Les Protecteurs - Tome 2 : Volki

Chapitre 33: Budapest City

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Le réveil fut difficile après une nuit de discussion et d'amusement avec mes amis. Nous avions dormi dans l'une des plus grandes pièces de la maison, installant des matelas et des sacs de couchage. Je ne fus pas surprise de constater que Kiara dormait blotti dans les bras de Vassili. Le plus surprenant était qu'Aaron dormait dans les bras de Noam.

Je ne pus m'empêcher de rigoler en voyant cette scène et en imaginant leurs têtes à leur réveil. Aaron nous avait énormément manqué, sa bonne humeur, son sourire chaleureux, ses blagues de mauvais goût, mais si amusantes. Il m'avait d'ailleurs offert son personnage en Lego le représentant et nous l'avions positionné dans la maison offerte par mes amis. Ils avaient vraiment bien préparé leur surprise.

J'avais conscience de la chance que j'avais d'être entourée par ces personnes et d'avoir des proches sur qui compter.

Mes pensées s'éloignèrent et se dirigèrent vers mes parents. Chaque anniversaire me rappelait amèrement mon statut d'orpheline. Bien sûr, le fait d'être entourée atténuait cette peine constante et ce manque omniprésent, mais il m'était aussi difficile de fêter mes anniversaires sans les personnes qui m'avaient mis au monde et qui m'avaient initialement éduqué. Je ne vous cache pas, que de savoir que je n'aurai pas mon père à mon bras le jour de mon mariage et de ne pas avoir les conseils avisés ou une conversation mère-fille l'un des jours les plus importants de ma vie, me fendait le cœur.

Mais plus que tout, aujourd'hui, mon sort en tant que Protectrice était en jeu. J'allais entendre parler de mon père, de son rôle au sein de l'organisation et de son influence.

Je ne sais pas si j'étais prête à entendre tout cela, à raviver les souvenirs de mon père, mais j'avais surtout peur de le décevoir et de ternir son image. J'étais effrayée à l'idée de ne pas être un millième de ce qu'il était et que l'assistance présente lors de mon jugement, constate mon incompétence.

Je sentis le corps de Lev légèrement bouger, mais il ne se réveilla pas. Je regardai quelques instants son visage détendu pendant son sommeil et déposa un léger baiser sur la commissure de ses lèvres avant de quitter discrètement le lit et de sortir de la chambre afin de rejoindre ma chambre et ma salle de bain.

Je tombais nez à nez avec Tanya qui était totalement livide. Son mal-être était perceptible.

- Tanya, ça va ? demandais-je inquiète.

- Oui... Je me sens nauséeuse ce matin. Le premier trimestre de grossesse est catastrophique, déclara-t-elle en portant la main devant sa bouche.

Je l'accompagnais délicatement jusqu'à sa chambre et l'aidais à s'installer sur son lit.

J'attrapais une bassine beige posée au pied de celui-ci et lui tendit.

- As-tu besoin de manger ou boire quelque chose ? la questionnais-je.

- Non merci, Hope.

Je me levais et descendis légèrement les volets de sa chambre afin d'atténuer la lumière du jour qui semblait la déranger au vu du plissement de ses yeux.

Lorsque je me retournais pour l'observer, elle prit la parole :

- Tu dois sans doute penser que je serais une mère affreuse? dit-elle en regardant ses cuisses.

- Quoi ? Je ne te permets pas de dire ou de penser ça, Tanya, voyons ! m'emportai-je.

- Je vois bien le regard que Lev pose sur moi, déclara-t-elle comme une confidence.