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En Malaisie, les Cameron Hughlands étaient célèbres.
Impossible de feuilleter un guide sans tomber sur un long passage consacré à cette région. Pour les Malais, ces terres faisaient figure de paradis, parce qu'elle s'ouvraient sur un miracle. La fraîcheur. A plus de 1500 mètres d'altittude, on échappait aux moussons humides et aux saisons brûlantes. Au-dessus des brumes, il y avait le froid.
Les terrains s'emplissaient de grand et vaste manoirs, taillant la nature parmis les champs de thé. Puis, quelques hôtels de luxe résidaient ici, déployant des parcours de golf, creusant toujours et encore les gigantesques forêts primaires.
Car, avant d'atteindre ces verts paradis, il y avait une jungle.
Wakasa roulait maintenant sous de hautes voutes de feuilles. Avec Shinichiro, ils suivaient des virages en lacets bordés à droite, par les falaises couvertes de lianes, et à gauche, par des précipices d'émaeraude. La route ne cesser de monter en épingle à cheveux et on discernait, en contrebas, le fils d'asphalte de la route parcourue.
Wakasa savourait cette première reconcontre avec la forêt dense. Il avait stoppé la climatisation de la Potron et roulait les fenêtre ouvertes, afin de sentir la fraîcheur qui s'accentuait sur son visage. Parfois même, il fermait les yeux en souriant bêtement à son amant, cherchant à mettre un nom sur les parfums qui venaient à leur rencontre. En réalité, il improvisait, répétant comme une prière les noms qu'il avait lu dans le guide : plamiers, cocotiers, tualang, orchidées, rafflésies...
Tout ça faisait rire le noiraud qui secouait la tête, pour poser sa main sur sa cuisse.
A d'autres moments, des bribes de son entrevue avec le Docteur Hanemiya venaient le secouer dans sa béatitude.
« Ne trahissait pas Sano. » La trouille le prenait alors, beaucoup plus fraîche que les hautes terres. Il se répétait les questions : y avait-il un danger, oui ou non ?
Sano poubait-il deviner tout ce qu'il se passait ? En mettant les choses au pire - son imposture dévoilée -, que risquerait-il ? Son regard dévia sur le noiraud, qui le fixait. Tous ses muscles étaient crispés.
- Qu'est-qu'il y a ?
La route montait toujours. Les premiers signes d'une vie apparut. D'abord des plantations de thé. Des terrasses, en palliers ordonnées, exhalant dans l'air les senteurs humides, presques moisies. De loin des cultures ressemblaient aux étages de royaume ancien, enclavés dans le grand vert. Parfois, les champs était bruns, compacts, taciturnes. D'autres fois, ils brillaient comme des petits pains de mousses légers.
- Wakasa... tu m'écoutes ?
Puis des hôtels se présentèrent. Manoirs balncs aux colombages noirs, fenêtres à vitraux colorés et cours de graviers gris, dans un style assez atypique.
- Arrête cette putain de voiture, maintenant ! Ordonna le noiraud qui s'impatientait.
Aussitôt après, la jungle primaire se refermait intacte. A croire qu'on avait rêvé. C'est à ce moment là, que Sano prit le frein à main pour stopper la voiture.
- Mais, ça va pas ! Hurla le blanc en regardant exaceré son amant, qui le regardait durement.
- Et toi ? Tu m'écoutes ?
Le calme retomba, la musique dans l'auto ne se résumait qu'à un bref mumure, tandis qu'ils se dévisageaient mutuellement.
Wakasa devait avoir dépassé 1 500 mètres s'altitude quand il découvrit le villages de huttes. Quant à son amant, il grommela quelques chose d'incompréhensible pour finalement sortir de l'habitacle.
- Qu'est-ce que tu foues ?
Rien. Il se heurta un mur pour se précipiter vers lui. Courant presque derrière le noiraud, le journaliste ne comprennait rien à ce qu'il se passait.
- Qu'est-ce que j'ai fais ? Parles-moi au lieu de te barrer ! Tu ne sais faire que ça ou quoi ?
À ce moment là, un groupe surgit des coteaux de la jungle. Ceux-là tenaient d'autres instruments. Wakasa les observa un bref instant, ils portaient des filets à apapillons. Sans doute une spécialité de la régions...
Il leva ses yeux vers le ciel. Il venait de trouver les Jalons.
Shinichiro quant à lui venait de s'arrêter brusquement, faisiait toujours dos à son amant. Ses pongs étaient serrés, il fumait nerveusement une cigarette. Pendant que le silence continuait de tracer sa route.
- Shinichiro. Ils sont là tes jalons. Dit-il en levant son index vers le ciel.
Le noiraud se retourna, regardant le blanc qui avait baissé la tête et qui hésitait à avancer vers lui. Dans un soupire bruyant, Shinichiro jetta son mégt sur la terre, et s'approcha.
- Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour que tu sois distant aujourd'hui ?
- J'ai peur de quelque chose... avoua-t-il en regardant la forêt.
- Peur de quoi ?
Les iris noirs de Sano ne quittaient pas son visage qui fuyait son regard. Il se sentait bête. Imaushi se sentait comme une tache dans cette quête de connaissance... il ne savait pas ce qui le prenait.
- Peur de moi ? Questionna l'autre en ternissant sa voix. Elle semblait s'être emballée de remords et de doutes.
Si cet homme avait peur de lui, il ne saurait plus quoi faire...
Frisson parcourut son échine et le fut reculer d'un pas en arrière.
- Non. Peur de ce que tu découvriras sur moi pour la suite.
Sano se mit à rire, attrapa la taille du blanc, pour que leurs visages soient pratqiement collés. Leurs souffles se mélangèrent, leurs lèvres se frolèrent. Et ils se sourirent.
Il l'enserra contre lui. Restant statique.
- Je suis amoureux de toi. Peu importe ce que tu oseras faire, je trouverais un moyen de te pardonner.
Ses lèvres se posèrent sur celle de son amant.
Wakasa expira violemment, et se mit à modre la lèvre du noiraud pour pouvoir faire passer sa langue. Ses mains agripèrent désespérément son tee-shirt, alors que Sano le poussait contre un tronc arbre.
Leurs bassin se rencontrèrent en un mouvement sensuel, presque interdit. La friction de leurs corps leur fit perdre la tête. Celui de son amant, en particuliers, il plaça sa cuisse entre les jambes du blanc. Leur excitation grimpèrent parmi les liannes autour d'eux... leur envie, se frotèrent l'une sur l'autre, alors que les baisers éttouffaient leurs gémissements.
Les mains de Sano se mient à passer sous le tee-shirt de Imaushi. Ses longs doigts se mirent à explorer son torse, alors qu'une danse vibrante ne les fasse onduler. Shinichiro fit rouler ses tétons, les pinçants et les touchant dans un caprice si plaisant que son amant en avait la tête toute retournée.
- Hum... putain. Shin... gémit-il en lançant sa tête contre l'arbre alors que la main du noiraud poursuivait un course jusqu'au V de ses abdos.
Prit dans l'extase, Wakasa enleva le tee-shirt de Sano et le lança à leurs pieds. Dans un regard fou de désir, il baissèrent leurs pantalons.
Imaushi enroula ses cuisses autour des hanches étroites de son amant, qui lui touchait intimement son sexe.
Lorsque Shinichiro le prit, il enoya un coup buttoir si profond que le blanc ne put réprimer son désir et sa frustration.
- Bordel, oui !
Dans un sourire presque pervers, le noiraud alterna ses coups ; rapides... lents... buttoirs... le choix était multiple, et le visage de son amant se perdait enfin dans le le désir.
- Ça fait combien de temps que je ne t'ai pas touché ? Souffla-t-il entre deux qui touchés qui butaient violemment la prostate de son homme.
- Deux... semaines !
Shinichiro sourit, et lui retira son tee-shir, pour laisser sa langue danser contre la peau humide et chaude de Wakasa qui ne put s'empêcher de geindre, et de laisser son bassin monter et descendre sur le membre du noiraud.
Plus les coups étaient forts et maladroits, plus Imaushi se perdait dans le désir. Son envie ne faisait que s'accroître. Chaque caresses, chaque touchés... sonnaient l'approche de ce plaisir qui se faisait ressentir dans chaque fibre de leur peau.
C'était un besoin. Wakasa gémissait de plus en plus fort. Il voulait se perdre avec lui. Ses ongles s'enfonèrent dans les épaules de Sano, qui avait doublé le rythme de leur ébat.
La cadence de leur rencontre se fit plus lente. Ce qui fit grogner de frustration Imaushi qui s'accrocha aux épaules de son amant pour se laisser monter et descendre sur le membre du noiraud.
Sano grogna et sourit. Ses dents frôlèrent le coup du blanc... laissant la trace de son passages le marquant de trace rouge sous leur transpiration brillante sous l'ombre des arbres.
Dans un râle frissonnant, leurs corps tremblèrent, il sentit un liquide chaud se répandre sur son ventre, alors que son noiraud venait en lui.
