She Loves The Rain - CLANN
J'avais les vers humides de larmes,
Dans les brouillons qui s'accumulent
Les mots raturés et le souffle court
J'ai trop souvent le déluge dans la peau,
La pluie qui tambourine
Et le silence, qui implore d'être entendu
Sans relâche, lorsque je renonce,
Que j'abandonne la poésie
Et le monde, au fond de mon lit.
Les murs sombres de ma chambre,
Encore marqués de la douce lumière des lucioles
Subtil tracé blanc,
Éphémère souvenir du goût de l'espoir
Et des soirs qui en valent la peine.
J'ai trop souvent l'amertume qui pulse dans mes veines
Des morceaux de verre brisé plantés au creux de mes iris,
Lorsque chaque nuit, les brûlures de la vie me demandent à être écrites
Mais le silence hurle,
Désormais
Mes doigts m'assurent ne plus en être capable
Ils sont restés suspendus, des années durant,
Au-dessus des émotions, du soleil et de l'atmosphère
Loin au-delà du ciel,
Des façades ensoleillées du quartier de mon enfance
Et des barreaux bleux de l'école
Ils sont restés suspendus, inanimés,
À des années lumière du monde, et de mes iris encore intacts
Des rêves qui prenaient forme
Et du crépuscule qui leur donnait cette allure,
De sourire à travers la douleur,
De désir lorsqu'on en brûle
D'espoir dont on s'enivre,
Un peu plus,
Chaque fois qu'il s'éloigne.
Pantin désarticulé,
Promène ses rêveries poétiques à travers la ville
Ses émotions ficelées avec soin,
Dans les recoins du corps qu'elles finiront par faire imploser
Pantin désarticulé,
Enfant de l'existence, des astres, et de la faiblesse des autres
Rassemble chaque rayon de lumière,
Dans son regard morcelé
Les nuances se déploient,
Les couleurs dansent à travers la paroie cristalline
Et je me demande parfois, si la beauté qu'on accorde à ce qui nous entoure,
Se trouve être celle que l'on cherchait
Si les vacillements tranchants de chaque nuit,
Comblent réellement mon cœur
Ou si je m'entête à disparaître dans le noir,
En espérant lui arracher un peu de quoi vivre
Vainement.
Pantin désarticulé,
A cru un jour, se foutre de ce qu'il pouvait traverser
De la ville sous les feux du soirs,
Et du compte à rebours
Dans le tréfonds de ses entrailles,
Qu'il avait déclenché sans le comprendre.
Mais je suppose qu'on ne cesse jamais de danser,
Même au rythme amer des secondes qui s'effacent,
Et de l'existence à laquelle on croyait tant bien que mal
Je suppose qu'on ne laisse jamais s'envoler l'insouciance,
Ni la poésie, peu importe à quel point on peine à s'en saisir
Lorsque tressaillent les souffrances
Ni même le bleu du ciel,
Malgré l'averse qui s'acharne à l'intérieur.
Je suppose que j'en suis,
Que nous en sommes
Là où il ne reste que l'espoir, en ce que nous savons ressentir
Pour esquisser un semblant de répis
Un timide rayon de lumière,
Un rien de dévotion.
Survivantes face au vide qui terrasse,
Nous abandonnons le monde et ses lumières chaque soir,
Lorsque rien ne parvient plus à nous émerveiller
Rescapées du néant vespéral,
Nous avons écrit,
Plus encore, nous avons vécu
À chaque déflagration provenant du ciel,
La naissance des lucioles
Nous avons assisté à la vie comme à la mort,
Si bien qu'aujourd'hui la réalité tend à sembler inatteignable
Si bien qu'à ce moment précis,
Tout pourrait nous pousser à croire, que rien de cela n'a jamais existé
Que le silence de mort de certains soirs,
Et le désordre assommant de la foule
Prévalaient sur les fulgurances du soleil,
Qui nous murmure encore à l'oreille,
La douce folie d'y croire.
Le monde sombre et froid par la fenêtre,
Est le même que celui qui nous a charmées
Tant de fois
Au point qu'on en renaisse, certains soirs.
Et dans le ciel grisonnant, écloront les étoiles à la tombée de la nuit
Elles s'inviteront sous nos doigts
Les étoiles aveugles
Feront résonner la réalité vacillante de l'univers
Silencieuses
Et indéfectibles
À travers la voûte céleste.
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Le Ciel ne s'est Jamais Éteint
PoesiaEt tant pis si tout cela ne peut pas durer Demain, j'attendrai la vie, J'attendrai la mort Le désespoir au cœur, Ou la rage de vivre au bord de l'âme J'attendrai l'amour, l'extase et la poussière Les sourires qui mutilent et la poésie démentielle J'...