Chapitre 1: Anéantie

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Musique conseillée : Hold on - Chord Overstreet



Cela faisait trois mois que j'étais dans cette maisonette sur l'ile de Ponza, une archipel appartenant à l'Italie.

J'avais trouvé refuge dans un des domaines appartenant à Lev. Cette maison, isolée du monde, ne figurant sur aucune registre, acheter en cash et dont personne n'avait connaissance à part Alexandre.

Ce fameux soir... le soir ou toute ma vie à basculer, Alexandre m'avait sauvé. Il m'avait évacué via un bateau sur cette fameuse île, peuplée de seulement 3000 habitants et où l'omerta était de mise.

Ce n'était pas le hasard si Alexandre m'avait trouvé, dans un fossé rocheux et au bord de la route. Non, mon sauvetage était du à Lev. Il lui avait envoyé un message via le téléphone de Noam en lui demandant de se tenir près et de roder aux alentours de notre maison. Alexandre en bon petit soldat, m'avait suivi dans ma course folle et extirpé de la mort. 

Une fois à l'abris, Alexandre avait eu le plus grand mal pour trouver un médecin capable de s'occuper de moi et de rester silencieux. Après deux jours à agoniser et à attendre la faucheuse, un médecin italien venu de Rome avait accepté de me soigner via une importante compensation.

Pendant ces deux jours, j'étais inerte dans mon lit, ne pouvant bouger à cause de mes fractures et mes blessures, ne pouvant pleurer car j'étais vidée émotionnellement et ne pouvant parler car je mettais cachée dans un mutisme. Je n'étais que l'ombre de moi même. 

Je souhaitais mourrir, abandonner, mettre mon coeur et mon cerveau à l'arrêt, mais Alexandre s'était battu pour moi. Il m'avait lavé, nourrit, soigné, parlé et a tenté de me réconforter. Il me parlait chaque jour, me racontant son passé, ses ambitions, ses nombreuses conquêtes et ses bourdes infinies.

Mais jamais je n'avais répondu, je n'avais pas eu la force de faire la conversation, de rire ou de participer à une interaction sociale. J'étais en état végétatif. Les jours passèrent, mon corps se remettait doucement de ses blessures mais mon coeur lui restait inerte. Le premier mois j'étais incapable de marcher, Alexandre me sortait tous les jours sur un fauteuil roulant pour prendre l'air et "m'aérer l'esprit", comme il aimait si bien dire. Il ne se doutait pas que mon esprit était meurtri et inexistant.  

Il avait prit pour habitude de m'amener au bord de la falaise et de s'assoir près de moi. Nous regardions tous les deux la mer, l'écume et les vagues . Alors que lui souhaitait m'offrir un moment un plein air, je ne cessais de me demander que se passerait-il si je tombais de cette falaise... Qui serait impacté par ma mort ? Personne... car je n'avais plus personne.

Nous étions totalement coupés du monde, sans internet, sans wifi, téléphone ou écran. Alexandre payait tout en espèces, même la femme de ménage et la cuisinière.

Le second mois, mes côtes s'étaient bien remises de leurs fêlures et mes jambes arrivaient désormais à supporter le poids de mon corps. J'avais repris goût à la marche et depuis peu à la course.

Alexandre ne me quittait pas d'une semelle, même pendant mes footings, alors qu'il avait du mal à tenir la cadence. 

Il était étrange que la journée, sa présence m'était inconfortable car je souhaitais être seule, je méritais d'être seule ! Mais la nuit tombée, lorsque la peine me submergeait et que les cauchemars imprégnaient mon esprit, la présence d'Alexandre m'était vitale. Il me prenait dans ses bras, me calmait, m'apaisait et acceptait de sécher le torrent de larme s'abattant sur mon visage et jusqu'à mon cou. Mon cerveau ne me jamais le loisir d'oublie mes peines, même la nuit, mon subconscient prenait le dessus. 

Les Protecteurs - Tome 2 : VolkiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant