Cela fait 3 ans maintenant que nous nous sommes connus,
3 ans que j'ai éprouvé cette forme incomparable de tendresse à ton égard
3 ans que cette obsession m'a brisée.
Pourtant, je vous ai vus tous les deux sur cette photo,
Et vous aviez l'air heureux
Si heureux qu'il en est presque ridicule d'avoir mal face à vos visages
Vous ne me voyez pas après tout, vous ne savez pas, vous n'avez jamais su
Et tu as l'air différent avec elle,
Aimant et profondément aimé
Et tout à l'air différent,
Des couleurs de l'image, aux traits délicats de vos visages accolés l'un contre l'autre
Tout est si différent, que je ne peux m'empêcher de m'en vouloir
De ne pas t'avoir oublié moi aussi.
Et je peine à comprendre la façon dont la vie se modèle,
L'absurdité avec laquelle le temps nous arrache et nous rapproche
L'impossibilité de lâcher prise, lorsque rien ne nous appartient plus
À vrai dire, rien de tout cela ne m'a jamais appartenu
Mais je voulais tant y croire,
Que j'ai cru ressentir entre mes doigts
La chaleur de tes sourires
La clarté de tes yeux
L'apparente tendresse des gestes qui allaient me détruire
Les nuits fascinantes d'étoiles auxquelles tu n'as jamais voulu assister à mes côtés
Je voulais tant y croire,
Que je me suis inventée une autre réalité
À la nuit tombée, lorsque rien ni personne ne pouvait me blâmer
Un monde loin des couloirs étroits des résidences,
Et des pavés ternes des avenues
Un peu de soleil pour éclairer ton regard vert,
Un peu de chaleur autour de mon corps pour que tu ne cesses de m'enlacer
Une raison pour toi de m'aimer
Mais,
Je ne suis pas la fille de la photo.
Je n'ai ni chaleur, ni soleil, ni raison
Je n'ai rien de ce qui aurait pu m'accorder une place dans ton existence en ruines
Rien de ce qui aurait pu m'inviter dans la vie de lumière que tu mènes désormais.
Et je crois qu'on s'y fait
Que je m'y suis certainement faite dans le fond
Mais que certaines choses défient l'oubli et la résilience
Que certains instants, certaines images brisent cette force que l'on s'était construite
Pour un instant seulement.
Je crois que la fragilité des sentiments reste,
Profondément enfouie là où elle a encore sa place
Là où elle rayonne certains soirs de souvenirs, pour finir par esquisser un léger sourire
Sur le visage que l'amertume avait déformé.
Acceptation, tristesse ou mélancolie,
J'ignore ce dont je suis animée
Mais ce soir,
J'accepte de sourire
Le cœur lourd et les doigts gelés
Vos visages se racornissent dans mon esprit
Les couleurs s'estompent
Je ne me souviens plus que du bonheur qui entourait vos silhouettes
Et cela me suffit bien.
Je n'avais ni chaleur,
Ni soleil,
Ni raison
Mais ce soir, j'ai un sourire dans les yeux
Et les larmes scintillantes
Sur mes lèvres courbées.
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Le Ciel ne s'est Jamais Éteint
PoezjaEt tant pis si tout cela ne peut pas durer Demain, j'attendrai la vie, J'attendrai la mort Le désespoir au cœur, Ou la rage de vivre au bord de l'âme J'attendrai l'amour, l'extase et la poussière Les sourires qui mutilent et la poésie démentielle J'...