Je m'en veux d'avoir dû partir l'esprit vide de sens
La mémoire béante
Mais je préfère me souvenir de la lueur tendre et accueillante de tes yeux
Plutôt que de celle qui s'est noyée dans le noir,
Cette nuit-là.
Et il serait idiot de croire que tout est terminé
Et il serait idiot de croire que quelque chose a encore une raison d'être.
Je te voyais comme celui qui façonne le monde
À l'image du désastre et du merveilleux
De l'enfer dont on ne peux s'extraire,
Et du paradis qu'un simple espoir suffit à esquisser.
Je ne te voyais pas vraiment comme quelqu'un de différent.
Différent ne veut rien dire,
Différent ne saurait être qu'une timide expression de ce qui fascine
Parce que tu es de ceux qui me fascinent,
De ceux qui se démarquent
De ceux qui donnent sens à l'écriture
Sans un mot
Sans un geste.
Et je refuse de croire,
Que tout cela résulte du mal qui me ronge
Que la moindre fulgurance, le moindre éclat,
Soit le fruit d'une existence malade.
Et je refuse de croire que mon rapport aux autres n'est rien qu'une erreur,
Je refuse de croire
Que la poésie que je ressens
Tout autour de moi
N'est qu'illusion.
Un soir, je t'offre mes sourires ivres,
Le lendemain je me réveille avec entre les doigts
Les brisures sanglantes d'une soirée
Dont je n'ai pas conservé le moindre souvenir.
Alors, on me réprimande comme une enfant
Mais, une enfant ne rêverait pas de tout détruire
Une enfant ne songerait pas à en finir parce qu'elle a déçu quelqu'un comptait
Une enfant ne se haïrait pas au point de boire,
Jusqu'à en effacer sa propre image.
De quoi avons-nous parlé ?
Étais-je aussi souriante que les dernières fois ?
À quel moment les minutes se sont-elles mises à courir,
À s'assombrir
À mourir ?
Pourquoi n'ai-je pas été capable de me raccrocher à ce qui faisait sens ?
Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui,
Mon souvenir reste figé
Arrêt sur image
Le film repasse en boucle
Et sans même savoir ce que la pellicule noire dissimule,
Mon cœur se serre
La honte m'envahit
L'irréversible me dévaste
Je voudrais me réveiller,
Mais la réalité est devenue le cauchemar que je redoute le plus
Je suis devenue l'antagoniste qui émerveille
Et le monstre qui terrifie.
Mais si tu choisissais de te replonger dans le sommeil,
Tu retrouverais peut-être
Celle qui est tombée amoureuse du monde
Et de tous ceux dont les pupilles,
Déclament le discours des lucioles.
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Le Ciel ne s'est Jamais Éteint
PoesiaEt tant pis si tout cela ne peut pas durer Demain, j'attendrai la vie, J'attendrai la mort Le désespoir au cœur, Ou la rage de vivre au bord de l'âme J'attendrai l'amour, l'extase et la poussière Les sourires qui mutilent et la poésie démentielle J'...