Point de vue de Denzel
Nous étions le 12 août et je n'avais aucune force, aucune envie de me lever et d'affronter ce jour. Aujourd'hui était le triste anniversaire du décès de mes parents.
Habituellement, j'allais rapidement au cimetière pour leur dire quelques mots et déposer des fleurs, puis je rentrais chez moi. Le reste de la journée se passait ainsi, seul dans mon appartement, à ruminer et ressasser le passé encore et encore. En imaginant ce que serait le présent si cette catastrophe n'était pas arrivée. Mais c'était inutile, rien ne pouvait changer ce qu'il s'était produit. Chaque année, ce jour de déprime me le rappelait de plein fouet.
Mais cette fois-ci, je n'étais pas seul. Il y avait une personne à qui je pouvais demander d'être auprès de moi. Avec cette pensée en tête, je réussis à sortir de mon lit et envoyais un message à Brooke.
Une fois arrivés au cimetière, nous descendîmes tous les deux fébrilement de la voiture, cet endroit étant un violent rappel de nos pertes respectives. Avant d'entrer dans le lieu même, malgré ses yeux déjà brillants, Brooke me sourit timidement et en voyant mon air hagard, elle saisit doucement ma main. Je la remerciais du regard, soufflais un bon coup et commençais à avancer.
Avant d'arriver aux tombes de mes parents, nous passâmes devant celle du père de ma chérie. Nous nous arrêtâmes un certain temps, durant lequel Brooke alternait entre sourires et pleurs. J'avoue que je me sentais plus qu'inutile et ne savais pas vraiment comment la réconforter, ne sachant même pas gérer mon propre deuil. Brooke finit par me prendre dans ses bras et me serra très fort, et je lui répondais avec autant de tendresse. Après avoir séché ses dernières larmes, ma petite-amie me fit signe que nous pouvions poursuivre notre chemin.
Nous marchâmes quelques temps sur la voie tracée à proximité des tombes et arrivâmes devant celles de mes parents. Malgré moi, et en ne pouvant l'arrêter, je fus submergé par une vague d'émotions qui me saisit en plein cœur. Ce fut apparemment trop éprouvant pour mon corps car mes jambes cédèrent et je me retrouvais à genoux.
« Denzel ! », s'exclama Brooke, vivement et s'agenouilla juste à côté de moi.
Ma gorge était serrée, il m'était impossible de prononcer le moindre son. Je sentis une goutte d'eau sur ma joue, et constatais qu'une larme m'avait échappé. Ne souhaitant absolument pas pleurer, je la balayais négligemment avec ma main droite et me focalisais sur un point situé au-delà des tombes. J'orientais toutes mes pensées dans cette direction et bloquais mes émotions.
C'était la première fois que je me retrouvais dans cette situation. Aucune de mes précédentes visites ne m'avait autant bouleversé. Je me dis que la présence de ma chérie en était peut-être la cause. Le fait qu'elle fut là me permettait probablement de pouvoir lâcher prise et laisser libre-court à mes sentiments.
Je sentis la main de Brooke se poser sur mon épaule et la presser avec délicatesse. Je me tournais vers elle et rencontrais ses beaux yeux verts, toujours humides. Elle me sourit tendrement et malgré mon état d'esprit qui laissait à désirer, je ne pus faire autrement que de le lui rendre faiblement.
Ma petite-amie déplaça sa main et caressa lentement ma joue. Je fermais mes paupières pour profiter de ce contact et je sentis mes muscles se détendre. J'étais presque apaisé.
J'ouvrais les yeux, je lui pris la main et nous nous relevâmes ensemble. Une fois debout, je ne perdis pas une seconde et l'étreignis fermement. Je ne voulais absolument pas la lâcher et je ne pourrais dire combien de temps nous restâmes ainsi.
J'avais l'impression de me détacher de plus en plus de la réalité lorsque nous entendîmes un raclement de gorge. Ce dernier me ramena brusquement au moment présent. Nous nous détachâmes et nous fîmes face à un homme. Brooke tenta de s'éloigner de moi, mais je la maintenais à mes côtés, sa présence m'étant devenue encore plus indispensable. En effet, devant nous se tenait Ayden...
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Hope
RomanceBrooke Duncan. Denzel Blake. Deux êtres éprouvés par les aléas de la vie. Tentant, chacun à leur manière, de mener l'existence qu'ils pensent mériter. N'osant, ne serait-ce qu'un peu, rêver d'une réalité meilleure, plus paisible. Et si l'espoir éta...