Point de vue de Brooke
Je m'éloignais du groupe, m'approchais de la mer, m'asseyais sur le sable frais, mais agréable, et regardais au loin. Je me laissais bercer par le bruit des vagues, qui étaient plutôt calmes ce soir, et étais subjuguée par la beauté de la mer éclairée par la lune. Cette ambiance un peu spéciale, m'apaisait et m'aidait à me replonger dans mes souvenirs.
Je me rappelais des châteaux de sable que je faisais sur cette plage avec mon père quand j'étais petite. D'un coup, malgré les couches épaisses que je portais, je n'avais plus du tout chaud, au contraire je me sentais gelée. Les frissons qui traversaient mon corps me poussèrent à ramener mes genoux contre moi et à les entourer de mes bras, en espérant ainsi me réchauffer un peu.
Je peinais à faire entrer de l'air dans mes poumons. Mes yeux commençaient à s'humidifier, mais je ne voulais pas craquer maintenant et encore moins ici. Je pris donc sur moi et me retenais de toutes mes forces de pleurer.
J'entendis quelqu'un approcher, j'essuyais vivement la seule larme qui m'avait échappé et posais un faux sourire sur mon visage, avant de me retourner, et de découvrir Jessica.
« Je t'ai vu partir précipitamment de la piste de danse, tu vas bien ? », me demanda-t-elle, doucement.
« Oui ça va ne t'en fais pas, j'avais juste trop chaud. Tu sais, à force d'être près du feu », dis-je, me sachant absolument pas convaincante.
Comme je m'en doutais, Jessica n'était pas dupe. D'autant plus, qu'elle avait probablement déjà remarqué ma voix faible et tremblante, qui me trahissait et qui lui montrait clairement que j'étais à deux doigts de fondre en larmes.
« Cette fois-ci, dis-moi vraiment ce qui ne va pas ? », dit-elle, en s'asseyant à côté de moi.
« Rien, c'est juste...des souvenirs avec mon père », dis-je, tristement.
Jessica me prit dans ses bras et me murmura des mots rassurants à l'oreille. Je résistais toujours, mais plusieurs larmes m'échappèrent tout de même. Pendant ce court moment, je me sentais coupée du monde et cela me fit du bien. Puis, je me remis à entendre la musique, et cela me ramena brusquement à la réalité. Je me dégageais doucement de l'étreinte de Jessica et essuyais rapidement mes larmes.
« Tu veux retourner près du feu de camp avec moi, ou tu as encore besoin de rester seule un moment ? », me demanda-t-elle, en me souriant.
Intérieurement, je remerciais chaleureusement ma meilleure amie d'être toujours aussi présente pour moi après autant d'années. J'étais toujours aussi étonnée de voir à quel point elle me connaissait bien et savait comment se comporter avec moi, surtout quand je n'allais pas bien.
« J'aimerais rester seule encore un peu », dis-je, tout doucement, la voix cassée.
Jessica me pressa doucement l'épaule et partit en me souriant toujours.
Je me concentrais à nouveau sur la mer pendant un long moment, avant d'entendre un bruit sur ma gauche qui attira mon attention. Je me tournais dans cette direction, mais je n'arrivais qu'à distinguer une silhouette. J'allais me retourner vers la mer, lorsque le visage de cette personne fut éclairé par la lune au moment où elle s'assit. Je reconnus immédiatement Denzel.
Malgré moi, je ne pouvais m'empêcher de le trouver, excusez-moi pour l'expression, putain de beau. Surtout avec la chemise noire qu'il portait ce soir, les premiers boutons déboutonnés laissant ainsi apparaître le haut de son torse.
Puis, le souvenir de son comportement étrange coupa court à toutes les pensées plus ou moins déplacées qui commençaient à affluer dans mon esprit.
Ne supportant plus cette situation, je prenais mon courage à deux mains, bien décidée à savoir ce qui lui arrivait. Je me levais et avançais doucement vers lui. À chaque pas, ma soudaine confiance en moi s'amenuisait, et j'hésitais de plus en plus à rebrousser chemin. Mais je tenais bon, et continuais tout de même à avancer, refusant de faire demi-tour.
J'avais beau être à côté de lui, il ne leva pas la tête, ne réagit pas, comme si je n'étais pas là. Mais lorsque je vis les muscles de sa mâchoire se tendre, j'eus la confirmation qu'il avait bien remarqué ma présence.
« Denzel...».
« Chut Brooke, s'il te plaît. Je n'ai pas envie d'entendre ta voix, surtout pas maintenant », me coupa-t-il, calmement sans un regard dans ma direction.
« Je peux savoir ce que je t'ai fait pour que tu me parles comme ça ?! », dis-je, en commençant à m'énerver.
« Tu me dégoûtes à danser comme ça avec un type que tu ne connais même pas, et aussi à embrasser des petits étudiants dès le premier putain de rendez-vous. Je ne pensais pas que tu étais comme ça, tu n'es qu'une chaudasse en fait ! », dit-il, en colère.
J'étais bouche bée, je restais debout, figée sur place, surprise par la manière dont il venait de me parler. Ce qui me choqua le plus, n'était pas les mots qu'il avait utilisé, mais le ton qu'il avait employé. Il était méprisant, comme s'il s'adressait à une personne qu'il ne pouvait pas supporter, et surtout pour laquelle il n'avait plus aucune estime. Je me demandais aussi de quoi il pouvait bien parler, puisqu'à aucun moment je n'avais embrassé James.
« De quoi tu parles Denzel ? Je n'ai embrassé personne ».
« Arrête de mentir, je t'ai vu de mes propres yeux », cria-t-il, avant de se stopper net, comme s'il en avait trop dit.
Face à autant de colère et d'incompréhension, mon sang ne fit qu'un tour. D'autant plus qu'il ne daignait toujours pas m'accorder un seul regard. Je me retenais de me jeter sur lui pour lui faire bouffer du sable et espérer l'étouffer avec.
« Si, moi, je te dégoûte, je n'imagine même pas ce que tu dois ressentir pour tes deux putes, et pour toutes les autres aussi d'ailleurs », commençai-je, lorsqu'il releva brusquement sa tête et me regarda droit dans les yeux. Denzel semblait profondément en colère et triste. Ce constat me troubla quelques secondes, mais je repris en m'emportant, « Tu dois aussi être dégoûté de toi vu que tu couches avec des VRAIES chaudasses », en insistant vivement sur le « vraies ». Puis, j'ajoutais plus calmement, « Tu me déçois Denzel, je ne pensais pas que tu étais comme ça...tu n'es qu'un gros connard en fait ! ».
Sur ces mots, je lui tournais le dos et partais.
Je crus entendre un « Je sais », mais dit d'une voix tellement faible que je fus quasiment certaine de l'avoir imaginé.
Je continuais tout de même à m'éloigner, la tête haute, comme si je n'étais absolument pas affectée par son comportement.
Je rejoignais le feu de camp, et je ne serais pas capable de dire combien de temps j'étais restée là, à fixer les flammes qui, bizarrement, m'apaisaient. Jessica se planta, soudainement, devant moi et me dit que si c'était bon pour moi, nous pouvions rentrer. Je me levais d'un bond et hochais vivement la tête, voulant quitter au plus vite cette fête, qui avait pourtant bien commencé.
Je vous remercie !
À très vite.
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Hope
RomanceBrooke Duncan. Denzel Blake. Deux êtres éprouvés par les aléas de la vie. Tentant, chacun à leur manière, de mener l'existence qu'ils pensent mériter. N'osant, ne serait-ce qu'un peu, rêver d'une réalité meilleure, plus paisible. Et si l'espoir éta...