Point de vue de Brooke
Au cours du repas, j'osais lui poser une question, en appréhendant tout de même sa réaction, « Denzel, est-ce que ça te dérange de me parler de tes parents ? J'aimerais beaucoup en savoir plus sur eux, mais uniquement si cela ne te gêne pas ».
« Bien sûr, que souhaites-tu savoir ? », me demanda-t-il, en souriant sincèrement.
« Euh, je ne sais pas trop...comment se sont-ils rencontrés ? ».
Denzel me sourit tendrement, et me répondit, « Ils se sont quasiment côtoyés pendant toute leur scolarité, mais ils ne se connaissaient que de vue, ils n'étaient que de simples camarades, chacun avait son groupe d'amis. Puis, ils sont tous les deux partis dans une université différente et ils ne se sont plus vus. Cinq ans plus tard, leur lycée a organisé une réunion des anciens élèves. Ils m'ont raconté s'être tout de suite reconnus, mais mon père n'osait pas aller la voir, elle l'intimidait beaucoup, donc c'est ma mère qui a fait le premier pas. Ils se sont revus les jours qui ont suivi, et six mois après ils emménageaient ensemble. Ils ne se sont plus jamais quittés jusqu'à... », sa voix se cassa légèrement et il se tut.
« C'est une très belle histoire d'amour, comme dans les films », dis-je, en lui caressant la main.
« Oui...on peut dire qu'ils se sont bien trouvés et qu'ils ont réussi à se rendre mutuellement heureux jusqu'à la fin », dit Denzel, en me serrant la main.
« Ils exerçaient quelles professions ? ».
« Ma mère était enseignante dans une école élémentaire, et elle était passionnée par son métier. Mon père, quant à lui, était ingénieur en mécanique ».
Je le regardais avec un petit sourire en coin, et il ajouta, « Oui, j'ai voulu faire comme lui. Il m'emmenait parfois à son travail et il m'expliquait ce qu'il faisait, ça m'intéressait tellement que je me suis décidé à me diriger vers cette voie. J'avoue que j'avais aussi envie de lui ressembler », dit Denzel, les yeux un peu dans le vide.
Après quelques secondes, il me regarda à nouveau et ajouta, « Je n'y suis jamais arrivé...mais bon, de toute façon rien qu'en voyant comment j'étais au collège, c'était déjà très mal barré », dit-il, en souriant de manière moqueuse.
« Comment ça ? ».
« Pendant cette partie de ma scolarité, j'étais très, comment dire, sur les nerfs et comme tu l'imagines bien, j'avais besoin de me défouler. Du coup, je prenais pour cibles certains de mes camarades, toujours les grands méchants, mais à force c'est moi qui suis devenu le plus grand méchant de tout le collège. Mes parents ne savaient absolument plus quoi faire de moi, jusqu'au jour où ils ont pensé à m'inscrire dans une salle de boxe. Au début je ne voulais pas y aller, mais quand mon frère s'est inscrit, j'ai voulu le suivre. Finalement, il a arrêté d'en faire après cinq ans, et moi je n'ai jamais rangé les gants au placard », dit Denzel, un air nostalgique sur le visage.
« Mais pourquoi autant de colère ? », dis-je, surprise par ses propos.
« Aucune idée, mais heureusement la boxe a réussi à en canaliser une grande partie et j'ai pu faire le lycée sans problème. Après il faut dire que ma réputation m'avait précédé, du coup personne n'osait m'embêter », dit-il, en rigolant légèrement.
Je rigolais à mon tour et ajoutais, « Eh bah dis donc, je sors avec un vrai dur à cuire ».
« Tu ne le savais pas ? », demanda-t-il, avec son sourire en coin qui me faisait perdre tous mes moyens.
Je lui souris timidement, et après nous être fixés quelques instants, nous décidâmes de partir. Mais avant cela, je lui dis que je devais passer aux toilettes, il resta donc attablé le temps que je revienne. Je partis rapidement me laver les mains, puis me rendais au comptoir. Je retournais ensuite vers notre table et dis à Denzel que nous pouvions quitter les lieux.
« On n'a pas demandé l'addition ? », dit-il, l'air étonné.
« J'ai déjà payé », répondis-je, en lui faisant un clin d'œil.
« Mais... ».
« Chut, c'est moi qui t'aie invité, donc c'est moi qui régale. Viens, je te ramène chez toi », dis-je, en lui prenant la main.
