À Cet Homme

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Luminary - Joel Sunny







TW : SA

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C'est con, tu as failli finir noyé

Je crois pourtant que tu t'es brûlé les ailes.

Que tu as vécu, fort certainement,

À tel point que tu n'as plus rien compris à la vie.

L'importance des choses, tu l'écrases entre tes doigts pour rouler ton joint

L'essentiel, tu le carbonises entre tes lèvres

Alors, ça pue l'oubli

Ça pue l'incohérence et la noirceur

Mais tu ne me feras pas croire que le monde a le même parfum,

Qu'il n'existe que cette façon ignoble de tolérer l'existence, les jours, les mois

Les années.

Tu ne me feras pas croire qu'on suffoque sans fin,

Puis que la vie est tout de même magnifique

Parce que toi tu l'as aimée ta vie,

Pourtant tu as cherché à te nourrir de la mienne.

Tu t'es nourri de mon histoire,

De mes sourires qui suintaient l'alcool

Tu t'es nourri de mes yeux,

De ma peau blème

De mon corps

De ma chair.




La vie d'une jeune fille pour celle d'un vieil homme.

De l'alcool, de l'opium, pour cesser de penser, cesser de ressentir

Il lui demande de vivre, elle pense déjà à mourir.

En réalité, ils meurent tous les deux à petit feu,

Elle le sait, et il croit au contraire vivre comme jamais auparavant

Il l'appelera sa muse

En fera son obsession

Sa lumière

Et lorsqu'elle hurlera,

Sanglotera repliée sur elle-même,

Il sera incapable de comprendre.

Comment pourrait-il avoir abusé de celle qu'il considère tant ?




La fille pensera alors à s'envoler par la fenêtre,

Comme l'avait fait l'étoile tombée du ciel.




Tu connais la suite de l'histoire,

La "fin" de l'histoire.

La jeune fille a finalement souhaité vivre

À un prix seulement.




Elle est venue un soir,

Le regard étincelant de rage et l'haleine ivre

Elle est venue parce qu'il fallait que ça s'arrête,

Que quelque chose s'arrête.

Puis,

Elle ne s'est plus bien souvenue

De ce qu'il s'est passé

Ce soir-là.




Elle s'est souvenue du couteau froid dans son poing brûlant

Dissimulé derrière son dos, nu

Elle s'est souvenue du monde qui s'était déformé

Des hurlements

Ses hurlements

Cette sensation d'être devenue la coupable aux yeux de tous,

La fautive, la tarée

L'hystérique.

Elle s'est souvenue

Ne pas avoir réussi

À l'atteindre

Il l'a alors,

Maintenue au sol

Attachée

Laissée hurler à la mort,

Impuissante et faible

Jusqu'à ce qu'elle se débatte suffisamment,

Pour libérer ses poignets

Courir vers la porte,

Dévaler les escaliers

Et s'enfuir enfin dans la nuit noire.














Le Ciel ne s'est Jamais ÉteintOù les histoires vivent. Découvrez maintenant