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Klia. Kuala Lumpur International Airport.
Une sorte d'immense centre commercial, sur plusieurs niveaux, où la température ne devait pas excéder les quinze degrés. Lorsqu'il atterrit en Asie du Sud-Est, il s'attendait à une chaleur suffocante. Mais ce fut un vent polaire qui l'attendait, à hauteur de la fournaise qui rôdait dehors.
Wakasa récupéra son bagage et s'orienta à l'aide de Shinichiro dans ce lieu, repérant un train intérieur qui les propulsa dans un autre satellite par lequel, après un longue marche, il put enfin accéder à la touffeur tropicale.
Le choc fut de courte durée. Une température sibérienne les attendait dans le taxi. Se carrant de son siège, Wakasa retrouva la Malaisie qu'il connaissait. Il était venu à deux reprises. La première fois pour réaliser une série de micro-reportage sur des familles de sultans qui régnaient sur le pays. La seconde pour voir quels comportements adoptaient les gangs les plus réputés de la ville. Deux visions qui l'avait confronté à sa réelle motivation - se retrouver.
À dominante verte, la ville flamboyait à l'horizon. Sur un plateau cerné de collines et de forêts, ses tours de verres se dressaient comme des pièces sur un échiquier géant. Flamme de glace, flèches translucides ; à cette distance elle miroitaient dans le soleil et évoquaient des flacons de parfum.
Une fois à l'intérieur de la ville, ils découvraient des avenues larges et boisées, toujours aérées. Rien à voir avec toutes les autres villes asiatiques surchauffées. Kuala Lumpur était une cité résidentielle géante, qui respirait l'opulence. Elle arborait ce vernis artificiel propre aux villes américaines, où tout est neuf, propre, bien peigné - mais où tout sonne creux, factice. Seuls les mosquées au dôme coloré et les anciens bâtiments coloniaux anglais donnaient un peu plus d'importance. Une sorte de réalité à ce décor, rappelant qu'il y avait eu une vie ici avant la croissance économique et la fièvre moderne.
  Wakasa regarda Shinichiro donner les noms des avenues du centre au chaufffeur : Jalan Bukit Bintang, Jalan Raja Chulan, Jalan Pudi, Jalan Hang Tuah... C'était là que se situaient les grands centres commerciaux, les hôtels de luxe, mais aussi, dans les rues perpendiculaires, les petites « guest-houses » à prix raisonnables. Dans une impasse, ils dénichèrent, entre deux salon de massage, un hôtel à leur mesure.

  Wakasa avait à peine posé son sac qu'il regarda le noiraud dans un doute étrange. Son visage semblait être tiré par un nombre de remords dont il ne connaissait pas la cause. Ses yeux s'étaient encore plus assombris que les autres fois. Et il ne parlait pas.

  - Shin... tu, tu vas bien ?
Sa question lui parut bête. Mais Sano se mit à sourire tout en posant son regard carbone sur lui. Un étrange frisson le traversa.
- Bienvenu à Kuala Lumpur !
- Hum... mais elle fait neuve comme ville...
- Tu verras on va facilement trouver nos marques, prendre des habitudes et tout va bien se passer.
Les yeux fatigués de Imaushi se tournèrent sur le centre-ville à travers la fenêtre. Inspirant profondément il se laissa emprunt à une liberté de rêver un peu. Flânant inconsciemment dans son esprit, finissant par creuser une bref vide en lui. Pour le calmer un peu.
- Et... tu penses qu'on va atteindre notre objectif.
- On va l'atteindre. Je veux que tu me suives sur ce « Chemin de Vie ». Je veux t'emmener découvrir des photos, te montrer des transformations.
- Un chemin ?
- Ouais... la vérité n'apparaîtra que dans la pureté. Il faudra tout mettre à nu.

Wakasa eut l'impression que la climatisation avait baissé de plusieurs degrés. Le jeu venait d'entré, se mettant en scène en énigmes vastes qu'il devait tenter de découvrir avec le noiraud. De combien de temps aurait-il besoin ? Sano ne semblait pas s'intéressait au délai. Mais Wakasa savait qu'il devait aller vite.
- Shin... on commence quand ?
Le noiraud s'approcha de lui. Le coinçant entre le mur et son corps. Son souffle chaud s'écrasa contre sa peau froide. Son thorax devint plus lourd, et se levait lentement, tout en redescendant aussi vite.
- Quand tu le souhaites, mumura-t-il en déposant ses lèvres humides sur le cou du blanc qui lui agrippa le teeshirt.
Sa respiration s'affola. Son corps se colla systématiquement à celui de Shinichiro qui commença une danse contre son bassin.
Bon dieu. Il avait envie de lui alors qu'il allait commencer à connaître son histoire. Ses bras s'enroulèrent autour de la nuque de son amant. Wakasa entama une valse de baisers, plus forts les uns après les autres.
- Putain ! Je te veux maintenant. Ordonna-t-il en une plainte de plaisir qui ne faisait qu'accroître son désir.
Shinichiro n'eut comme réponse qu'un rictus. Créant une fossette sur ses joues. Dans son élan, il porta le blanc. Il le lança dans le lit. Puis, il lui retira ses vêtements un à un, laissant son regard sombre plonger dans l'océan immense de ce journaliste qui mouvait ses hanches instinctivement.
La nudité de leur peau reflétait le soleil qui passait à travers la baie vitrée. Wakasa n'en pouvait plus d'attendre. Les baisers de Shinichiro s'attardaient un peu trop sur sa peau : passant de son cou à son torse, mordillant ses tétons... embrassant son ventre, léchant l'intérieur de ses cuisses... le blanc crut qu'il allait venir. Ses préliminaires lui faisaient tellement de bien.
Lorsque la main de Sano attrapa son membre ballant, il geint. Il le branlait avec lui. La friction de leur sexe était tout simplement divine. Quand le noiraud estima qu'il avait poussé à bout les limites d'Imaushi, il le pénétra.
Ses coups étaient brefs. Rapides. Et ils touchaient ce point sensible qui faisait crier de plaisir le blanc qui l'agrippait du mieux qu'il pouvait en lui griffant les épaules.
Ils se mirent à râler dans cette luxure. Leur plainte était clair : ils avaient envie de l'autre. Quand ils atteignirent leur objectif, la jouissance était parfaite.

Après une douche tiède, l'excitation qu'il avait ressentit retomba, laissant place à la nausée du décalage horaire. Il s'affala sur le lit et alluma la télévision. Il n'y avait rien d'autre à regarder : la chambre, spacieuse, laissait la lumière traverser dans la pièce des rayons chauds.
Il se mit à zapper. Un kaléidoscope des différentes réalités de la Malaisie défila. Wakasa se mit à penser à voix haute : il devait accéder à de nouveau dossier. Sano avait mentionné qu'un dossier le concernant se trouver à Pernille Mosensen. Pourtant les choses n'avait pas commencé ici... l'instruction se déroulait à Johor Bahru.
Il décrocha le téléphone et appela son contact aux Philippines, le bureau de KM : Baji. Après lui avoir brièvement expliqué les raisons de sa présence en Malaisie - il lui avoua qu'il devait se rapprocher de Mikey.
Keisuke avait pourtant répliqué quelque chose lors de son explication : tout avait bien commencé à Johor Bahru, la capitale de la province Johore.
« Aucune chance de trouver des documents à BM ? »Baji eut un rire ténu. Compte tenu de l'importance des événements, un comité d'experts avait fait en sorte que personne n'est accès à certaines choses. L'un d'eux était Yasuhiro Mutô, médecin légiste et au comportement suspect au vu d'un grade qu'il avait. Une célébrité qui tenait une chronique au sein du Tenjiku. Un personnage haut en couleur, qui selon Baji avait « la langue bien pendue ». Wakasa sut qu'il tenait son homme. Après avoir noté ses coordonnées, il promit au détective de l'inviter à déjeuner quand il rentrerait.
Il reposa le combiné. Les dés étaient jetés. Il était à la recherche d'un passé et d'une histoire qui mêlait aussi bien Izana que Sano.
Celui-ci arriva dans la pièce quelques minutes après qu'il eut raccroché. Il semblait légèrement sourire et déposa un sachet de nourriture sur la table.
- Je me suis dis que peut-être avec tout ce qui s'est passé tout aurait faim !
- On peut parler en mangeant ?

𝙇𝙖 𝙏𝙧𝙖𝙘𝙚 𝘿'𝙪𝙣𝙚 𝙇𝙞𝙜𝙣𝙚 |ʷᵃᵏᵃˢʰⁱⁿ|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant