Color Me Blue - Akane
Je me demande parfois, comment j'ai pu tenir 7 mois
À tenter de trouver quelque chose de beau dans la solitude,
Ou simplement me convaincre
Qu'elle n'existait pas.
Je me demande si le petit chat vient toujours,
À l'entrée de la résidence
Se faire câliner
Je me demande si on lui porte encore de l'attention
Si on sourit encore en l'apercevant
Si on est pas trop pressé,
Trop fatigué
Trop indifférent
Trop absent.
Je me demande si la personne qui habite maintenant dans ma chambre,
Pleure autant que moi
S'il lui arrive de rester des heures allongée dans son lit le matin,
Paupières à moitié closes
À observer les feuillages se mouvoir,
Et l'imaginaire vivre.
Dis-moi, est-ce que tu la trouves déchirante,
La lueur de ce foutu lampadaire, à la tombée de la nuit ?
Est-ce ce que tu te bouches les oreilles parfois,
Pour ne pas entendre à quel point les autres rient ?
C'est pas si grave, tu sais
Même si c'était le cas,
Je ne te dirais pas qu'on s'en sort,
Mais qu'on peut composer avec
Au moins,
Le temps de 7 mois.
C'est con de se le dire maintenant,
Mais j'aurais pu te montrer tellement de choses
Pourtant,
Ça fait du bien, tu sais,
Tellement de bien,
De ne plus être là.
Ça fait du bien, de ne plus pouvoir que se demander,
À quoi tu ressembles
Et comment tu parviens à vivre,
Entre les murs roses de ce bâtiment
Dans cette chambre,
Où je m'étais cru libre
Tant de fois
Bouteille d'alcool à la main,
Coucher de soleil flou
Envie d'être,
Désir d'aimer
Besoin de tout ravager.
Mais on s'en fout pas mal, pas vrai ?
Tu n'es pas moi,
Et je ne suis pas toi
Alors, quel intérêt de se demander,
De chercher à se souvenir, et même à espérer
Que tu réussisses un peu mieux que moi
À t'y faire
Quel intérêt de penser à te prendre dans mes bras,
Alors que tu fais peut-être partie,
De ceux qui, tous les soirs,
Rient
À s'en crever le cœur
Et s'en perforer les larmes.
Dis-moi que ça ne semble pas trop dur,
Et que même si ça l'est, tu essaieras
Parce que la vérité,
C'est qu'on peut tenir plus que 7 mois,
Ou s'effondrer bien avant
La vérité, c'est que ça n'est que mon histoire
Et que même si ça semble fou,
J'ai laissé un peu de moi là-bas
De la teinte rosée des nuages,
À l'étrange chemin qu'empruntaient les oiseaux
Des rares sourires flottants dans l'air,
Aux pas de danse maladroits imprimés sur le sol
Je t'ai laissé,
Quand je suis partie,
Un étonnant parfum d'espoir
Et un peu de tendresse,
Dans les yeux du chat.
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Le Ciel ne s'est Jamais Éteint
PuisiEt tant pis si tout cela ne peut pas durer Demain, j'attendrai la vie, J'attendrai la mort Le désespoir au cœur, Ou la rage de vivre au bord de l'âme J'attendrai l'amour, l'extase et la poussière Les sourires qui mutilent et la poésie démentielle J'...