Alors que nous sortions à peine du restaurant, il dit, « Ah Brooke, que vais-je bien pouvoir faire de toi ? », en rigolant et m'embrassa franchement.
En bas de chez lui, il me remercia pour cette soirée et alors qu'il s'apprêtait à descendre je l'arrêtais en lui posant une dernière question.
« Denzel, est-ce que je pourrais voir une photo de tes parents ? ».
« Oui, bien sûr », dit-il, avec un grand sourire. Il sortit alors son portable et commença à faire défiler les photos, lorsque je l'arrêtais d'un coup.
« Attends Denzel, retourne en arrière, s'il te plaît ».
Il fit ce que je lui avais demandé et je vis une photo de moi, endormie, la date affichée semblait correspondre au jour où j'avais dormi chez lui la première fois. En voyant cela, il se dépêcha de changer de photo, mais c'était trop tard.
« Denzel ! Tu m'as pris en photo ? Tu sais bien que je n'aime pas ça », dis-je, en boudant à moitié.
« Je sais, c'est pour ça que je l'ai prise pendant que tu dormais », dit-il, comme fier de lui.
Face à son expression, je ne pus m'empêcher de pouffer, puis lui demandai, « Tu peux la supprimer ? ».
« Hors de question, c'est mon téléphone », dit-il, en le tenant fermement contre lui.
Voyant qu'il ne changerait pas d'avis, je finis par dire, « Bon, ok ». Denzel m'embrassa rapidement, en souriant de toutes ses dents et se remit à la recherche d'une photo de ses parents. Lorsqu'il en trouva une, il la regarda fixement pendant quelques secondes, puis me donna le portable.
Denzel était un vrai mélange des deux, il avait les cheveux et yeux noirs de sa mère, et les traits du visage de son père. Sur la photo, il y avait également un nouveau-né, endormit dans les bras de sa mère. Ses parents étaient tous les deux souriants à s'en déboîter la mâchoire et paraissaient au comble du bonheur. Mes yeux commencèrent à s'embuer et je dus me retenir de toutes mes forces pour ne pas pleurer.
Malgré cela, je réussis à poser une question à Denzel, « C'est toi avec tes parents ? », la tête baissée car ne souhaitant pas qu'il puisse lire la peine sur mon visage.
« Non, c'est mon frère », répondit-il, d'une voix mal assurée.
Je finis par relever la tête vers Denzel et le vis rapidement se frotter les yeux. Il me sourit timidement et je ne pus m'empêcher de le serrer fort dans mes bras.
Nous nous éloignâmes légèrement, et Denzel m'embrassa vivement, comme s'il avait besoin de se concentrer fortement sur autre chose que sa douleur, et je lui répondais en retour. Sans rompre ce délicieux contact, il déboucla ma ceinture de sécurité, et instinctivement je quittais mon siège et me mettais sur ses genoux, ce qui nous permit de nous embrasser plus profondément.
Après quelques instants, Denzel finit par détacher ses lèvres des miennes, il me regarda intensément, ses pupilles dilatées par le désir. Puis il dit, « Putain Brooke, il faut absolument que je sorte de cette voiture, sinon je ne pourrai plus te garantir de rester sage », en souriant de manière coquine.
« Je suis désolée », dis-je, en tendant rapidement ma main vers la portière.
Il retint mon bras, me coupant ainsi dans mon élan, et dit, « Chérie, je t'ai déjà dit de ne pas t'excuser pour rien...ce n'est pas ta faute si tu me plais autant ».
Je rigolais doucement, et le vis caresser le bracelet qu'il m'avait offert avant de finalement relâcher mon poignet et cette fois-ci, me laissait descendre. Je fus surprise par le contraste entre la fraîcheur du vent et la chaleur de l'habitable de la voiture. Denzel me prit la main et me guida vers le côté conducteur afin que je puisse convenablement m'installer derrière le volant.
Il se baissa au niveau de mon visage pour un dernier baiser et nous nous souhaitâmes bonne nuit, en ayant bien entendu prévu de nous revoir très vite.
Je vous remercie !
À très vite.
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Hope
RomanceBrooke Duncan. Denzel Blake. Deux êtres éprouvés par les aléas de la vie. Tentant, chacun à leur manière, de mener l'existence qu'ils pensent mériter. N'osant, ne serait-ce qu'un peu, rêver d'une réalité meilleure, plus paisible. Et si l'espoir éta...