Almost Friends

CHAPITRE 42

Alexander

Je déambule dans les rues entourées de buildings en pressant le pas ne voulant pas arriver en retard à mon rendez-vous. Alors que mon regard se porte vers le ciel, j'aperçois la Space Needle avec un petit pincement au cœur et je dois reconnaître que cette ville m'a énormément manquée. Si New York est une ville sublime à bien des égards, Seattle n'est pas en reste avec les magnifiques paysages qui l'entourent et qui lui vaut pour beaucoup le surnom de Cité Émeraude. Une ville où il fait bon vivre comme disait ma mère. Cette pensée me revient en tête comme si elle ne m'avait jamais quitté et me rend à la fois triste de par le souvenir de son absence mais aussi nostalgique des bons moments passés à ses côtés. Seattle est la ville qui m'a vu grandir mais qui aura toujours une petite place chère à mon cœur car j'y ai connu des jours heureux avec ma mère et même si cela me tue de le dire, avec mon père également. Notre famille n'a pas toujours été synonyme de peine et de douleur. Aussi dysfonctionnelle soit-elle, il fut un temps où elle était marquée par la joie et les rires. Nos sorties en bateaux, les pique-niques dominicaux au bord de l'eau ou encore les séances de camping sauvages avec Jace, tous ces moments me rappellent à quel point on avait pu être heureux ici tous ensemble. J'ai toujours adoré vivre ici et jamais j'aurais pu penser qu'un jour je la quitterai pour partir à l'opposé des Etats-Unis.
J'aurais aimé que mon retour en ville soit marqué par le mal du pays mais c'est avant tout pour clore un chapitre de ma vie si je suis là. Je décide donc de mettre ces pensées dans un coin de ma tête et me faufile à l'intérieur de l'immeuble avec une certaine appréhension n'ayant pas mis les pieds ici depuis près de deux ans.

Après quelques minutes passées dans l'ascenseur qui mène au 25ème étage, je suis accueilli par Rachel la secrétaire de Richard et feu ma mère qui m'offre son plus beau sourire en me voyant. Les bureaux sont comme je les avais laissés. Celui de ma mère étant toujours vide, Richard n'ayant pas souhaité prendre un autre associé jusqu'à maintenant. Rachel prend de mes nouvelles puis m'invite à patienter quelques minutes afin que Richard termine un appel et me propose un café que j'accepte volontiers. Je n'ai finalement pas à attendre très longtemps puisqu'à peine servi, elle m'invite à rejoindre le bureau de son patron qui se lève aussitôt pour m'accueillir et me serrer dans ces bras.

- Alec, que c'est bon de te voir ici. Comment vas-tu ?

- Je... enfin... je vais bien, merci, je réponds soudain stressé

- Tu es inquiet ? On peut remettre cela à plus tard ou tu peux encore changer d'avis si tu veux.

- Non, j'ai pris ma décision, il est temps de passer à autre chose.

- Très bien dans ce cas, je t'en prie, assieds toi, répond Richard en me montrant le siège situé face à son bureau.

Je respire un bon coup et m'assied, bien déterminé à aller au bout de la procédure. Il prend à son tour place sur son fauteuil et saisit un dossier de son tiroir dans lequel il sort des documents.

-Très bien les papiers sont prêts, tu n'as plus qu'à les signer et se sera réglé.

-C'est tout, aussi simple que ça ?

-Oui aussi simple que ça, répète Richard un petit sourire en coin

Je prends les documents et sans même les lire signe pour la dernière fois de ce nom qui m'a toujours été propre.

-Très bien Alec, te voilà officiellement libéré du nom des Lightwood. Tu portes désormais le nom d'Alexander TRUEBLOOD, comme tu l'as demandé.

Trueblood, comme maman

Malgré moi, je laisse l'émotion me gagner et ne peut retenir quelques larmes que je me presse d'essuyer rageusement. Richard se redresse de son fauteuil et vient se placer sur le siège à mes côtés tout en pressant mon épaule d'une main réconfortante.