Into The Night - Tracey Chattaway
Perchée à la fenêtre,
Je t'écoute faire vibrer le non-sens à travers la pièce
La nuit par-delà l'embrasure me charme,
L'absence de barrière m'attire
J'aime faire face à ce que tu ne contrôles pas,
Ce que tu dirais si bien connaître,
Mais dont les moindres évidences t'échappent pourtant.
J'aime me tenir là
Où l'étoile s'est jetée du ciel
Elle connaissait certainement elle aussi,
Les tremblements du monde
Mieux que quiconque aurait pu le prétendre.
J'ignorais que la personne pour laquelle tu t'étais abandonné au fleuve ce jour-là,
Était déjà partie
Que ça n'était pas à l'autre bout du pays,
Que tu étais allé la rejoindre.
Tes mots eraflent mon cœur et paralysent chaque particule du sens
Auquel je m'étais agrippée, profondément incrédule.
Tu vogues encore,
Au fond des eaux
La détresse y apparaît limpide,
Si limpide et béante
Qu'elle avale tout sur son passage.
Tu vogues encore,
Tes mains me font mal
Je n'ose plus croiser ton regard
Mais tu n'écouteras pas, tu répéteras à quel point tu m'aimes,
L'haleine brûlante et ivre
Tu saliras ma peau
Dans l'ombre noire d'une nuit dont on aurait préféré tout oublier.
Des sourires monstrueux au coin des lèvres,
Tu me parleras de poésie, d'amour et de femmes
De ta vie d'il y a longtemps,
Comme si elle était restée la même malgré tout
Alors, j'irai me réfugier au bord de la fenêtre
Là où,
Un beau jour
Ou l'un de ces grands soirs d'hiver,
L'étoile avait pris son envol.
Et j'ignore ce qui l'avait tant attirée
Et j'ignore ce qui l'avait tant détruite
Je n'ai plus que l'image du monde dont elle ne fait plus partie,
Qui étincelle en contre-bas.
C'était certainement la seule façon d'échapper à tout,
Échapper aux plus belles choses comme aux plus douloureuses
Échapper à la poésie
Et aux terreurs insupportables
Qui tombent, comme les averses torrentielles
Comme les ailes d'un ange.
Il fait sombre et presque trop frais
Une femme traverse la rue avec son bébé
Il est tard
Ses éclats de voix résonnent,
Elle tente de le faire rire.
Il fait sombre, et les étoiles dans le ciel hurlent
Fait-elle partie de celles,
Qui n'ont jamais perdu la voix ?
Dis-moi,
Fait-elle partie de celles
Qui sont bel et bien parties
Mais ne se sont jamais résolues à mourir ?
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Le Ciel ne s'est Jamais Éteint
PoetryEt tant pis si tout cela ne peut pas durer Demain, j'attendrai la vie, J'attendrai la mort Le désespoir au cœur, Ou la rage de vivre au bord de l'âme J'attendrai l'amour, l'extase et la poussière Les sourires qui mutilent et la poésie démentielle J'...