds, Shinichiro pouvait observer le calme de la nature. Les étoiles brillaient dans le ciel regardant de haut les grands palmiers. On percevait même les bruits - insectes, hululement, et respiration. La rumeur s'élevait, Takeomi n'allait pas tarder à rentrer, le Tenjiku agissait encore violemment. Et le frisson fut subtile. La bête énorme s'éveillait.
Sept heures, lumière.
L'éclat anémique des phares d'une moto lui fit plisser les yeux. En contrepoint, le moteur de la bécane ronronnait, faiblissant légèrement pour s'éteindre. C'était l'heure du verdict. Peu à peu, Shinichiro prenait conscience des actes qui ne pouvaient pas entrainer de retour en arrière. Cette guerre était la sienne. L'unification de ce monde de l'ombre lui appartenait. Il devait tout faire pour que ce qu'il avait prévu se passe sans le moindre accroc. Son choix devenait une résolution - une promesse qu'il ne pouvait pas rompre avant d'avoir tout réglé.
  Une fois dehors, il fixa son ami. La fraicheur de la nuit s'écrasa sur sa peau. Il frissonna légèrement tout en avançant vers le balafré pour lui taper l'épaule. L'envole des oiseaux à la lever du soleil, donna le début de bonnes ou de mauvaises nouvelles. Le verdict allait tomber.
Huit heures.
Takeomi rentra dans le repère. Il s'assit buvant son café bouillant et amère, laissant un bref sourire se dessiner sur son visage. La musique raisonnait faiblement en un murmure, alors que leurs regards se croisèrent. Shinichiro sentit une brève satisfaction monter en lui. Il s'assit en face de son ami, pour boire à son tour quelque chose qui le réveillerait un peu plus.
Huit heures tente.
Dans le coin le plus reculer de Manille, la vie tropicale avait reprit son court. Ses yeux fatigués s'attardèrent sur les détails de ce coin reculé.
  Puis, enfin, les bonnes nouvelles étaient tombées. Le noiraud profita de sa matinée tranquillement. Planifiant plans et interventions nécessaires. Il se sentait un peu plus léger. Sano partit ensuite se doucher, laissant son ami se reposer de sa mission, il s'abandonna à un peu de solitude, regardant le ciel. Il appréciait ce sentiment - il pouvait penser librement et laisser son esprit vagabonder dans une contrée qu'il avait rendu comme son royaume.
Neuf heures.
Son impatience le démangeait.
  Elle voulait aller tout dire à ce journaliste. En cette fin de moi de mai, il fallait qu'il profite de bouger pour le rejoindre, et peut-être l'embrasser à nouveau pour le décontenancer. Il secoua la tête. Peut-être devenait-il un peu trop euphorique à l'idée de voir cet homme.
Dix heures.
Il prit la route pour le centre-ville. Sano se sentait comme un enfant, il voulait batifoler et profiter tant qu'il le pouvait avant que tout ne se mettent en place. Il accéléra. Profitant de l'air qui s'infiltrait dans son tee-shirt pour le retrouver.
À force de vouloir le voir, la route lui parut plus longue et pleine d'embouteillage. Shinichiro se perdait dans une folie de sentiment qui le poussait à avoir quelqu'un d'autre qui ne serait pas son meilleur ami. Il ne voulait plus se sentir faible et à se mettre en boule dans une tristesse que lui seule pouvait comprendre. L'occasion de se confier et de montrer sa réel nature lui plaisait.

Wakasa se tenait dans sa posture habituelle. Tee-shirt débraillé, pantalon de jogging et son air d'éternel fatigué. Shinichiro ne pouvait admettre que cet homme l'attirait d'une étrange alchimie distrayante.
- Qu'est-ce que je peux faire pour toi, commença-t-il. Il se passe quelque chose et je dois te suivre ? Ou c'est juste une simple façon de venir me rappeler que je suis dans ton gang ? À moins que ce soit par courtoisie... mais j'en doute.
- Hum... par politesse et aussi parce que j'ai une bonne nouvelle !
Le jeune homme aux cheveux blancs sourit faiblement. Se décalant pour laisser le noiraud entrer dans son appartement - il semblait ravi de cette visite improviste. Shinichiro analysa le comportement de celui-ci. Il hésita à mettre un peu plus de proximité entre eux.
