Chapitre 39 : Seconde chance

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Lana

Je crois bien que j'ai passé deux bonnes heures au téléphone avec Yuki. D'une simple connaissance, il est devenu pratiquement un ami. Nous échangeons beaucoup de tout et de rien.
Mais avec Louka c'était différent. Nous communiquions sans même prononcer un mot. Il y avait cette alchimie dans notre regard, qui pour moi, ne pouvait pas se briser.
Et pourtant ...

— Salut Lala !

— Lala ?

— Quoi ? Il y a que Yuki qui peut t'appeler comme ça ?

Yuki et moi commençons à passer beaucoup de temps ensemble quand je ne suis pas en cours. Il me fait du bien. Quand je suis avec lui, il arrive à me faire oublier ma peine, enfin, temporairement. En tout cas, j'ai été claire avec lui. Il sait que, malheureusement pour moi, je tiens encore à Louka. Et en vrai, je me demande si un jour je vais parvenir à l'oublier. Comment oublier un être qui fait parti de moi ?

— Hé Lana je ne sais pas si je devrais te le dire mais ... je suis persuadée d'avoir vu Louka devant la porte.

— Louka ?

— Oui. Mais ensuite je l'ai vu partir précipitamment.

— Tu crois ... qu'il m'espionne ?

— Je n'en sais rien, peut-être bien. Dis moi Lana, ça fait trois semaines que tu l'évites. Et tu évites aussi le sujet avec moi. Il ne te manque pas ?

Je me mordre l'intérieur de la bouche pour ne pas fondre en larme. Mais ça ne serait tarder.

— Il me manque à chaque seconde.

— Quand tu m'as avoir ce qu'il a fait, et que tu l'as envoyé bouler, je me suis dit que c'est ce qu'il méritait. Et je suis contente que tu as su te retirer alors que moi par exemple, je n'ai jamais su le faire. Mais ... quand je l'ai vu, et malgré ce qu'il a pu faire, j'avoue avoir eu de la peine. Et pour toi aussi j'ai de la peine.

— Alors quoi ? Selon toi je devrais lui laisser une chance ?

— Pas forcément, mais au moins une chance de s'expliquer.

Si je laisse Louka s'expliquer, c'est lui offrir la chance de m'entuber. Car Louka est ma faiblesse, un baiser, un regard et je peux flancher.
Je vais flancher.
Mais Sandra a raison sur un point. Même les coupables lors des procès ont le droit à la parole, alors je suppose que je dois le faire aussi.

— Appelle-le Lala.

Sandra ressort de la chambre, voulant sûrement me laisser un peu d'intimité.
Je prends mon téléphone, et regarde mon écran. Une photo de lui, m'embrassant sur ma joue est sur mon fond d'écran. J'ai tenté à plusieurs reprises de le changer, mais je n'y suis pas parvenue. Ça me faisait trop mal, c'était comme si notre rupture devenait encore plus réelle.

Je finis par l'appeler et au bout de la première sonnerie, Louka décroche.

— Allô ?

J'ai envie de parler, mais aucun mot ne sort de ma bouche, je raccroche, jetant mon téléphone sur le lit.

— Bordel je suis trop bête !

La vérité c'est que je suis perdue et ne sais pas quoi faire ni quoi dire.
Que se passera-t-il ensuite ? Que nous arrivera-t-il ?

Deux minutes plus tard, quelqu'un frappe à la porte. Je ne sais pas pourquoi, je sens que c'est Louka. Ça ne s'explique pas, c'est un ressenti, une intuition.

— Lana ouvre ! Je sais que tu es là.

Je m'approche de la porte, posant ma tête contre elle, et fermant les yeux.

— Lana, je sais que tu me détestes. Mais je sais aussi, du moins je l'espère, qu'il te reste encore un peu de sentiments envers moi. Et même si tu ne m'aimes pas comme je t'aime, alors j'accepte quand même, si ça me permet d'être avec toi. Mais je t'en prie, ne m'abandonne pas, je t'aime et j'ai besoin de toi. Si tu veux que je me mette à genoux, je vais le faire.

Ne pouvant plus supporter cette déclaration, je finis par ouvrir la porte.
Il entre avant même que je lui donne l'autorisation et ferme la porte derrière lui.
Il s'approche de moi mais je me recule.

— Merci de m'avoir ouvert.

— Je n'avais pas envie de me faire remarquer.

Je mens comme je peux mais la vérité c'est que je suis faible.

— Je vois.

— Je ne t'ai jamais laissé l'opportunité de t'exprimer. J'aurais dû le faire.

— Merci Lana. Je te jure sur ce que j'ai de plus cher, c'est-à-dire toi, que je n'ai rien fait. Oui tu as vu ses lèvres sur ses miennes parce que c'est elle qui a fait ça. Il y a que toi dont je suis fou amoureux. Tu ne me comprends pas que tu es tout pour moi. Tu es la personne que j'aime le plus au monde. Tu es mon univers, mon monde. Tu as changé ma vie. Tu m'as changé aussi. Et j'aime qui je suis quand je suis avec toi. Tu m'as appris à aimer et à m'aimer aussi.

Je me dis qu'il ne faut pas pleurer. Pleurer est signe de capitulation mais ça devient de plus en plus difficile de me contenir.
Je n'ai qu'une envie est de sauter dans ses bras, l'embrasser encore et encore. Lui crier que je l'aime.

— Tu es ma lumière, mon ange gardien. Dis-moi ce que je dois faire pour que tu m'aimes de nouveau.

— Il n'y a rien à faire.

Louka continue de me regarder sans cligner des yeux. Une larme coule de son œil, avant d'en laisser échapper plusieurs.

— Il n'y a rien a faire parce que ... je t'aime toujours. Je n'ai ... jamais cessé de le faire.

L'expression de Louka change. Il exprime le soulagement, contrairement à tout à l'heure où il exprimait la tristesse.
Je ne sais pas si c'est une bonne ou mauvaise idée. Mais il est clair que nous sommes malheureux séparés.

Louka me prend dans ses bras, me faisant tournoyer.
Je l'entends rire de soulagement, et je ne peux m'empêcher de l'imiter. C'est plus fort que moi, il m'exaspère mais je l'aime. Ma vie n'a aucun sens quand il n'en fait pas parti. Il a besoin de moi autant que j'ai besoin de lui. C'est comme une espèce de dépendance l'un à l'autre.
Maintenant que Louka est dans ma vie, je me demande comment faire pour ne pas vivre sans lui.

I hate you I love you Où les histoires vivent. Découvrez maintenant