Hope

Un coup de folie

Point de vue de Brooke

Cette deuxième semaine était presque terminée et rien n'avait changé. Je m'en voulais chaque jour un peu plus d'avoir fait cette énorme connerie.

Ayant harcelée Denzel la première semaine, sans obtenir la moindre réponse, j'avais décidé d'être un peu moins insistante. Je l'avais donc appelé qu'une seule fois par jour. Il m'était impossible d'arrêter, malgré moi, j'avais toujours l'espoir naïf qu'il finisse par décrocher.

En dépit du pessimisme quotidien qui s'était installé dans ma vie, je ne pouvais abandonner. Je n'allais définitivement pas renoncer à lui aussi rapidement, non loin de là. Je cherchais seulement un moyen pour lui dire haut et fort ce que je n'avais pas été capable de lui avouer auparavant.

Tous les jours, je continuais à me rendre dans la salle de boxe, en me demandant à chaque fois si j'allais le croiser. Mais il n'en fut rien, c'était comme s'il avait déserté le club. Ma culpabilité qui n'avait cessé d'augmenter depuis ce jour-là, monta en flèche en pensant au fait qu'à cause de moi il ne pouvait plus, ou pire ne voulait plus venir dans SA propre salle.

Le vendredi, alors que je sortais du club, je tombais nez à nez avec un visage familier...Mike. Il fut aussi surpris que moi en me voyant et il y eut un léger malaise, mais qui ne dura que quelques secondes. Nous nous prîmes dans les bras et il me sourit grandement, presque exagérément. Face à son air malicieux et avenant, je ne pus m'empêcher de lui rendre son sourire.

Même s'il paraissait un peu gêné, Mike me demanda tout de même comment j'allais. Je ne savais pas vraiment quoi répondre, la seule chose dont j'étais sûre était que je devais faire attention à mes mots, au risque de me mettre à pleurer. Malgré mon silence, il eut sa réponse à la seule vue de mon visage sans aucune expression et de mes yeux toujours aussi rougis. Mike se contenta de hocher la tête, m'indiquant ainsi qu'il avait compris et qu'il n'avait pas besoin d'en savoir plus.

J'hésitais à lui poser la question qui me brûlait les lèvres, et après maintes et maintes tergiversations je finis par lui demander comment Il allait. Mike sut tout de suite de qui je voulais parler et sa réponse me fit l'effet d'un coup de poing en plein ventre.

« Aussi bien que toi... », répondit mon ami, l'air plus que peiné.

Il dut lire la douleur sur mon visage puisqu'il posa délicatement sa main sur mon épaule et la pressa légèrement en signe de compassion. Pour éviter de fondre en larmes devant lui, j'essayais tant bien que mal de reprendre contenance. Ce ne fut qu'après un moment que je remarquais les flyers qu'il tenait dans sa main.

« C'est pour quoi ? », demandai-je, en les pointant du doigt.

« C'est pour les matchs de demain soir, je ne sais pas si ça t'intéresse. Mais si oui, il faut que je te prévienne que...Denzel va y participer », répondit Mike, en me souriant amicalement.

« Je peux en prendre un ? C'est juste au cas où. Je viendrai peut-être », dis-je, précipitamment, une idée un peu folle germant dans mon esprit.

Samedi soir, dans un coin de la grande salle bondée, je répétais encore et encore dans ma tête le plan que j'avais mis en place. Ce n'était pourtant pas très compliqué, je devais gentiment convaincre le speaker de me laisser emprunter son micro, monter sur le ring et ouvrir mon cœur. Plutôt simple sur le papier, mais en vrai ? J'étais paniquée simplement à l'idée de me retrouver debout devant toutes ces personnes se demandant ce que j'étais en train de faire. Mais la réaction qui me stressait le plus était celle de Denzel. J'espérais sincèrement qu'il ne me mettrait pas un vent mémorable, car au-delà de la honte que cela engendrerait, je saurais surtout que tout espoir était perdu. Que notre histoire était définitivement finie.