Chapitre 4 : La roue toune

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Louka

Je rentre dans ma chambre et Leslie, la fille que j'ai baisé est toujours là, nue dans mon lit.

— Tu es enfin de retour. Tu m'as manqué.

— Ouais euh ... c'était sympa mais il est tard. Tu ferais mieux de retourner dans ta chambre.

— Tu pourrais me laisser dormir ici. Ton colocataire est avec ma colocataire.

J'espère que Nate ne compte pas dormir avec « sa » nana toute la nuit, sinon je vais être obligé de laisser Leslie dormir ici, et je n'ai aucune envie de dormir avec elle. Je n'ai jamais dormi une nuit entière avec une femme, et ce n'est pas prêt de changer.

— Je vais prendre l'air.

Je pars malgré le fait que Leslie m'interpelle. Je n'ai pas envie de rester une minute de plus.

*

Nate ayant dormi toute la nuit dans une autre chambre, j'ai dû dormir dans ma voiture, pour éviter d'être avec Leslie.
Enfin, si on peut appeler ça dormir, je crois que j'ai réussi à pioncer trente minutes maximum.
J'hésite vraiment à aller en cours.
Je pense que je devrais monter, Leslie doit enfin être partie, du moins je l'espère. Et je compte bien avoir une discussion avec Nate.
Soudain, je vois marcher Lana. Elle porte un jean et un t-shirt rose.

— Quand je dis que cette nana est une gamine.

Au passage, je vois des mecs la reluquer. Mes mains se resserrent sur le volant.
Puis, je les desserre, ne comprenant pourquoi j'ai fait une telle chose.
Je descends de la voiture et pars en cours. La douche attendra plus tard.

En entrant dans l'enceinte de l'université, je vois Sandra s'approcher de moi, et Lana marche derrière elle, laissant une distance entre elle et Sandra.
Et moi.

— Salut Louka. Je voulais te remercier pour hier.

— Hier ?

— Oui. Lana m'a dit que tu l'avais aidé à me chercher.

Mes yeux croisent ceux de Lana, mais elle les baisse rapidement.
Pourquoi elle fait ça ?

— Ouais. Mais je ne suis pas ton guide alors la prochaine fois, aies ton téléphone, charger si possible, avec toi.

Elle me sourit comme si ce que je lui disais lui faisait plaisir. Elle pense probablement que je me suis inquiété pour elle. Ce qui n'est pas le cas. En vérité moi-même je ne sais pas ce qu'il m'a pris. J'ai vu le regard désespéré de Lana et sans que je ne comprenne comment, mes jambes l'ont suivi.

— Je vais faire attention. Je savais qu'au fond tu m'aimais bien Louka.

— Sandra ne te méprends pas ! Ce n'est pas parce que j'ai aidé à te chercher que ça signifie quoi que ce soit. On s'amuse au lit et c'est tout. Tu prends du plaisir et moi aussi mais ça s'arrête là. Si tu ne comprends pas ça ce n'est pas mon problème mais mieux vaut qu'on en reste là alors.

La mine de Sandra se décompose. Sincèrement je ne sais pas ce qu'elles ont toutes. Pourtant, je suis transparent avec mes attentions depuis le début. Elles pensent peut-être qu'en baisant avec moi je vais changer d'avis et tomber amoureux d'elles.
C'est vraiment pitoyable.

Les yeux larmoyants, Sandra s'en va au courant. Lana me regarde durement, et je ne sais pas la raison, mais je ressens des choses bizarres dans mon corps.
Des choses nouvelles ...
Je la regarde partir après Sandra, et mes jambes se sont de nouveau mises à la suivre.
Merde mais qu'est-ce que je fous ?
Je m'arrête, et pars dans la direction opposée pour aller en cours.
J'ai hâte que cette journée se termine.

*

Je rentre dans ma chambre et je retrouve Nate, allongé sur son lit.

- Hé salut mec ! Je t'ai pas vu de la journée t'étais où ?

— Par ta faute j'ai dû laisser le lit à Leslie, et moi j'ai dormi dans ma caisse.

— Pourquoi t'as fait ça ?

— Tu sais que je ne dors jamais avec une meuf. Mais comme t'as pas su quitter la tienne, Leslie n'a pas pu rentrer dans sa chambre.

— Mec désolé mais bon c'est toi qui est chelou aussi à refuser de dormir avec une meuf. C'est quoi le soucis ?

Comme s'il pouvait comprendre.

— Peu importe. Je vais me laver.

Je pars dans la salle de bain, qui est à l'extérieur de la chambre.
Je me déshabille et j'allume l'eau.
En me lavant, je pense soudainement à elle.
Lana.

— Bordel elle m'agace à venir dans ma putain de tête.

Génial, et voilà que je me mets à parler tout seul.
  Mais c'est de sa faute à elle, pourquoi elle vient dans mon esprit aussi pendant que je me lave ?
Je pense à ses longs cheveux blonds, sa bouche aguicheuse, ses yeux bleus, à ses fossettes au coin de ses joues.
Lorsque je regarde plus bas, je vois que je suis en érection.

— Fais chier.

Je ne vois même pas pourquoi je pense à elle et pourquoi je ressens ça. Je ne suis pas attirée par les filles dans son genre. Elle semble coincée aussi bien dans sa façon d'être, qu'à travers ses vêtements.

Je finis par me branler, en pensant à elle. J'imagine ma queue dans sa bouche, j'imagine mes doigts entrant en elle, et son corps de tordant de plaisir, et elle crierait mon nom jusqu'à épuisement.

— Bordel ...

Je gémis et pose une main sur le carrelage de la douche. Je finis par éjaculer en ayant une pensée pour cette sainte nitouche de Lana.
  Je ne sais pas ce qu'il m'arrive avec cette fille, mais je sens que si je ne cesse pas de penser à elle, je vais atterrir dans un nid d'emmerdes.

  Je sors de la douche et je vois Nate me dévisager.

— Qu'est ce que t'as à me regarder ?

— J'ai vu ce qu'il s'est passé avec Sandra tout à l'heure.

— Et ?

— Tu penses pas que t'as été un peu dur ?

— Je n'ai pas été dur. C'est elle qui ne comprend pas que c'est que du cul. Si elle n'est pas capable de comprendre ça, j'y peux rien. Je lui ai même dis qu'on arrête si elle n'arrivait pas à se maîtriser.

— En vrai ça te dit pas de te poser avec une nana ?

— Écoute moi je ne me mêle pas de ta vie alors tente d'en faire autant avec la mienne.

— Ça va, je dis ça comme ça. Juste fais attention que la roue ne tourne pas trop et s'arrête sur toi.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Et bien, fais gaffe qu'un jour tu ne sois pas celui qui tombes amoureux.

— Tu me fais rire. Depuis qu'on est ici tu penses avoir tout compris de la vie, des meufs. C'est plutôt toi qui devrais faire attention. On dirait que t'es amoureux de toutes les nanas que tu baises. À ta place, je m'inquièterais plutôt pour toi.

— Je n'ai pas peur de tomber amoureux, au contraire, j'aimerais tomber sur une perle rare. Mais en attendant de la trouver, je m'amuse un peu.

  Ça commence à me casser les couilles que Nate se mêle de ma vie. S'il est heureux comme ça tant mieux pour lui, mais moi je me porte bien comme je suis. Et c'est pourquoi, jamais, je ne vais tomber amoureux d'une femme.
   Jamais.

I hate you I love you Où les histoires vivent. Découvrez maintenant