9. Première nuit

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- M...Marie?

Après avoir goûtée à l'herbe pendant plusieurs secondes suite à ma chute de mon cheval, je me relevai et lâchai des glaires de sang. Mon nez devait être cassé.

Putain, en une fraction de seconde?

Je voyais encore la fumée du fumigène noir proche de là où Joël l'avait tiré avant qu'on se fasse prendre par ce déviant. Je sentais une immense douleur dans mon épaule car c'était là où je suis tombée. J'ai dû me briser un tendon.

Mon regard tomba nez à nez avec une partie du corps d'Isos. Il lui manquait ses jambes. Je me reculais en criant avant de voir à côté de moi le cadavre de Marie gésir sur l'herbe. Elle était entourée d'une mare de sang et son visage inerte était tournée vers moi.

- Non... Marie...

Le déviant était plus loin et ne semblait pas s'intéresser à moi. De toute façon, j'étais dans une plaine sans aucun appuie pour mon 3DM. Je n'aurai pas pu l'attaquer.

Fort heureusement, mon cheval était à quelques mètres.

En fait... il n'y avait plus moi. Toute mon unité s'était faite dévorée. Je voyais tous les corps de mes compagnons étendues autour de moi. C'est un cauchemar! Ce n'est pas possible, je vais me réveiller!

...

Je cligne des yeux plusieurs fois avant de voir le plafond de ma chambre. Je suis en sueur et je serrai fort mes draps contre moi. Des larmes avaient coulées sur mes joues.

Ce jour... Il allait me hanter tout ma vie. Cela faisait 4 mois que j'avais fait ma première expédition extra-muros et je ne m'en étais toujours pas remise. Toute mon équipe s'est faite massacrée et par miracle, j'ai été épargné. Et je me suis enfuie comme une lâche, incapable de tuer ce titan.

C'est ça, la soldate la plus fort de la brigade? Mon cul, oui... C'était la première fois de ma vie que je rencontrais un titan et je n'ai fait que de la merde. J'ai tellement perdu de gens cette journée-là. Je connaissais Marie depuis 3 ans et elle était adorable.

Iris dormait profondément, en témoignait sa respiration. Depuis ce jour, je dors mal et ne fais que des cauchemars quand j'arrive à fermer l'oeil. La caporal me l'a fait remarquer et m'a demandé que si j'étais aussi faible, pourquoi j'avais rejoint le bataillon d'exploration?

Je lui ai répondu tellement violemment. Jamais je n'avais menacé autant quelqu'un. Et il ne m'a même pas sanctionné, il m'a juste écouté l'insulter. Je n'ai pas compris ce moment.

Comprenant que je n'arriverai pas à me rendormir, je décidai de profiter qu'il n'y avait personne pour me faire une tisane. Je ne serai jamais capable de les faire aussi bonne que ma gouvernante. Une de ses tasses fumante le soir devant un bon livre me manque.

Arrivée dans la cuisine, pendant que je faisais chauffer de l'eau, je remarquai de la lumière dans une salle des employés. Je crois que c'était là que les supérieurs mangeaient quelques fois quand les cuisiniers n'y étaient pas. Mais là, il était très tard ou... très tôt.

Prise de curiosité, j'entrouvris la porte. Le pièce était illuminée par une petite bougie sur une table et quelqu'un était vraisemblablement là... Oh, bordel! C'est le caporal! Je voulus refermer vivement la porte mais il me coupa:

- Je t'ai vu, Jeder. Qu'est-ce que tu fous levée aussi tard?

Je rouvris la porte lentement, énervée d'avoir été prise sur le fait. Je lui montrais ma tasse en guise de justificatif et il me fit signe d'approcher.

L'histoire d'une soldate [Livai x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant