John My Beloved - Sufjan Stevens
La vérité, c'est que je crève de peur
Derrière mes poèmes de tendresse et ce semblant de résilience
Je crève de peur à l'idée de regarder fleurir ce qui fanera,
De chérir ceux dont je devrai faire le deuil un jour ou l'autre
J'ai les mots simples et le cœur troué ce soir
Je voudrais déjà remplacer la lumière d'instants et de personnes
Qui ne m'ont pas encore quittés
Je voudrais maintenir entre mes doigts,
Ce qui a pour seul sens de s'étioler.
Tu es de ceux qui me mettent à nu,
Ceux dont le moindre geste, la moindre parole, fait résonner toute ma fragilité
Mais tu n'entendras pas le cristal qui se brise, tu ne sentiras pas la terreur glissée sous ma peau
Au bout des doigts, tu n'auras que la chaleur de mon corps
En guise de réponse
Le désir et l'alcool sur mes lèvres, imprégnés dans mes yeux
Qui acquiescent aux tiens,
Tendres et avides
Je les ai rendus cruels.
Tendres et avides,
J'ai fait de cette lueur que j'aime tant dans ton regard, de tes caresses et de ton attention
Quelque chose de sombre,
Amer et impitoyable.
Et puis, quand tu es là j'oublie
J'oublie la douleur, le noir béant de tes iris, le cristal tranchant sous tes phalanges
J'oublie, parce que c'est moi qui l'ai créé de toutes pièces
J'oublie,
Lorsque la nuit s'allonge
Et que ton corps découvert contre le mien, la cigarette que l'on partage
Se consume.
Tu es devenu ce sans quoi on se sent vide, incomplet
Effrayé
Moi qui croyait les choses bien différentes,
Je me heurte à une réalité qui me dépasse
Petite fille
Apeurée dans l'absence de lumière,
Des frissons plein le corps et un océan sous les paupières
J'écarquille vainement les yeux
Dans l'obscurité
Alors, les lignes de tes épaules et de tes hanches
Se dessinent timidement
Ta respiration perce le silence par moment
Je pourrais dormir,
Mais je crains que tout ne m'échappe et que le jour se lève
Rappelle-toi,
Les rêves d'enfants n'étaient qu'absurdité
Et beauté inexplicable.
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Le Ciel ne s'est Jamais Éteint
ŞiirEt tant pis si tout cela ne peut pas durer Demain, j'attendrai la vie, J'attendrai la mort Le désespoir au cœur, Ou la rage de vivre au bord de l'âme J'attendrai l'amour, l'extase et la poussière Les sourires qui mutilent et la poésie démentielle J'...