Leur souffle se mélangeait. Leurs corps tremblaient. Leurs muscles étaient détendus et ils sourient tout en s'embrassant langoureusement.

Ils reprirent leur route. À Tanah Rata - deux mille mètres d'altutide -, ils trouvèrent un restaurant chinois et s'installèrent au fond de la salle. A quinze heures, le lieu était désert. Ils commandèrent un café. Les papillons. Il ne parvenait pas à s'extraire cette idée de la tête. « Chercher vers le ciel... »
Cela pouvait coller.
Buvant à petites lampées une mousse brune aux relents javellisés, il imagina des pratiques meurtrières et perverses. Izana avait chamboulé l'esprit de son amant. Sano lui parut comme un enfant à qui ont lui avait pris toute forme de liberté.
Il errait seul, ne sachant plus qui il était. Perdu dans une mémoire défaillante qui l'emprisonner et le faisait agir comme un fantôme.
Son demi-frère lui en voulait, alors que lui souhaitait plus que tout en sortir - il désirer retrouver la lumière, pendant que les ténèbres l'engouffrait dans des ombres de son passé.
- Qu'est-ce qu'il s'est réellement passé ce jour là ? Demanda-t-il en pensant trop fort.
Son raisonnement avait passé la frontière de la réalité. Il vit Sano se crisper.
- Je...
Un détail lui revint. Les meurtres ne concerné que des hommes du côté de Sano, jamais il n'avait touché à une femme.
Ils commandèrent un second café. Le noiraud ne semblait pas pour autant ôter sa gêne. Shinichiro paraissait être sous l'influence de ses souvenirs. Son regard semblait vide d'émotions.. Il ne brillait pas comme en temps ordinaire. Son visage était tiré, ses lèvres descendaient sans aucun sourire.
- Shin...
Assis dans la salle faiblement éclairé, il distinguait, au-delà de la terrasse, la rue principale de la petite ville asiatiques, des bâtiments coloniaux et aussi, plus curieux des chalets, des constructions montagnardes - Tanah Rata ressemblait à un village alpin.
Il se concentra sur les passants. Laissant le noiraud dans ses pensées. Il pouvait observer des écoliers, bringuebalant leur cartable sur le dos. Des adultes non-Indiens. Des touristes aussi, apportant leur propre note exotique. Puis, il fixa deux femmes blondes. Sa conviction revint avec force.
Sano était venu ici.
Izana l'vait fait chasser sur ces sommets.
- On y va.
Il se levèrent pour payer.
Les papillons : il n'avait qu'à les suivre.

Ils visitèrent les ateliers d'encadrement, où les lepidoptères sont placés sous verre. Rien ne les intriguait réellement. Sano semblait de plus en plus perdu au cours de cette balade. Wakasa sentit la culpabilité le ronger, et dès qu'il passait trop près de certaines vitrines, le regard mauvais des commerçant dévisageait le noiraud qui baissa encore plus la tête. Le portrait qu'ils avaient de Sano semblait être connu par la une des journaux.
Ils grimpèrent dans les hauteurs de la ville, sonnant aux portes pour avoir plus d'indication sur les évènements de quelques années passés : personne n'aimait Sano. Et ne voulait pas aider le blanc, préfèrant lui conseiller de le fuir.
A dix-huit heures, Wakasa se mit en quête d'hôtel. Exténué, il refusait encore de s'avouer vaincu. Mais le crépuscule lui brouillait les idées, sans compter le silence de son amant. Le doute s'insinuait dans le noiraud. Il fallait prendre de la hauteur, de se placé dans le sommet des montagnes. Tout cela ne reposait sur rien...
Les hôtels de la ville étaient complets. Wakasa s'aventura dans les environs de Tahah Rata. Il découvrit un manoir crépi de blanc, avec créneaux revêtus de lierre, hautes cheminées et parasols sur la terrasse. La Lake House.
- Allons chercher des papillons... souffla le noiraud derrière lui, en lui prenant la main.
- Des papillons ?
- Hum...
Son visage se tordit entre sourire et incompréhension, il fenit tout de même un sourire, tout en regardant son amant :
- À cette heure-ci ? C'est pas une heure pour aller chercher des papillons Shin...
Wakasa fit le compte. Dans sa tête, rien ne lui semblait logique. Chasser. Des papillons. Il y avait quelque chose d'anormal dans cette affaire.
- Il y a des papillons nocturnes.

𝙇𝙖 𝙏𝙧𝙖𝙘𝙚 𝘿'𝙪𝙣𝙚 𝙇𝙞𝙜𝙣𝙚 |ʷᵃᵏᵃˢʰⁱⁿ|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant