Curiosité

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Point de vue de Brooke

Après cette pause très fortement agréable, nous reprîmes notre conversation, et j'en profitais pour poser la question qui me brûlait les lèvres depuis que j'étais allée chez ma tante.

« Tu sais, ma tante habite aussi dans ce quartier, je suis allée lui rendre visite une fois, et en repartant de chez elle je t'ai vu en bas d'un immeuble...celui avec les graffitis tout en rouge. Tu étais avec un homme et il avait l'air de se cacher », dis-je, en commençant doucement à introduire le sujet.

« Ah ouais, c'était John....et vu ton expression tu veux savoir ce que l'on faisait, non ? ».

Je hochais vivement la tête.

Il sourit, puis dit, « C'est l'un des plus fidèles clients de Mike. Quelques jours plus tôt il était venu au garage pour reprendre sa voiture mais il n'avait pas assez d'espèces sur lui pour régler le montant total. Comme on lui fait confiance, Mike a accepté qu'il lui paie la somme restante plus tard. Le jour où tu m'as vu, je l'ai retrouvé en bas de chez lui pour récupérer cet argent ». Il s'arrêta un instant, puis reprit avec un sourire moqueur, « Il se cachait, comme tu dis, parce qu'il était en pyjama et il ne voulait pas que tout le monde le voie habillé comme ça ».

« Oh, ok », furent les seules paroles qui réussirent à franchir mes lèvres.

« Tu t'attendais à autre chose ? ».

« Non, enfin...si, un peu », dis-je, doucement.

« Tu t'attendais à quoi exactement ? », dit-il, son sourire moqueur toujours plaqué sur son visage.

« Je....je pensais que tu trafiquais de la drogue, ou quelque chose du genre », dis-je, honteuse.

Il se mit à rire fortement, puis une fois calmé, il dit, « Oh Brooke ! Putain je n'imagine même pas tout ce que tu as dû entendre sur moi pour penser à ça. J'espère ne pas te décevoir en te disant que je n'ai jamais touché à la drogue, ce n'est pas quelque chose qui m'attire ».

« Je suis désolée, je te connaissais à peine à l'époque. Mais ce n'est pas une excuse, je n'aurais pas dû écouter les rumeurs. En tout cas, je suis très contente de savoir que tout est faux », dis-je, en souriant.

« Ne t'inquiète pas, j'ai l'habitude d'être jugé...mais comme c'est toi, je te pardonne », dit-il, en me souriant en retour.

Nous nous fixâmes un moment, puis quand je sentis que ça devenait trop intense, et que j'allais bientôt me pencher vers lui pour l'embrasser encore une fois. Je décidais de couper rapidement le contact visuel, ce qui le fit rire.

Puis, voulant continuer à assouvir ma curiosité, je poursuivais...

« J'ai une autre question », dis-je, en faisant la moue. Il hocha la tête en me souriant tendrement et me fit signe de continuer. Alors je repris, « La fois où on était à la bibliothèque, Mike t'a appelé et tu as dû me quitter rapidement », commençai-je. Puis, je poursuivais, « Tu as mentionné un certain « Jimmy », c'est un ami ? Vu comme tu étais pressé, j'espère que ce n'était pas grave ».

« Non ce n'était définitivement pas un ami. On s'est connu il y a plusieurs années lorsqu'il gérait les paris pendant les matchs de boxe. Mais notre relation était limitée à ça ».

« Pourquoi tu parles de lui au passé ? », demandai-je, intriguée.

« Parce qu'il est mort », dit-il, platement, sans la moindre émotion.

« Oh, je vois ».

« Je n'avais pas tort, malheureusement, quand je t'ai dit que les rues du Bronx n'étaient pas sûres ».

HopeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant