Les Protecteurs - Tome 2 : Volki

Chapitre 14 : Vena Amoris

Musique conseillée : It's you - Ali Gatie

PDV de Lev

Une erreur ? Notre baiser était une erreur ? Avait-elle rencontré quelqu'un ? Est-ce que  son amour à mon égard appartenait au passé ? Je n'arrivais pas à comprendre ses mots. Il était impensable de la laisser partir, me tourner le dos et me retrouver de nouveau seul.

La solitude ...

Ce sentiment qui avait été accompagné de la peine et de la rage et qui m'avait habité pendant plusieurs mois.

Lorsque Sasha m'avait annoncé le décès de Hope, mon coeur et ma raison n'avaient pas été assez forts pour encaisser cette information et je m'étais caché dans le déni. Je n'arrivais pas à imaginer une vie sans Hope, sans sa présence, sa voix douce et son amour pour moi. Elle avait été la seule femme, la seule personne à entrevoir en moi et à m'aimer pour ce que j'étais et non pour mon apparence ou mon statut social. Elle avait guéri les blessures causées par la mort de mon frère et par un père égocentrique. Ce même père qui était au courant que son fils ainé était vivant et qui avait laissé toute sa famille pleurer sa perte pendant des années.

Il était impossible qu'elle ne soit plus de ce monde. Quand une personne vous quitte ou décède, elle emporte avec elle une partie de vous-même. Hope, elle, avait emporté mon humanité.

À quoi bon continuer à endurer une peine quotidienne. Je n'aimerai jamais autant que Hope, je n'arriverai jamais à passer à autre chose et à accorder de l'attention à une femme. Un mariage sans amour ? Sans conviction ? Sans envie ? Seulement pour répondre aux normes de la société et pour procréer afin d'assurer la survie de la lignée Orlov, cela ne m'intéressais guère.

Mon monde avait été exterminé, anéanti.

Je pouvais blâmer Nathan, sa soif de pouvoir, sa trahison, son caractère de merde, mais la verité était que j'était tout autant responsable de la mort de Hope. J'avais débarqué dans sa vie, la traquant et la mettant dans une position délicate. Malgré mes erreurs, elle avait trouvé la force de me pardonner et de m'accorder le privilège de m'offrir son coeur. J'avais corrompu une âme pure, une femme qui croyait en moi et elle était morte par ma faute. Si je n'étais pas entré en contact avec elle, dans cette bibliothèque universitaire, elle serait encore vivante, entourée de son clan et de ses meilleurs amis. Elle aurait probablement rencontré un Protecteur et aurait filé le parfait amour avec lui. J'avais gâché une vie... 

Le soir de l'annonce de son décès, mon frère s'était présenté à moi. En une journée, ma vie venait de basculer. Même si ma rencontre avec lui avait été une surprise et une joie immense, je ne pouvais m'empêcher de penser à Hope. Mon frère m'avait aidé à traverser cette période compliquée et tentait de m'épauler chaque jour, mais la vérité, était que la disparition de Hope faisait ressortir ce qu'il y avait de pire en moi.

Je n'avais plus de patience et pouvait m'en prendre à n'importe qui, même à mon ainé. Lui reprochant son absence, son silence, ses choix et son abandon. La violence et les insultes étaient devenus mes moyens de communication. Je méprisais tout le monde. Je m'étais mis à boire, énormément, car l'ivresse atténuait la perception de la réalité et me permettait d'oublier mon avenir sans Hope. Je ne me sentais pas à ma place, vide, seul, sans objectifs et sans perspective. Saoul, je trouvais le sommeil qui n'arrivait plus à m'emporter naturellement à cause de mon anxiété.

Il y avait des jours pendant lesquelles je n'arrivais pas à me mouvoir, à me lever et à quitter ma chambre et d'autre jour où j'excelais pendant les entraînements. Je pouvais être une machine de guerre, animé par la colère, le sentiment d'injustice et le besoin de rendre fière de mon frère, mais je pouvais également être l'homme le plus faible et incertain. Je passais mes nuits, cloîtré dans ma chambre à écrire des lettres à l'attention de Hope dans l'espoir de la sentir près moi.