I hate you I love you

Chapitre 8 : Jalousie

Louka

Pour la première fois de ma vie, je suis celui qui « supplie » une femme de m'embrasser. Mais comme je suis trop orgueilleux pour supplier, j'ai donc prétendu que c'était sa dette pour les services rendus.
  Mais la vérité, c'est que j'en crève d'envie depuis le jour où je l'ai vu.
  Je sais que j'ai embrassé ces filles plus tôt dans l'espoir de sortir Lana de ma tête. Mais quand je l'ai vu, entrain de me regarder, dans son petit short blanc et son débardeur noir, j'ai craqué et pour ce qui me semble être la énième fois, je l'ai suivi.
  Elle ferme les yeux, restant droite comme une statue, et je la regarde un moment, imprimant son visage dans ma mémoire.
  Je m'approche d'elle, et lorsque j'effleure ses lèvres, la sonnerie de son téléphone nous interrompt.
  Bordel !
  Elle se recule, et sort son portable de sa poche. Soudain, ses yeux se mettent à s'illuminer.
  « Whaou », me dis-je à voix basse dans ma tête.
  Sans se soucier de moi, elle me tourne le dos et décroche.

— Kevin ?

  Kevin ? C'est qui ce type ? Son mec ?
  Mes mains se referment, et mes ongles s'enfoncent dans mes paumes. Mon cœur bat à tout rompt et mon sang ne fait qu'un tour à l'intérieur de moi.
  Pourquoi est-ce qu'elle sourit ? Pourquoi elle semble si heureuse ?

— Toi aussi tu me manques terriblement. Je suis contente d'entendre ta voix.

  Bordel mais c'est vraiment son mec. Pourquoi elle me l'a pas dit ?
  Je crois m'être trompé sur elle. Elle a un mec. Et en plus de ça, elle allait m'embrasser.
  Elle se révèle être comme toutes les autres, moi qui pensais qu'elle était spéciale.

— Je suis à une fête et il y a du bruit. Mais je t'appelle demain d'accord ?

  J'ai envie de prendre son putain de téléphone et de le jeter au sol.
  J'ai envie de tuer ce gars, qui l'a fait sourire, alors que moi, elle me montre que du dédain. Même quand je suis sympa avec elle.
  Enfin, sympa à ma manière.
  Et lui l'appelle, et elle est tout sourire.

— Moi aussi je t'aime. Je te fais des bisous.

  Elle raccroche, et lorsqu'elle se tourne vers moi, son sourire disparaît à nouveau.
  Alors elle me hait tant que ça ...

— Comment va ton copain ?

— Pardon ?

— Je te parle de ton copain. Celui qui te manque et que tu aimes.

— Ce n'est ...

  Lana s'apprête à dire quelque chose mais elle s'arrête.

— Laisse-moi tranquille Louka. Et trouve autre chose car je ne veux pas t'embrasser.

— Ouais j'avais compris que je te répugnais, et que tu me détestais.

  Je suis vraiment qu'un pauvre con. Qu'est-ce que j'espérais sérieux ?
  Et puis en plus, ce n'est pas comme si j'allais ... enfin on vient clairement de deux mondes différents.
  Ce n'est pas mon délire les petites saintes dans son genre. Je pense que c'était juste qu'un petit caprice. Ouais c'est ça, ça m'excitait d'imaginer faire des choses avec elle, sachant à quel point elle était prude.
  Ce n'est que ça.
  Ça ne peut qu'être ça ...

*

  Je me réveille avec un mal de crâne. Après ma conversation avec Lana, j'ai pas mal picolé. Au bout du cinquième verre de vodka coca, j'ai arrêté de compter.
  Je suppose que j'ai fini avec Laura et Lara. Ou alors avec une ou d'autres meufs.
  Quand je regarde autour de moi, je m'aperçois rapidement que je ne suis pas dans ma chambre.
  Je me redresse, et je vois Lana, à mon chevet.
  Je suis dans son lit ? Mais comment ai-je atterri ici ?
  Je ne résiste pas et pousse ses cheveux pour voir son visage.
  Whaou ...
  Elle finit par se réveiller et je retire ma main.

— Tu es réveillé ?

— Hum ... ouais. Mais ... je ne sais pas trop ce que je fais là.

— Tu ne t'en souviens vraiment pas ?

  Elle me regarde, avec plus de dédain que d'habitude. Je comprends alors que j'ai dû faire quelque chose qui lui a déplu.

— Tu as vraiment décidé de me gâcher la vie, dit-elle tristement.

  Je n'ai jamais prêté attention à ce que les gens pensaient de moi. Et d'ailleurs, s'ils me détestaient, c'était mieux.
  Mais avec elle, ça me frustre de savoir qu'elle me hait.

— Qu'est-ce que j'ai fait ?

— Tu sais quoi, j'aurais dû boire aussi, peut-être que j'aurais oublié ton comportement de la veille. Même peut-être ton existence.

  Aïe. Elle n'y va pas de main morte.

— Tu es venu ici, complètement ivre à deux heures du matin. Je t'ai dit de rentrer dans ta chambre, j'étais prête à t'accompagner. Mais tu es rentré de force et ...

  Bordel. J'espère que ...

— Je t'ai fait du mal ?

— Oui Louka.

  Ce n'est pas possible. Je n'ai pas pu lever la main sur elle. Je n'ai jamais frappé une femme, et surtout s'il s'agit d'elle, jamais je pourrais lui faire quoi que ce soit de ce genre.

— Tu me fais du mal dans chacun de tes comportements. Tu es impossible et tu me pourris la vie. Déjà tu as fait du mal à Sandra. Et puis maintenant tu viens et tu me demandes ...

— Qu'est-ce que je t'ai demandé Lana ?

— Tu m'as demandé de ... d'être près de toi. Tu m'as demandé de ne pas te haïr, de quitter Kevin. Tu m'as dit que tu avais besoin de moi. Et je sais que ça ne veut absolument rien dire parce que tu étais ivre mais ...

— Et si c'était le cas ?

  Elle me regarde, une expression incomprise affichée sur le visage.

— Si finalement, l'alcool ne faisait que révéler ce qui me torture depuis tout ce temps. Si finalement je te disais que ... j'en sais rien, que quelque chose pourrait se passer. Tu en penserais quoi ?

  Je n'ai jamais été fort avec les paroles. Je suis maladroit et surtout je suis impulsif. Mais même si c'est difficile à le croire, elle me fait sentir bien. Quand je suis avec elle, même si nos conversations sont tumultueuses, je me sens en paix. J'aime sa compagnie, j'aime l'énerver. J'aime la regarder.

— Je pense que tu es fou. Et moi je suis folle t'avoir permise de rester ici.

— Lana ... je sais que je suis ... pas la meilleure des personnes. Et je veux pas me trouver d'excuses mais ça c'est tout ce que je connais. Mais je peux faire des efforts, si tu me le demandais.

Elle me regarde et j'en perds le souffle. J'attends impatiemment sa réponse, et en même temps, je suis terrifié.
  Et c'est la première fois depuis longtemps que j'ai peur de quelqu'un.
  Peur que quelqu'un s'éloigne de moi et de ma vie.