L'étudiante

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Point de vue de Brooke

Dix jours après le mariage, j'étais de retour dans la réalité et préparais mes examens de fin d'année. Tout le monde était au courant, je jonglais entre l'université, la bibliothèque et ma chambre, pour réviser au maximum.

Je n'avais pas revu Denzel depuis le début de ma préparation intensive. Je lui avais expliqué que je devais impérativement me focaliser sur mes études et utiliser tout mon temps libre dans ce sens. Ayant lui-même été étudiant, il me comprenait parfaitement et avait accepté notre situation temporaire. Je ne pouvais décemment pas être distraite, et Denzel était ma distraction numéro 1, ce que je ne lui avais bien évidemment pas précisé.

Nous nous contentions d'échanger par téléphone, principalement le soir, juste avant de dormir. Je devais avouer que je prenais sur moi car il me manquait énormément, jusqu'à parfois complétement envahir mon esprit, m'empêchant ainsi de me concentrer sur mes cours. Dans ces moments-là, je me répétais que c'était uniquement pour un temps donné, et qu'après j'aurai quartier libre avec Monsieur Blake.

Le dernier jour de révision arriva plus rapidement que je ne l'espérais et je dus me préparer mentalement à accepter que c'était la fin, que je n'avais plus le temps, ni l'énergie de retenir quoi que ce soit. Je sortais de la bibliothèque vers 17h, exténuée, le cerveau en vrac, n'osant penser au lendemain, puisque les choses sérieuses allaient commencer.

N'ayant pas pris la voiture de ma mère, j'attendais patiemment à l'arrêt de bus lorsque je vis arriver une moto qui s'arrêta pile devant moi. Le conducteur releva sa visière, et comme je le savais déjà, je vis le grand sourire de mon petit-ami. Cette scène pourtant si banale me replongea quasiment un an en arrière et je me sentis soudainement émue, les larmes me montant presque aux yeux. Je dus faire une drôle de tête puisque Denzel coupa le contact et vint rapidement s'asseoir à côté de moi.

« Ça va, chérie ? », me demanda-t-il, l'air préoccupé.

Je lui caressais doucement la joue et lui dis, « Oui, ne t'en fais pas, c'est juste que le fait de te voir arriver à moto, alors que j'attends à un arrêt de bus m'a rappelé beaucoup de souvenirs », en souriant tendrement.

« C'est vrai que je ne peux même pas compter le nombre de fois où s'est arrivé », dit-il, en souriant à son tour.

« Quand je repense à toute notre histoire, ça me touche énormément », dis-je, en retenant de justesse un sanglot.

« Eh chérie, sache que même si j'ai l'impression de te connaître depuis des années, nous n'en sommes qu'au début de notre histoire. On va continuer à l'écrire, jour après jour, ensemble, en étant à chaque étape plus proche l'un de l'autre », me dit Denzel, ses yeux plongés dans les miens, l'air plus que sincère.

« C'est beau ce que tu dis », répondis-je, en lui prenant les mains, et en embrassant le dos de l'une d'elles.

« Ce n'est que la vérité, Brooke. C'est ce que je désire profondément, être le plus longtemps possible à tes côtés », avoua Denzel, l'air lui aussi ému.

« C'est aussi ce que je veux, Denzel. Tellement... », lui dis-je, en essuyant rapidement la seule larme qui m'avait échappé.

Je ne savais absolument pas ce qui nous arrivait, ce n'était ni le moment, ni l'endroit pour de telles déclarations. Mais il est vrai, que les langues se délient parfois à des moments qui n'ont pourtant rien d'exceptionnels, mais qui le deviendront.

Nous restâmes ainsi quelques instants, le regard enchaîné à celui de l'autre, nos mains se tenant fermement, et ne voulant plus se séparer. Lorsqu'il coupa notre contact visuel, puis qu'il me regarda à nouveau, j'eus à peine le temps de lui sourire, qu'il plaqua farouchement ses lèvres contre les miennes, et je l'accueillais les bras grands ouverts. Il n'y a qu'à ce moment-là que je me rendis compte que mon corps aussi semblait se languir de Denzel, et non pas uniquement ma tête, et mon...cœur.

HopeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant