The Curse - Agnès Obel
Je ne veux pas que tu saches,
Que j'ai peur, de ce que je ne saurais pas te dire
Aussi vacillant,
Que ça pulse dans ma poitrine
Parfois
Quand me vient l'envie de t'entendre
Le besoin de te connaître un peu plus,
D'esquisser l'étrange réalité du rêve
De la bulle dans laquelle on se complaît,
Depuis plusieurs années déjà.
Mais je crève un peu trop,
De ressentir le temps qui passe
Moi, je crève un peu trop,
De devoir mes plus beaux vers à l'ivresse
Et d'être celle que je suis
Impuissante,
Et muette
Si muette, que les mots ne se font juste que lorsque je les écrit
Même si,
Hier soir
J'ai confié à un ami
Que tu m'avais sauvée,
Que tu me sauves encore
Inconsciemment
Mais je ne veux pas que tu saches,
À quel point j'ai le cœur froid
Et les émotions blêmes,
Parfois
Je ne veux pas que tu saches à quel point ça cesse de faire sens
De temps à autres,
Peu importe à quel point le soleil rayonne
Libre
Peu importe à quel point on existe
Violemment
Je ne veux pas que tu saches, que je me tais
Parce que je n'ai plus rien à dire,
À ressentir
Ni même à faire vivre.
Moi, je veux que tu saches que j'espère
Insouciante
Que je croule sous la pesanteur de l'univers,
Et que j'y crois si fort encore,
Que si j'essayais de te le dire
Ça s'écraserait
En vacarme insonore
Désespérément béant
Et je m'en voudrais,
Je m'en veux déjà
À un point qui ne se conçoit pas.
Je n'ai parfois rien d'étrange,
De rêveur
Et de semblable à tout ce qu'on s'est écrit.
Je n'ai, bien trop souvent,
Rien de poétique
De vibrant
Ou de purement sensé.
Je ne veux pas que tu saches,
Les cicatrices
Et le vent,
Lorsqu'il souffle un peu trop fort
Parce que ça n'a rien,
Rien de beau.
Non, je ne voudrais pas que tu saches,
À quel point ce matin est noir
Humide de rêves,
Et d'espoirs désabusés.
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Le Ciel ne s'est Jamais Éteint
PoëzieEt tant pis si tout cela ne peut pas durer Demain, j'attendrai la vie, J'attendrai la mort Le désespoir au cœur, Ou la rage de vivre au bord de l'âme J'attendrai l'amour, l'extase et la poussière Les sourires qui mutilent et la poésie démentielle J'...