Room 210

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Color Me Blue - Akane







Je me demande parfois, comment j'ai pu tenir 7 mois

À tenter de trouver quelque chose de beau dans la solitude,

Ou simplement me convaincre

Qu'elle n'existait pas.

Je me demande si le petit chat vient toujours,

À l'entrée de la résidence

Se faire câliner

Je me demande si on lui porte encore de l'attention

Si on sourit encore en l'apercevant

Si on est pas trop pressé,

Trop fatigué

Trop indifférent

Trop absent.




Je me demande si la personne qui habite maintenant dans ma chambre,

Pleure autant que moi

S'il lui arrive de rester des heures allongée dans son lit le matin,

Paupières à moitié closes

À observer les feuillages se mouvoir,

Et l'imaginaire vivre.




Dis-moi, est-ce que tu la trouves déchirante,

La lueur de ce foutu lampadaire, à la tombée de la nuit ?

Est-ce ce que tu te bouches les oreilles parfois,

Pour ne pas entendre à quel point les autres rient ?

C'est pas si grave, tu sais

Même si c'était le cas,

Je ne te dirais pas qu'on s'en sort,

Mais qu'on peut composer avec

Au moins,

Le temps de 7 mois.




C'est con de se le dire maintenant,

Mais j'aurais pu te montrer tellement de choses

Pourtant,

Ça fait du bien, tu sais,

Tellement de bien,

De ne plus être là.




Ça fait du bien, de ne plus pouvoir que se demander,

À quoi tu ressembles

Et comment tu parviens à vivre,

Entre les murs roses de ce bâtiment

Dans cette chambre,

Où je m'étais cru libre

Tant de fois

Bouteille d'alcool à la main,

Coucher de soleil flou

Envie d'être,

Désir d'aimer

Besoin de tout ravager.




Mais on s'en fout pas mal, pas vrai ?

Tu n'es pas moi,

Et je ne suis pas toi

Alors, quel intérêt de se demander,

De chercher à se souvenir, et même à espérer

Que tu réussisses un peu mieux que moi

À t'y faire

Quel intérêt de penser à te prendre dans mes bras,

Alors que tu fais peut-être partie,

De ceux qui, tous les soirs,

Rient

À s'en crever le cœur

Et s'en perforer les larmes.




Dis-moi que ça ne semble pas trop dur,

Et que même si ça l'est, tu essaieras

Parce que la vérité,

C'est qu'on peut tenir plus que 7 mois,

Ou s'effondrer bien avant

La vérité, c'est que ça n'est que mon histoire

Et que même si ça semble fou,

J'ai laissé un peu de moi là-bas

De la teinte rosée des nuages,

À l'étrange chemin qu'empruntaient les oiseaux

Des rares sourires flottants dans l'air,

Aux pas de danse maladroits imprimés sur le sol

Je t'ai laissé,

Quand je suis partie,

Un étonnant parfum d'espoir

Et un peu de tendresse,

Dans les yeux du chat.













Le Ciel ne s'est Jamais ÉteintOù les histoires vivent. Découvrez maintenant