Bonus: Les rêveries d'un héros

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Ce chapitre est un bonus et s'incruste dans l'histoire originelle. Il n'a pas vraiment d'impact sur le scénario.
Il s'installe entre le chapitre 61 "Jamais un sans deux" et le chapitre 62 "L'amour d'une mère".

Bonne lecture.


"Sa chevelure déferle comme des pétales de robe entre mes mains."

"Sa peau douce et abimée témoigne de sa vie tumultueuse."

"Son prénom appelle à l'innocence et à la modestie ainsi qu'à un amour caché."

"Violet..."


J'ouvrai l'œil qui me restait pour faire face au plafond plongé dans l'obscurité. Tout était calme, reposé, autour de moi, je perçois juste une simple respiration et les tics de nos réveils. Je clignai plusieurs fois en avalant ma salive. Ma poitrine se souleva bruyamment. 

Je savais que je n'allais pas me rendormir. 

Et je savais que je n'avais pas à regarder mon réveil pour deviner qu'il était tôt, trop tôt. Ca me faisait chier. J'avais un grand besoin de sommeil.

Au lieu de m'énerver contre mon cerveau épuisé, je me tournai vers ma gauche pour voir la silhouette, allongée à mes côtés. Elle respirait lentement. Elle ne dormait pas assez en ce moment et méritait un peu de sommeil. Ce serait purement égoïste de la réveiller. 

Elle était dos nue, la couverture ne la recouvrant qu'à moitié, le reste étant altéré par sa longue chevelure brune. 

Elle ne dormait jamais face à moi. Je pense qu'elle avait réalisé que je détestais sentir une respiration étrangère sur mon visage. Elle se tournait toujours avant de s'endormir. C'était une véritable habitude chez elle. 
Je peux lui admettre une chose: c'est que je n'ai jamais eu à m'expliquer avec elle, sur quoique ce soit. Tout simplement parce qu'elle a mille et un secret, elle aussi. Nous les savions mais nous n'en parlions pas. Et nous vivions simplement avec la compagnie de l'autre dans ces jours bien calmes. 
Ma femme était quelqu'un d'assez routinier. Je pensais que cela lui convient. Après ces années de guerre, elle appréciait la simplicité et semblait heureuse ainsi. 

Je ne l'étais pas... du moins pas autant qu'elle. 

Je passai une main dans ses cheveux sans la réveiller. Puis, ne souhaitant pas rester nonchalant dans le lit, je me levai pour m'habiller et sortir de la chambre. 

La maison était pareille: silencieuse et sombre. 

J'étais toujours le premier levé. Violet était une bonne dormeuse et le gamin dormait tant il grandissait. 

Mes jambes étaient douloureuses aujourd'hui. C'était assez aléatoire. Quelques fois, je ne sentais rien. Puis, la douleur semblait horrible pendant plusieurs jours. 

Et les cicatrices...

Après un thé, accompagné d'un anti-douleur, je suis resté assis sur un fauteuil, le regard dans le vide, plongé dans l'obscurité.

Cette fois, c'était la grande pendule qui tiquait. 

La maison qui nous avions acheté à Mahr était plus grande que celle entre les murs. C'était la demeure que Violet préférait parmi toutes celles que nous avions visitées car elle avait une véranda et un beau jardin. J'avais bien senti que cela allait être difficile pour elle de quitter l'île. Mais elle a accepté. J'ai l'impression qu'elle acceptait n'importe quoi. 

Pour ma part, je m'en fichais de cette baraque. Je pensais que cela n'avait pas d'importance. Mais... j'ai à tolérer toutes ces affaires qui traînaient: ces dessins, ces jouets, ces habits... 

L'histoire d'une soldate [Livai x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant