No One's Fault

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Je ne pensais pas connaître un jour une souffrance telle

Que celle d'être incapable de protéger ceux que j'aime.

Je pensais pouvoir les sauver de n'importe quel malheur, n'importe quelle tragédie

Je pensais au moins être à la hauteur d'essayer.

Mais je réalise que rien n'a jamais tenu entre mes doigts tremblants,

Et je suis devenue aujourd'hui la catastrophe imminente,

La menace constante qui pèse au-dessus de chacun d'entre eux.




Alors je tente,

Je m'efforce

Je me tue à les préserver d'une souffrance qui est la mienne.

Alors j'étouffe,

Je cogne

Je bataille

Je panse les plaies

Je promets,

Que ça n'arrivera plus

Que je ferai tous les efforts du monde

Rien que pour les savoir en sécurité.

Je ne supporte plus,

D'être devenue le danger

Que mon père m'inspirait étant petite.




Alors je fuis,

Alors je m'effondre

Au moment précis où je m'étais jurée de me montrer forte,

Vaillante.

Alors je trébuche,

Je vacille

Je tente de me relever,

D'avancer encore

Je visualise leurs visages blêmes, leurs larmes figées

L'expression de terreur dans les yeux de mes frères et sœurs

Je me demande où est-ce que j'ai bien pu merder, pour mériter cette situation

Et si les choses arrivent pour une raison,

Alors je me demande où est-ce que tout cela est censé me mener.




Où est-ce que la volonté et l'amour ont-ils échoué à faire face à la douleur ?

À quel moment mes jambes ont-elles décider de flancher à chaque infime obstacle sur mon chemin ?

Si j'ai la voix pour la poésie, les lucioles et pour l'espoir,

Je l'ai aussi bien souvent pour la souffrance, et les paroles les plus atroces

J'ai la voix pour des absurdités qui me dépassent,

Mais que je prononce,

Sourire aux lèvres

Larmes au bord des yeux

Comme si mon cœur allait exploser

Et la douleur finirait par me consumer.





Et si brusquement, je sanglote

Et si je me tais

Et si je hurle à m'en déchirer les cordes vocales

Et si je vous serre fort contre moi

Et si je préfère avoir mal, plutôt que de vous infliger de la souffrance,

C'est que j'ignore si je suis à la hauteur.

Il reste encore en moi un peu de la petite fille qui était persuadée que son père ne voulait de mal à personne

Il reste en moi l'échec, le désastre inévitable

Et la fameuse phrase, lorsque le mal était fait :

"C'est la faute de personne".







Alors pourquoi ?




Le Ciel ne s'est Jamais ÉteintOù les histoires vivent. Découvrez maintenant