𝑳𝒆 𝑴𝒂𝒓𝒊 𝑫𝒆 𝑴𝒂 𝑺œ𝒖𝒓( en cours)

~ Chapitre 30 ~

Je suis bouleversé, comme si un ouragan venait de ravager tout ce que je pensais connaître de ma vie. Je n'arrive pas à savoir ce qui est réel, ce qui est faux, ni même en qui je peux encore avoir confiance. Dans ma main, cette lettre. Elle est là, silencieuse, et pourtant elle hurle des accusations terribles. Elle m'accuse, elle l'accuse, elle accuse même mon amour, ma foi.

Et Simon... Comment pourrais-je suspecter Simon ? Il est mon meilleur ami, mon frère de cœur. Depuis des années, il est là pour moi, dans mes victoires comme dans mes pires défaites. Si je ferme les yeux, je peux presque revoir les soirées interminables où nous refaisions le monde, comme si rien ni personne ne pourrait jamais se mettre entre nous. J'ai cru en lui, en notre amitié, avec une certitude que je croyais inébranlable.

Alors pourquoi cette lettre ? Pourquoi maintenant ? C'est comme un poison lent qui s'infiltre dans mon esprit, dans mon cœur. Chaque mot, chaque ligne, semble peser une tonne. Elle insinue qu'il y aurait quelque chose entre Simon et Leyla, qu'ils m'auraient trahi. Mais cette idée est inconcevable, absurde, et pourtant, elle est là, en moi, plantée comme une épine que je n'arrive pas à retirer.

Toute la soirée, je tourne en rond. Les mots de Simon résonnent dans ma tête, mais chaque fois que j'essaie de leur faire confiance, cette fichue lettre s'interpose, comme un mur entre lui et moi, entre elle et moi, entre la vie que j'ai connue et cette ombre qui plane maintenant au-dessus de moi.

Et puis, dans un moment d'égarement, de rage peut-être, je l'ai humilié. Simon, mon ami le plus cher. Sans lui donner le temps de s'expliquer, sans chercher à comprendre. Je n'ai même pas réfléchi, j'étais emporté par cette vague d'incompréhension, de colère, de doute. Je ne lui ai laissé aucune chance. Et si cette lettre n'est qu'un mensonge, une manipulation ? Si quelqu'un veut semer la zizanie dans ma vie, me faire douter de ceux que j'aime ?

Si c'est le cas... alors je devrai m'agenouiller devant lui, devant mon ami, et lui demander pardon. Je devrai lui avouer que je n'ai pas su lui faire confiance, que j'ai failli à notre amitié. Cette pensée me déchire. Je ne sais plus quoi penser, ni même comment retrouver une once de clarté. Tout semble flou, incertain.

À force de ressasser, mon esprit s'épuise. Je ne parviens pas à échapper à ces pensées, comme si elles s'agrippaient à moi pour ne jamais me laisser en paix. Finalement, le poids de la fatigue prend le dessus. Je m'endors, mais ce n'est pas un sommeil paisible. C'est un sommeil troublé, peuplé de doutes, de regrets et de douleurs, avec cette sourde migraine qui m'accompagne, comme le dernier rappel de la tempête qui gronde en moi.

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C'était un samedi tranquille. Je venais de me réveiller d'une longue sieste bien méritée après avoir passé la journée à faire le ménage, suivie d'un bain relaxant. Rafraîchie, je suis descendue au salon et je me suis installée confortablement devant la télévision, prête à profiter d'un de mes films d'horreur préférés, en attendant que ma mère et mon frère rentrent.

J'étais complètement plongée dans l'intrigue du film, m'évadant presque de la réalité, quand un message inattendu est apparu sur mon téléphone. Intriguée, j'ai jeté un coup d'œil : un numéro inconnu.

— « Salut Karina, j'espère que tu profites bien de ton week-end. »

Je n'avais aucune idée de qui cela pouvait être, mais quelque chose dans le message me troublait. J'ai hésité un instant, puis j'ai décidé de répondre.

— Salut ! À qui ai-je l'honneur, s'il vous plaît ?

La réponse n'a pas tardé.

— « Ah ! Quel idiot ! J'aurais dû me présenter. Je m'appelle Mike... même si je doute que mon prénom te dise quelque chose. »