Les Protecteurs - Tome 2 : Volki

Chapitre 38 : Une loyauté non-réciproque

Musique conseillée :  Me and The devil - SOAP & SKIN

Alors que je marchais d'un pas rapide dans le large couloir, éclairée par la lumière du jour qui passait par de magnifiques fenêtre en arc décorées de splendide rideaux en velours pourpre, une porte voûtée en bois sombre, à ma droite, s'ouvrit soudainement dans un grincement strident. Avant que je ne puisse réagir, une main ferme s'enroula autour de mon bras et me tira violemment à l'intérieur. Le choc me fit trébucher, et la porte claqua derrière moi, étouffant les bruits du couloir.

Nathan se tenait là, à quelques pas de moi, ses yeux verts me scrutant avec une intensité déroutante, comme s'il ne m'avait pas vue depuis des années. Son visage, marqué par la fatigue et l'urgence, était tendu, et ses mâchoires serrées trahissaient une colère contenue ou peut-être une inquiétude qu'il essayait de dissimuler.

Son torse se relevait frénétiquement, s'accordant à sa respiration. J'avais l'impression de mourir sous son regard, une boule d'angoisse se forma aux creux de mon ventre, j'eu envie de fuir, de quitter cette pièce devenue brusquement exiguë.

Je regardais la porte et sa poignée lorsqu'il commença et brisa le lourd silence :

- N'y pense même pas, dit-il d'un ton autoritaire.

- On m'attend, rétorquai-je, tentant de le contourner.

D'un mouvement rapide, il bloqua mon passage, attrapant mon bras. Il soupira, agacé :

-  Arrête de te comporter comme une idiote.

- Arrête de me donner des ordres, repliquai-je sèchement.

- Bien... tu décides que la conversation se passe mal ? s'agaça t-il.

- Quelle conversation ? Une conversation c'est à deux, et je refuse de converser avec toi ! grondai-je. 

Son sourire s'élargit, comme si ma colère l'amusait. Il savourait chaque mot, chaque geste, satisfait d'avoir réussi à m'agacer.

- Ne fais pas comme si tu me détestais en me regardant de la sorte, alors que nous savons que ce n'est pas le cas. Arrêtons les hostilités, Hope. L'entrainement à clairement démontré que tu serais prête à te sacrifier pour moi.

La tournure de cet échange m'irritait profondément. Sa posture arrogante et son ton condescendant ne faisaient qu'attiser ma frustration. Je détestais cette sensation d'être prise au piège face à lui. Ce n'était pas cette confrontation que j'avais imaginée. Je voulais faire face à mon ancien chef de clan, lui tenir tête, et pourtant, je me sentais coincée, déstabilisée, sans échappatoire.

La colère bouillonnait en moi, tel un volcan quelques secondes avant son irruption, j'étais incontrôlable. Avant même que je ne m'en rende compte, mon poing se serra et se dirigea instinctivement vers son visage, chargé de toute la frustration accumulée. Mais Nathan, vif et attentif, esquiva le coup d'un simple mouvement de tête, me laissant frapper le vide.

-  Tu crois vraiment que c'est comme ça que tu vas me faire plier ? gronda-t-il, ses yeux emplis de colère. Il me saisit par le poignet, fermement, mais sans brutalité, comme pour me montrer à quel point j'étais impuissante face à lui.

Ses mâchoires serrées trahissaient son agacement tandis qu'il me fixait, furieux.

- C'est ça ton plan ? Frappe-moi encore, Hope, si ça te fait du bien. Mais sache que ça ne changera rien.