- Alors, c'est quoi cette bonne nouvelle, siffla-t-il. Si tu ne me dis pas ce que c'est, j'en conclue que tu mens juste pour me voir.
  Sano conserva son silence - il avait envie de tester le journaliste. Mais, devant la joie qui sortait de ce visage fatigué, il se résolu à répondre :
- Eh bien. Sanzu va rejoindre les Black Dragons et j'ai plusieurs plan à te montrer !
La réponse surprit Wakasa. Après une hésitation, il sembla se réjouir bêtement s'élançant vers le noiraud pour le prendre dans ses bras. Sano avait choisit de le faire venir dans son gang : il n'avait pas eut de doutes sur ses pensées.
  Imaushi se recula, rougissant brutalement. Shinichiro sortit des dossiers pour les montrer à l'autre tout en laissant un sourire bête sur son visage : des relevés de compte, activités clandestines...le Tenjiku s'organisait en un horrible trafic jusqu'à vendre des femmes ou des organes.
- Oh la vache...
Le blanc se recula et sortit son téléphone qui vibrait :
- Sanzu à trouver la planque de Izana. Elle est à l'ouest de Manille. Rindo et Ran sont avec lui pour repérer les lieux. Est-ce que tu crois que c'est une bonne idée ?
- Je préférais qu'ils restent où ils sont et que Sanzu prévienne son frère.
Wakasa répondit aussitôt à son ami, fourrant son téléphone dans sa poche :
- Tu sais, je pensais que tu étais le mauvais dans l'histoire. Que ta sœur est morte par ta faute et que toute la criminalité des Philippines était à cause d'un modèle de trafic que tu avais instauré. (Il se recula pour aller chercher une bouteille dans son bar.) Finalement, tu es celui qui veut sauver les mises et créer une air prospère.
Il posa deux verres sur la table, versant le jus ambré dans les récipients. Il tendit ensuite un verre au noiraud tout en expirant l'air de ses poumons.
- Si je suis venu vers toi. Ce n'est pas que pour ton enquête.
- Pourquoi alors ?
- Tu es un fondateur de gang. Tu t'es toujours battu pour créer une air nouvelle pour les malfrats comme moi. Je voulais savoir qui tu étais. Un journaliste en gain d'article qui propulserait sa carrière ou cette personne... la panthère blanche que tu étais. Izana s'inspire des grands modèles. Il a commencé par moi, puis toi... et là, il croit être celui qui guidera les dangers publiques vers une époque de massacre.
  Shinichiro songea un moment à ses frères : deux opposés en tout point.  L'un était un mal, l'autre était le bien. Le juste milieu était leur sœur.
- Ça ne va pas ?
- Si. Très bien même. C'est juste que toi, comme les autres je vous mets en danger.
Wakasa hocha la tête et s'approcha du noiraud. Il dressa son index sur les lèvres de Sano :
- Tu te bats pour un monde meilleur. Chacun de nous te suis parce que tu as su prouver que tes motivations étaient bonnes.
Il approcha ses lèvres de l'ébène soufflant légèrement. Et lorsque ses lèvres frôlèrent celles de Shinichiro, celui-ci attrapa sa nuque pour prolonger un peu plus ce baiser la faisant s'assoir sur la table.
- Promets-moi de ne pas te faire du mal Wakasa.
- Si je reste avec toi et que je suis fidèle au gang tu ne pourras pas, répondit-il essouffler en tirant sur le teeshirt de l'homme en face de lui pour rentamer un autre baiser.
Shinichiro enroula ses bras autour de la taille du blanc soulevant son haut. Il passa négligemment sa langue sur son cou tout en prenant soin de lui écarter les jambes et de se frayer un chemin. Wakasa expira lourdement ondulant son bassin contre celui du noiraud qui grogna. Leurs yeux semblaient en feu.
Ils paraissaient comprendre les demandes de l'autre mais la porte du couloir s'ouvrît en un fracas. Sanzu débarqua avec Rindo dans l'appartement. Son regard bien que paniqué ne s'attarda pas sur les détails de la pièce.
- Ran a eut un soucis... expira-t-il dans un ton sec.

𝙇𝙖 𝙏𝙧𝙖𝙘𝙚 𝘿'𝙪𝙣𝙚 𝙇𝙞𝙜𝙣𝙚 |ʷᵃᵏᵃˢʰⁱⁿ|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant