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Une semaine plus tard, il n'avait toujours pas contacter son gang. Pas avant d'obtenir certaines confirmations. Son projet ; ce plan nécessitait des préparatifs - et il attendait d'avoir tout régler avant de donner ses directives.
Quatorze heures.
Il rentra dans un taudis.
Un vieux bâtiment délabré, où de nombreux meubles en ruines, pièces automobiles et de moto parcouraient le sol sale. Il avança lentement sur les décombres. Une fois qu'il eut atteint la salle la plus propre qui servait à dormir et établir des plans, Shinichiro posa son regard sur le jeune homme aux cheveux blanc qui écrivait quelque chose dans un calepin. Sano fuyait une nouvelle fois. À croire que sa vie ne se résumait qu'à ça.
La route jusqu'à cet endroit avait été longue. Rouler pendant trois jours consécutifs les avaient épuisés. Puis, il ne fallait pas se faire remarquer...
En une semaine, il avait pris de nouvelle marque. Le combat majeur était d'atteindre le chef du Tenjiku à tout prix, gagner cette guerre purulente qui rendait son gang et celui de son frère fautif. Les Black Dragons étaient tous dispersés dans les Philippines, certains avaient des missions, d'autres attendaient des instructions, mais l'attente était longue. Sans compter le quotidien de cet exil : ne pas se faire arrêter, ne pas se faire voir...
Quant aux Manji Kai, il avait participé au rapprochement de la planque de Izana. Quelques membres avaient péris. Faisant croire à un suicide par lame de rasoir, mais aussi, accident de la route mortelle. Tout s'organisait en une douleur morbide que personne ne pouvait contourner. Chaque représailles lui valaient une réflexion. De ce fait, il réfléchissait. Et le journaliste était la clef pour déverrouiller les événements qui se passaient.
En réalité, la « grand affaire » se passait entre les trois frères. Malgré les efforts de chacun, ils restaient au point mort de l'histoire.
Sano souffla il devait agir et vite. Son regard se posa sur Wakasa qui se redressa pour fumer dans son coin. Ils devenaient obsédés par l'idée de trouver une solution.
Shinichiro n'était qu'à quelque pas de cet homme, lorsqu'il l'attendit l'appeler. Il s'avança lentement, se mettant à ses côtés pour observer la vue.
- Il faut qu'on agisse.
Shinichiro hocha la tête en silence.
- Dis-moi ce que je dois faire, souffla le blanc, tout en lui lançant un regard sérieux.
- Il faut que Mikey nous rejoigne. Et que Take et Ben soient sûrs que la planque de Kurokowa est bien située où il te l'a mentionné dans le message.
- Donc on reste là à attendre ?
Il ne cilla pas, observant le visage fatigué de Wakasa - un morceau de lassitude constante. Il savait de quoi voulait en venir cet homme - agir pour que tout se calme une bonne fois pour toute, et vivre dans une air paisible. Mais le noiraud feignit un geste las :
- J'ai aussi une question sur nous deux.
Imaushi demeura immobile, puis, soudain, lui fit face. Ses traits se tenaient toujours attentes. Chaque nouvelle expression prenait le chef du gang par surprise.
- Vas-y je t'écoute.
- Toi et moi, qu'est-ce qu'on est au juste ?
  Shinichiro se crispa sur place. Il ne savait pas quoi répondre. Enfin, si. Il avait une réponse, et il ne pensait pas que cette question arriverait maintenant. 
Tout en prenant une grand inspiration il posa se regard sur Wakasa qui expira quant à lui la fumée de ses poumons.
- Je crois que tu me plais... marmonna-t-il sous l'expression inchangé de l'homme.
- Donc ?
  L'impatience du blanc le prit au dépourvu. Il devait parler de ses sentiments. L'envie lui manqua. L'avouer aujourd'hui serait un échec. Cependant, le regard persuasif de Imaushi le rendit sceptique. Puis, les paroles de son meilleur ami le vinrent en tête. Il avait le droit d'aimer.
Sano souffla :
- J'ai envie d'être avec toi. Parce que je ressens un drôle de sentiment avec toi. Mais... avec tout ce qu'il se passe, je ne sais pas, si c'est une bonne chose de mettre un nom sur ce qu'on est... avoua-t-il en regardant la vue désertique par la fenêtre.
  Le blanc expira et l'imita. Brièvement il passa sa main nerveusement dans ses cheveux et sourit.
- En toute honnêteté ça me fait du bien d'être avec toi. Et je comprends ce que tu dis... laissons passer les choses et on verra par la suite.
  Dans un bref élan leur regard ce heurtèrent. Les yeux en temps ordinaires épuisés de Wakasa s'étaient allumés d'une lueur violente - illuminant sa rétine dans un espoir naissant. Il revenait à la vie après toutes ces années. Sano s'approcha de lui.
Ses lèvres quémandaient celles du journaliste. Il succomba au désir, entamant une danse lente et humide, au goût fruité de l'interdit.
- Tout ce que je veux, c'est pouvoir t'aimer convenablement. Tu comprends ? (Il empoigna ses hanches pour le rapprocher.) Je te veux en entier, tout en étant toi-même.
Sano sourit légèrement. Conservant le silence un bref instant. Wakasa l'imita quelques secondes après, il sourit bêtement :
- Je pense pareil. On va prendre le temps nécessaire. Il le regarda, avec un éclat tendre, jusqu'à ce qu'un bruit les attirent vers la porte de la pièce :
- Ton frère est là. On va devoir parler.

Mikey ouvra la porte dans une posture qui lui était propre. Toujours accompagné de son bras droit, un sourire de coin, il faisait face à son frère. Shinichiro fixa les deux hommes. Son cadet attaqua son discours de circonstance, après que son aîné eut finit sa cigarette.
Mais il arrêta net :
- Ta cigarette était moins stressante ?
Draken se redressa, lança un regard au blanc :
- Peu importe.
- Raconte ce que Kisaki a fait.
Le blond à la couette acquiesça. Son visage se referma sur un air sévère. Shinichiro tendit le bras pour lui montrer une photo :
- C'est lui ?
Il acquiesça. Sano jeta à son tour un coup d'œil sur Draken, qui semblait autant déstabilisé que Mikey. Il saisit la photo et la dissimula un court instant. Il plongea ses doigts dans sa poche pour sortir une seconde cigarette.
Il mit feu à l'image, qui craquela sur la table.
Sourire.
Il pouvait maintenant avoir la main libre sur son plan.

𝙇𝙖 𝙏𝙧𝙖𝙘𝙚 𝘿'𝙪𝙣𝙚 𝙇𝙞𝙜𝙣𝙚 |ʷᵃᵏᵃˢʰⁱⁿ|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant