Chapitre 13 : Reste !

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Louka

J'ai une douleur qui me parcourt le cou. Quand j'ai vu Lana foncer vers les barrières, mon instinct protecteur s'est réveillé. Je n'ai pas hésité une seule seconde.

— Je suis tellement désolée Louka. C'est de ma faute.

Lana semble inquiète, et égoïstement, j'avoue prendre du plaisir. Peut-être qu'elle tient un peu à moi.
Nous entendons dans le mégaphone que cela est interdit de descendre de nos karts et bla-bla-bla.

— Aller viens.

Lana me prend la main, et m'emmène en dehors de la piste.

Nous nous installons sur un siège, et elle me met de la glace, qu'elle a demandé à l'accueil.

— Tu vas bien ?

— Oui ça va. Ça aurait pu être pire.

— Pourquoi t'as fait ça ? Ça aurait pu être dangereux.

— Je n'allais pas te laisser te faire mal.

— Merci Louka. Tu veux qu'on aille à l'hôpital ?

— Non ça va. Ça ira mieux d'ici quelques jours. Du moins j'espère, sinon ça va être chaud.

— Pourquoi tu dis ça ?

— J'ai un combat dans quelques jours. D'ailleurs, j'aimerais que tu viennes m'encourager.

— Ce n'est pas une bonne idée.

— C'est ce que font les amis.

En fait, je m'en tape de ce que font les amis ou non. J'ai juste envie qu'elle soit là.

— Je n'aime pas la violence.

— Bon très bien je ne vais pas insister. J'aurais simplement aimé que tu sois là pour m'encourager.

— Pourtant j'avais cru comprendre que t'avais déjà un tas de fans particulièrement derrière toi.

— Jalouse ?

— De toi ? Jamais.

  Je rigole à son mensonge. Du moins, je souhaite que ce soit un mensonge.
  En plus, elle ne peut pas se comparer aux autres nanas. Elle est clairement différente. En mieux.

— Merci de me soigner.

— C'est normal c'est de ma faute.

— Non tu n'y es pour rien.

  Je la regarde, alors qu'elle est concentrée à me mettre de la glace sur mon cou. Malgré la froideur de la glace, j'ai l'impression que ma peau est brûlante. Et ça m'arrive à chaque fois que Lana et moi avons une proximité réduite.
  Soudain, et pour la première fois, je la vois sourire.

— Quoi ?

— Nous voilà à peine amis que regarde, il t'est déjà arrivé un accident. Faut croire que le destin souhaite nous prouver qu'on forme le pire duo.

  Au moment où elle s'apprête à retirer la glace de mon cou, je la retiens.

— Au contraire, je pense que le destin souhaite nous rassembler. À chaque fois, on se retrouve sur le même chemin, comme à la douche.

  Lana retire immédiatement sa main avec la glace de mon cou. Elle est visiblement gênée.

— Je crois que les autres on finit leur tour. On devrait y retourner.

— D'accord, allons-y.

  Pour une fille qui prétend ne rien ressentir, je la trouve plutôt mal à l'aise quand on est l'un à côté de l'autre.
  Je ne sais que je ne me fais pas des films. Il se passe un truc mais elle a peur de ce qu'elle ressent, et peut-être de moi.
  Et il est clair qu'elle n'aime pas son copain entend qu'elle le dit. C'est pourquoi j'ai besoin de connaître la vérité sur ses véritables sentiments envers moi.

*

  Nous rentrons tous au campus. On se dit tous bonne nuit et comme prévu, Sandra laisse sa chambre à Lana et son connard de mec.
  Je ne peux pas les laisser ensemble. Je ne peux pas le laisser l'embrasser, la toucher.

  Je grimace en touchant mon cou. La douleur est plus supportable depuis que Lana s'est occupée de moi, mais évidemment je ne vais pas lui dire.

— Louka ça va ?

— Non, j'ai affreusement mal à cou.

  Je n'arrive pas à croire ce que je suis entrain de faire. Je simule une douleur pour qu'une femme reste auprès de moi.
  Ça y'est, je suis devenu littéralement dingue.

— Hum, Kevin attend-moi dans la chambre, je vais aider Louka.

  Kevin me regarde, comme s'il avait compris mon manage. Il n'essaie même pas de dire quoi que ce soit. Comment peut-il la laisser seule avec moi ?
  Malgré ça, il ne dit rien et entre dans la chambre. S'il pense que je vais la laisser avec lui, il se fourre le doigt dans l'œil.

— Allons-y.

 
  Nous entrons dans ma chambre, Nate n'est pas là, peut-être est-il dans la douche. De toute manière je m'en fou, le principal c'est que Lana soit là, auprès de moi.
  Je m'assois sur le lit, et enlève mon t-shirt.

— Hum, tu as de la crème ?

— Ouais dans ma table de nuit.

  Lana va en direction de ma table de nuit et soudain, il me revient que j'aurais peut-être dû prendre la crème moi-même.
  Elle l'ouvre et s'arrête net devant.
  Je m'attends à ce qu'elle me dise quelque chose mais à la place, elle prend la crème et s'assoit à côté de moi.

— Tourne-toi.

  J'obéis et me retourne.

— Hum ... désolé pour ce que t'as vu.

— Tu n'as pas à t'excuser.

— Tu dois me prendre pour un nymphomane.

— Ce que je pense importe peu.

  Mon corps frissonne quand je sens ses petites mains, massant mon cou. Comment ce petit bout de personne arrive autant à me perturber, aussi bien sur le plan émotionnel qu'hormonal.
  Je ferme les yeux, pour profiter au maximum de son contact. Elle ne se rend même pas à quel point elle est perturbante.
  J'ouvre les yeux et baisse mon regard vers mon sexe qui s'est visiblement réveillé.

— Merde.

— Je t'ai fait mal ?

  Putain j'ai parlé à voix haute.

— Hum non. Je pensais juste ... à un truc.

  Plus elle continue son massage, plus je me sens excité.

— ARRÊTE !

  Je crie malgré moi, et regrette sur le champ. Mais si je ne l'arrête pas, je vais finir par lui sauter dessus.

— Qu'est ce qu'il y a ?

  Je me retourne vers elle, prenant une coussin pour cacher mon entrejambe.

— Merci mais je crois que ça va aller.

— D'accord.

  Elle referme la pommade et la remet où elle était.
  Elle se lève et s'apprête à partir, mais mon bras agit avant ma propre tête.

— Tu as besoin d'autre chose ?

— Oui. Est-ce que ... tu peux rester ? Du moins, jusqu'à ce que je m'endorme ?

  Elle ne dit rien, mais je connais déjà sa réponse. Quel idiot que je suis, à imaginer qu'elle va planter son mec pour moi.

— D'accord, je reste.

I hate you I love you Où les histoires vivent. Découvrez maintenant