Chapitre 15 : Cauchemar ou réalité ?

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Lana

  J'ai juste envie de croire que ce qu'il vient de se passer est juste un cauchemar. Mais j'ai beau essayé, je ne me réveille pas.

— Tu n'es qu'un ... tu n'avais pas le droit de t'immiscer dans ma vie et dans mes sentiments pour Lana.

— Tu devrais me remercier. Je t'ai rendu un grand service, parce que nous savons très bien tous les deux que tu ne l'aurais jamais fait.

  Je regarde Louka, déçue de son comportement. J'ai osé croire à ses paroles, à sa culpabilité. Mais au fond il est toujours le même, une brute prenant du plaisir à humilier les gens.

— Je suis désolé pour toi mais Lana ne sera jamais à toi, tu ne seras rien de plus qu'un ami, alors arrête de jouer les héros.

  Je m'approche de Louka, lui donnant une baffe. Il me fixe sévèrement, se tenant la joue.

— Je ne veux plus jamais t'adresser la parole Louka. Sors de ma chambre.

  Au lieu d'obéir à ce que je dis, histoire de ne pas mettre encore plus les pieds dans le plat, Louka s'approche de moi.
  À nouveau, Kevin tente de s'interposer mais cette fois-ci, Louka l'en empêche en le frappant au visage, engendrant la chute de mon ami au sol.

— Kevin !

  Aussitôt, je m'agenouille près de lui, inspectant son visage.

— Tu vas bien ?

— Oui ça va.

Je me relève et regarde Louka, les yeux remplis de colère. Je le pousse, et il se recule de peu.

— Tu n'es qu'un ... j'ai eu tord de penser qu'il y avait du bon en toi. Tu n'es qu'une personne remplie de colère et tu t'acharnes sur les autres. Et tu sais quoi, je déteste quand tu es comme ça. Je te déteste ! Je veux que tu sortes de cette chambre, et de ma vie. Pars !

— Lana je ...

— Je t'ai dit de partir ! Tu es sourd ? Je ne veux pas de toi !

Malgré ce que Louka a fait, je m'en veux d'avoir des paroles aussi crues. Je le vois qu'il est blessé mais c'est tout ce qu'il mérite après ce qu'il a fait. Il a d'abord humilié mon ami, avec un air victorieux, puis il l'a tabassé. Je ne peux pas accepter ça.
Louka regarde Kevin, puis moi à nouveau, avant de s'en aller. Quand il claque la porte, c'est la porte de mon cœur qu'il vient de refermer.

Mon attention se porte de nouveau vers Kevin. Je l'aide à se relever et il me remercie.

— Je vais te soigner.

— Lana ça va aller.

— Non il faut désinfecter ta lèvre.

Je l'invite à s'assoir et prend la trousse de pharmacie dans l'armoire.
Je commence à mettre du désinfectant sur la compresse, et tapote sur sa lèvre. Kevin grimace légèrement et je m'excuse.

— Je suis désolée pour Louka. C'est un vrai goujat.

— Je ne savais pas Lana que tu étais le genre à trouver attirant les types dans son genre. Ce mec n'a aucune limite, aucune compassion ni aucune humanité.

Malgré ses erreurs, j'ai voulu lui donner une seconde chance, car j'estime que nous en méritons tous une, en tant qu'être humain. Encore faut-il la saisir, sinon cela ne sert à rien. Louka n'a pas su la saisir, et cela m'attriste beaucoup.

— Tu vas bien ?

— Non Kevin. Je ne vais pas bien. Je ne sais plus quoi penser après tout ce qu'il vient de se passer.

— Par rapport à Louka ou moi ?

— Et bien vous deux. Honnêtement j'aimerais éviter cette conversation et oublier ces dernières minutes mais je ne peux pas.

— Écoute j'ai rien à dire Lana. Ce Louka a déjà tout dit et maintenant tu connais la vérité et ce que je ressens.

— Mais ... toi et moi sommes amis. Nous sommes pratiquement des frères et des sœurs Kevin. Tu ne peux pas éprouver de l'amour pour moi.

— Tu crois que je n'ai pas essayé de refouler ça ? Des milliers de fois. Mais rien n'y a fait. Pas même de sortir avec d'autres filles. Voilà je t'aime depuis que nous sommes petits.

J'ose encore espérer d'être dans un mauvais rêve, mais ce satané réveil ne sonne jamais. Et je suis toujours ici.

— Lana je peux te poser une question ?

— Honnêtement Kevin, j'ai juste envie de dormir. Je ne veux plus rien entendre.

— Louka a raison sur un point, j'ai été lâche. Lâche par peur de te perdre.

— Alors il fallait continuer à nier. Kevin tu es mon ami, et ... je ne veux pas te peiner car je tiens à toi.

— Tu ne me perdras pas, car c'est toi qui décidera si oui ou non tu veux que je continue à faire parti de ta vie. Mais dis-moi, jamais tu ne m'as vu comme un homme ?

Il faut que je parvienne à trouver les bons mots, même si je sais que ce que je vais dire ne lui sera pas agréable. Mais pour moi ce n'est pas non plus une partie de plaisir.

— Tu es, une personne magnifique. Aussi bien intérieurement si extérieurement. Mais ... je t'ai toujours vu comme un ami.

— Et maintenant ? Après ce que tu veux de découvrir, tu veux toujours que nous soyons amis ?

— Je ... honnêtement je ne sais pas. Je suis perdue. Cinq minutes auparavant tu étais mon ami, mais je sais qu'il y aura cette espèce de gêne entre nous. Tu ne m'as jamais vraiment considéré comme une amie. Et moi ... je ne sais pas quoi faire ni quoi penser en sachant la vérité.

— Lana je ne vais pas te faire un chantage affectif. Parce que quand on aime une personne, on ne veut que son bonheur. Évidement j'ai tout fait pour que tu m'aimes. Je pensais même, que t'allais t'approcher de moi par dépit, parce que je t'apportais une certaine sérénité. J'étais prêt à accepter ça. Mais je suis prêt à me dire que tu ne m'aimeras jamais de manière sentimentale. Et honnêtement, je préfère être ton ami et rester près de toi, alors j'espère que tu ne vas pas m'éloigner de toi.

Il est clair que je n'ai pas non plus envie de ne plus avoir Kevin dans ma vie. Il est très important pour moi. Et aussi, je lui reconnaissante d'avoir toujours répondu présent quand j'avais besoin de lui.

— Je ne veux pas non plus t'éloigner de moi, nous avons vécu tant de choses, belles et moches aussi. Je ne peux pas oublier ça en un claquement de doigts, comme si rien ne s'était passé, comme si tu n'avais jamais existé. Je tiens trop à toi pour ça mais ... j'ai aussi besoin de réfléchir, et prendre du temps pour moi.

— Oui, je comprends.

Je crois qu'il est temps pour moi que je fasse une chose que j'ai rarement faite dans ma vie, c'est-à-dire, penser davantage à moi, à mes sentiments et mon bonheur.

I hate you I love you Où les histoires vivent. Découvrez maintenant