Retrouvailles

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Point de vue de Denzel

Depuis samedi soir j'étais dans le flou le plus total, j'étais paumé. J'aurai dû m'en douter pourtant, ce n'était qu'une question de temps avant que ça ne dérape entre nous. Depuis la fois où je l'avais poussé, volontairement soit dit en passant, en entrant dans le club, je savais qu'elle ne sortirait pas aussi facilement de ma tête, et malheureusement pour moi je ne m'étais pas trompé.

Je ne comptais même plus le nombre de fois où j'avais dû me retenir de lui sauter dessus, ou tout simplement d'avoir un geste tendre à son égard. La seule fois où je m'étais autorisé ce genre de débordement était le jour où j'avais été invité chez elle. Lorsque je l'avais vu, pour la première fois, les larmes aux yeux, je n'avais pas pu résister à l'envie de la prendre dans mes bras pour la réconforter. D'autant plus que, j'étais le seul responsable de sa peine puisque comme un con j'avais posé LA question à surtout éviter.

En y repensant, il est vrai qu'elle n'avait jamais évoqué son père, ni même ses parents de manière plus générale. C'était un concours de circonstances qui avait fait que j'avais fini par rencontrer sa mère, et par la même occasion en connaître encore un peu plus sur Brooke. Mais, je n'étais pas en position de dire quoi que ce soit, je ne me livrais pas non plus sur ma famille, c'était un sujet tabou.

Depuis ce baiser qui était inévitable, surtout au vu du lieu et des conditions dans lesquelles je nous avais mis, ma tête était sans dessus dessous. Elle m'obsédait littéralement, elle était là quand je fermais les yeux, quand je n'étais pas occupé et que mon esprit vagabondait de lui-même. Il revenait toujours à la même chose, le souvenir de Brooke, de ses lèvres collées aux miennes, de ses mains autour de mon cou. J'avais plusieurs fois imaginé cette scène auparavant, mais la réalité bottait le cul à plat de couture à tout ce à quoi j'avais pu penser.

J'avais écrit une bonne dizaine de fois sur mon portable un message que j'avais été prêt à lui envoyer, mais qui finalement avait été effacé. C'était à moi de faire le premier pas, c'était clair et net, même si c'était elle qui était partie sans explications, j'avais quand même était la cause de son départ, puisque j'étais à l'origine de ce baiser.

N'étant pas capable de lui envoyer un message, je décidais d'aller lui parler après la boxe, et j'espérais sincèrement qu'elle accepterait de discuter de tout cela.

Ce jour étant enfin arrivé, j'entrais dans le club une heure avant que le cours de Brooke ne commence. Mon coach n'était pas présent ce jour-là et c'était donc à moi de décider comment se déroulerait mon entraînement. Ce qui tombait parfaitement bien car j'avais un surplus d'énergie que je devais absolument éliminer. Je comptais vivement sur cette séance pour m'en défaire.

Après une bonne heure, je décidais de prendre une pause le temps de laisser à mon corps la possibilité de se remettre doucement de tout ce que je venais de lui faire subir. J'avais délibérément choisi de la faire à ce moment pour voir Brooke dès son arrivée. Je la vis finalement entrer, à cette vue tout mon corps sembla s'animer, j'avais un nouveau regain d'énergie. Elle m'attirait comme un aimant et je devais me faire violence pour ne pas la suivre dans ces putains de vestiaires. Pour notre bien à tous les deux, je décidais de reprendre mes exercices.

À plusieurs reprises, durant cette deuxième heure d'entraînement, je sentis un regard posé sur moi, mais étant dos à Brooke je ne pouvais vérifier si c'était elle qui m'observait ou quelqu'un d'autre. Pour les dix dernières minutes de ma séance, je décidais de frapper dans le sac, et pour cela je devais me retourner et donc être bien face à celle qui hantait à présent, mes jours et mes nuits.

À peine retourné, mes yeux se posèrent immédiatement sur elle, et je constatais que c'était bien Brooke qui me reluquait depuis tout à l'heure puisque nous nous regardâmes les yeux dans les yeux. Mais ce fut de courte durée puisqu'elle tourna rapidement la tête, comme si ce simple contact visuel lui avait brûlé la rétine. Son comportement ne laissait rien présager de bon. Je commençais sérieusement à m'inquiéter quant à la tournure que prendrait les évènements et même à m'énerver, ce qui fut fortement utile pour finir mon exercice en beauté. Je me rendis compte du bruit que je faisais en tapant dans le sac uniquement après m'être arrêté de le frapper.

HopeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant