Le Ciel ne s'est Jamais Éteint

Dream On

Wait - M83

En voiture avec toi,

Les rues de Lyon se muent en scènes romancées,

Séquences effrénées

Entre l'agitation pesante et la ville du soir, l'harmonie est palpable

Et je sais que tu peux comprendre,

Que l'atmosphère de l'instant me porte

Entre la musique qui déferle dans l'habitacle,

Au même rythme que le fleuve par la fenêtre

L'atmosphère de l'instant flotte,

Suspendue aux notes qui résonnent frénétiquement à tes lèvres,

En proie au désordre du trafic.

18h30,

En voiture avec toi

Mes repères se troublent,

Et je n'ai d'yeux que pour la réalité qui fluctue,

S'estompe

Et se transforme

À mesure que le ciel, les lignes électriques,

Et les nuances de fin d'après-midi,

Se succèdent

Sans fin.

Sous la lueur acclamante des lampadaires orangés,

Fenêtres grandes ouvertes sur la nuit qui s'infiltre

Les larmes m'assaillent,

Qui sait si,

J'en ai déjà trop vu

De ces instants où tout me pèse et me fascine violemment

Qui sait,

Si j'aimerais que ça ne s'arrête jamais

Les étoiles camouflées par la pollution de la ville,

Ton esprit,

Tout autant concentré sur la route

Que sur tes rêves essoufflés

Qui sait,

Si cet air me donne envie de vivre,

Autant que de crever avec l'instant

Et si j'en avais déjà trop entendu ?

Et si chaque instant prenait fin, sans ne jamais pouvoir rien laisser ?

Est-ce que ça vaudrait vraiment la peine,

D'exister à ce point

Incrédule,

Dans ce qui semble ne plus avoir d'importance

Atmosphère banale,

Nuit bancale

Phares allumés

Pupilles dilatées

Et si on pouvait donner un sens différent à tout ça ?

Et s'il existait déjà ?

Alors,

Je continuerais de crever avec certitude,

Dans l'accomplissement de mes rêves les plus fous d'existence

Alors,

Je continuerai d'être

Du haut de ma condition futile,

De mon univers tout aussi brutal que docile

Alors, je continuerai de t'écouter,

Me raconter ce qui te passionne

Comme si l'énergie libérée par ta voix en cet instant,

Était celle qui me maintenait éveillée,

Et vivante

Comme si nos univers avaient été programmés,

Pour s'apporter un rien d'essentiel,

Un tout bien trop infime

Au moment où dans notre tête, quelque chose s'assassine,

Et les questions pleuvent

Sur la route,

Qui tangue

Fébrile

Je me rappelle tout ce qui brusque, tout ce qui palpite, tout ce qui saigne

Et le paysage défile,

Somptueusement impertuable

Je m'y perdrais avec toi, pour l'éternité si je le pouvais

On y oublierait ce foutu manque,

Cette solitude amère

Tous ces souvenirs qui auraient pu être beaux,

Mais qui t'arrachent la bouche,

Chaque fois que tu les y invites

On y puiserait assez d'irrationnelité pour y croire,

On rêverait tant,

Qu'on en deviendrait presque suffisants.

En voiture avec toi,

Je n'ai plus que ça au bord des lèvres

Je n'ai plus que ça,

Qui me bouffe le cœur

"Dream on,

Dream on

Dream on.."